Jean-Pierre Bourdon : Index des Pensées de Marc Aurèle.
Texte de référence : Marc Aurèle, dans le volume Les Stoïciens,
Gallimard, Bibl. de la Pléiade.
Jean-Pierre Bourdon a été professeur de Philosophie en classes
préparatoires littéraires et scientifiques au lycée Chateaubriand de Rennes.
Mise en ligne le 28 mars 2022.
© : Jean-Pierre Bourdon.
Marc Aurèle, dans le volume Les Stoïciens,
Gallimard, Bibl. de la Pléiade,1962. Édition reprise et
révisée dans la collection Tel (2 volumes, 1997)
MARC AURÈLE
PENSÉES
INDEX DES NOMS ET
DES MATIÈRES
Fait par Jean-Pierre
Bourdon, Professeur de Première supérieure au lycée Chateaubriand de Rennes en
2001-2002
Cet index des noms et des
matières renvoie à l'édition de la Pléiade (1962), Les Stoïciens, traduction Bréhier revue
par Pépin. Même texte et même pagination dans la collection Tel, Gallimard.
Les Pensées de Marc
Aurèle ont d'abord été des Écrits pour lui-même, - des notes
personnelles prises au jour le jour et destinées à ses proches - , avant de
devenir le livre de l'empereur philosophe. À livre personnel, choix d'une lecture personnelle grâce à cet index des
noms et matières.
Si quelque lecteur de cet index souhaite apporter à telle entrée un ajout ou une correction,
qu’il fasse connaître sa suggestion à ce contact. Elle sera
insérée à la place qui
lui correspond, avec la référence de ce contributeur.
A
Abandon :
« Contribue volontairement à l'œuvre de Clotho
laisse-lui filer ta vie avec les événements qu'elle veut. » IV, 34, p. 1165.
Abeille
: « Ne vois-tu pas les
plantes, les moineaux, les fourmis, les abeilles faire leur besogne propre,
apportant leur part à l'ordre du monde ? ». V, 1, p. 1169 « Ce
qui n'est pas utile à l'essaim n'est pas non plus utile à l'abeille. » VI,
54, p. 1188.
Abîmes
: « …abîmes du temps en
arrière et en avant, fragilité de toute matière. » XII, 7, p. 1243.
Abstention
: « De ma mère… la
faculté de s'abstenir non seulement de mal faire mais même d'en avoir la
pensée… ». I, 3, p. 1139 « D'Alexandre le grammairien : s'abstenir
de blâmer ne pas adresser de reproches à ceux qui avaient commis un
barbarisme… » I, 10, p. 1141 « Quoi d'autre que d'adorer et de
bénir les dieux, de faire du bien aux hommes, de les supporter et de
s'abstenir… ». V, 33, p. 1178 « …et il faut s'abstenir
entièrement de rechercher ou de fuir ce qui ne dépend pas de nous. » XI,
37, p. 1240.
Abstraction : « Si l'on voit la chose toute seule, si,
par l'abstraction de la pensée on sépare tout ce qu'on imagine en elle on ne
verra dans la mort rien de plus qu'un effet de la nature… » II, 12, p.
1149.
Accident(s)
: « Non pas mais : "J'ai de la chance, voici ce qui m'arrive,
et je reste sans chagrin, sans être brisé par la situation présente et sans
redouter l'avenir." (…) Souviens-toi au reste, à tout motif de chagrin, de
ce principe : "Non, ce n'est pas une malchance et c'est une chance de
la supporter généreusement." » IV, 49, p. 1168 « Tout ce qui arrive
est tel qu'il est dans ta nature de le supporter ou que tu ne le peux pas. Si
l'événement est tel qu'il est dans ta nature de le supporter, ne te fâche pas
et supporte-le, puisque telle est ta nature. » X, 3, p. 1222. Voir le
parallèle tragédie/vie, XI, 6, p. 1223 « Quant aux événements
extérieurs savoir qu'ils dépendent ou bien de la fortune ou bien de la
providence or il ne faut ni blâmer la fortune ni faire des reproches à la
providence. » XI, 24, p. 1245.
Accord
(avec le monde) : « Tout me convient qui te convient, ô
monde ! ». IV, 23, p. 1163. Autre traduction : « Tout ce qui est
accordé avec toi est accordé avec moi, ô monde ! ». trad. P. Hadot
Accord
(avec soi-même) : « Lorsque tu es forcé par les circonstances
de ressentir quelque trouble, reviens vite à toi-même, ne t'écarte pas de la
cadence plus qu'il n'est nécessaire, car tu ne seras pas maître de l'accord en
y revenant constamment. » VI, 11, p. 1180.
Actes/Actions
: « À toute heure du jour songe gravement, comme Romain et
homme, à faire ce qui t'incombe avec le sérieux d'un homme exact et simple,
avec tendresse aussi et libéralité, avec justice enfin, en donnant congé à
toutes les autres pensées. » II, 5, p. 1147 « Maintenant il faut te
préserver aussi d'un autre égarement car on fait aussi des sottises en
agissant, quand on est fatigué de la vie et que l'on n'a pas de but où diriger
une fois pour toutes sa volonté et sa pensée. » II, 7, p. 1147
« Agir, parler et penser comme si, dès maintenant tu pouvais cesser de
vivre. » II, 11, p. 1148 « Ne fais rien malgré toi n'agis pas en égoïste
ni sans réflexion… ». III, 5, p. 1154 « Ne faire aucun acte au
hasard ni autrement qu'en suivant une règle qui accomplisse l'art de
vivre. » IV, 2, p. 1159 « Agis peu, dit Démocrite , si tu veux
être content ». Ne vaudrait-il pas mieux dire : « Fais tout ce que
nous ordonnent les règles d'un être sociable et comme elles l'ordonnent. »
Cela produit le contentement qui vient des bonnes actions et celui qui vient de
ce qu'on agit peu. » IV, 24, p. 1163 « Juge-toi digne de dire toute
parole, d ' accomplir tout acte conforme à la nature que les
reproches ou les propos qui parfois les suivent ne t'en détournent pas quand
il est bien de parler ou d'agir, juge toi digne de le faire. » V, 3, p.
1169 « Car mourir, c'est aussi un des actes de l'être vivant il
suffit même, pour cet acte, d'avoir présentement une bonne disposition. »
VI, 2, p. 1179 « Il en est ainsi pour l'univers tous ses actes sont
conformes à l'intelligence. » VI, 40, p. 1186 haut « …dès qu'il
est permis d'atteindre un résultat utile par une activité bien menée et
conforme à notre constitution, il ne faut redouter aucun dommage. » VII,
53, p. 1196 « Il faut combiner ta vie action par action, et si chaque
action produit, autant que possible, ce qu'il lui appartient de produire, t'en
contenter. » VIII, 32, p. 1206 « Ne pas remettre à plus tard dans
l'action… ».VIII, 51, p. 1209 « Le mal et le bien d'un être
raisonnable et sociable n'est pas dans ce qu'il éprouve, mais dans ce qu'il
fait, de même que la vertu et le vice ne sont pas dans les sentiments, mais
dans les actes. » IX, 16, p. 1215 bas « Comme tu es toi-même une
composante d'un ensemble social, que chacune de tes actions soit aussi une
composante d'une vie sociale » Lire toute cette pensée 23 du Livre IX
p. 1216 « …c'est un précepte commun à toutes les écoles
philosophiques de s'attacher uniquement à l'action présente et à l'instrument
de cette action. » IX, 41, p. 1220 « Porte ton attention en détail
sur chacun de tes actes, et demande-toi si la mort est terrible, parce qu'elle
te priverait de l'accomplir. » X, 29, p. 1228 « De même que ceux
qui s'opposent à toi lorsque tu suis la droite raison ne pourront te détourner
d'agir sainement, qu'ils ne te détournent pas non plus d'être bienveillant
envers eux… ». XI, 9, p. 1234 « Troisièmement, s'ils agissent correctement, il ne faut pas se fâcher contre
eux s'ils n'agissent pas correctement, c'est, de toute évidence,
involontairement et sans le savoir. » XI18, p. 1236 « Septièmement, ce n'est pas leurs
actions qui nous gênent car elles sont dans la faculté directrice de
leurs âmes ce sont les opinions que nous en avons. » XI, 18, p.
1237 « Si cet acte ne te convient pas, ne le fais pas si cette
parole n'est pas vraie, ne la dis pas. » XII, 17, p.1244 « Une
action isolée, quelle qu'elle soit, qui s'arrête au moment opportun, n'éprouve
aucun mal en cessant ; et celui qui l'a faite, de cela même qu'il cesse de la
faire, n'en éprouve pas non plus. » XII, 23, p. 1244 « Voici (un)
des trois points qu'il faut garder présents à l'esprit : quant à tes actions,
voir si tu n'agis pas au hasard ni autrement que n'agirait la justice
elle-même… ». XII, 24, p. 1245 « Salut de la vie : voir
complètement ce qu'est chaque chose de toute ton âme agir justement et dire la
vérité. » XII, 29, p. 1246 « Songe à tout cela [au caractère
éphémère de la vie…] et pense que rien n'est grand que d'agir comme le veut
ta nature et de subir ce que produit la nature universelle. » XII, 32, p.
1247.
Actions correctes ou droites (Khathorhôma) : « Tu y arriveras [à la
sagesse] si tu fais chacun de tes actes comme si c'était le dernier de ta vie
en le dépouillant de toute vanité, de toute passion qui l'écarterait de la
droite raison… » II, 5, p. 1147 Voir V, 14, p. 1174, la pensée
concernant les actions correctes « Ils (certains) peuvent bien
faire obstacle à mon action ; ils ne peuvent rien contre ma volonté et ma
disposition intérieure, parce que ma règle d'action n'est pas sans exception et
parce que je sais contourner l'obstacle. » V, 20, p. 1175 « Jouis
d'une seule chose, acquiesce à une seule chose : aller d'une action utile au
public à une action utile au public, en te souvenant de Dieu. » VI, 7, p.
1179 « Et alors souviens-toi ici, que tout devoir est fait d'un certain
nombre d'actes. Observe bien ce nombre, sans te troubler et sans répondre
par la colère à la colère des autres, pour venir à bout méthodiquement de ce
que tu t'es proposé. » VI, 26, p. 1183 « Pour la pensée, est indifférent
tout ce qui n'est pas son acte propre ; or tout ce qui est son acte dépend
d'elle, elle s'inquiète seulement de l'acte présent car ses actes futurs et
passés sont, eux aussi, présentement indifférents… ». VI, 32, p. 1184
bas « Il en est ainsi pour l'univers tous ses actes sont conformes à
l'intelligence. » VI, 40, p. 1186 haut « Le glorieux met son propre
bien dans l'acte d'autrui ; l'ami du plaisir dans son impression propre
l’homme intelligent met son bien dans son action propre. » VI, 51, p. 1188
« Pour l'animal raisonnable l'action conforme à la nature est la même
que l'action conforme à la raison. » VII, 11, p. 1191 « Où est-il
donc le bonheur ? Dans les actions qu'exigent ta nature d'un être
humain. » VIII, 1, p. 1201 « À chacune de tes actions demande-toi :
Qu'est-elle pour moi ? N'en aurai-je pas de regret ? Peu de temps et
je meurs, et rien n'est plus à ma portée. Que chercher de plus, si l'action
présente est celle d'un être animé intelligent, sociable, ayant des droits
égaux à Dieu. » VIII, 2, p. 1201 « Lorsque tu as un réveil
difficile, rappelle-toi qu'il est conforme à ta constitution et à la nature
humaine de produire des actions socialement utiles, tandis que tu as le sommeil
en commun avec les bêtes sans raison. » VIII, 12, p. 1203 « …car
c'est ton propre acte (fait de ta liberté) qui s'accomplit selon ta volonté et
ton jugement et aussi selon ta pensée. » VIII, 16, p. 1203 « Il
faut combiner ta vie action par action, et si chaque action produit, autant que
possible, ce qu'il lui appartient de produire, t'en contenter. »
VIII, 32, p. 1206 haut voir la suite de cette pensée très importante sur
ce point p. 1206 « Ne pas remettre à plus tard dans
l'action ». VIII, 51, p. 1209 « Le mal et le bien d'un être
raisonnable et sociable n'est pas dans ce qu'il éprouve, mais dans ce qu'il
fait, de même que la vertu et le vice ne sont pas dans les sentiments, mais
dans les actes. » IX, 16, p. 1215 bas « Fin d'un acte, pause dans
la volonté et le jugement, cette sorte de mort n'est pas un mal. Passe maintenant
à l'âge enfance, adolescence, jeunesse, vieillesse : chacun de ces âges est un
changement, une mort est-ce terrible ? (…) Il en est donc de même
de la vie toute entière quand elle cesse, quand elle s'arrête ou quand elle
change. » IX, 21, p. 1216 « Comme tu es toi-même une composante
d'un ensemble social, que chacune de tes actions soit aussi une composante
d'une vie sociale. » IX, 23, p. 1216 « Justice dans les actes dont
tu es toi-même la cause : c'est-à-dire une volonté et une action qui se
terminent à l'intérêt commun puisque c'est pour toi se conformer à la
nature. » IX, 31, p. 1218 « …C'est un précepte commun à toutes
les écoles de s'attacher uniquement à l'action présente et à l'instrument de
cette action. » IX, 41, p. 1220 " Ne te suffit-il pas d'avoir agi
selon ta nature propre ?", IX, 42, p. 1221 « Immédiatement
réveillé, te poser cette question: Est-ce qu'il t'importe que les actions
justes et bonnes soient accomplies par un autre que par toi ? Cela n'a pas
d'importance. » X, 13, p. 1226 haut « Ai-je fait cet acte dans
l'intérêt commun ? Alors j'en tire profit. Que cette pensée te soit
toujours présente, ne l'abandonne en nulle occasion. » XI, 4, p. 1233
haut « Septièmement, ce n'est pas leurs actions qui nous gênent car
elles sont dans la faculté directrice de leurs âmes ce sont les opinions que
nous n’avons pas. Supprime donc le jugement qui nous les fait redouter aie la
volonté de le rejeter, et ta colère s'en va. » XI, 18, p. 1237 « Si
cet acte ne te convient pas, ne le fais pas si cette parole n'est pas vraie,
ne la dis pas. » XII, 17, p. 1244 «De même l'ensemble constitué par
toutes nos actions, c'est-à-dire la vie, si elle cesse au moment opportun,
n'éprouve aucun mal pour avoir cessé et celui qui fait cesser cette série
d'actions au moment opportun, n'en est pas plus mal disposé. » XII, 23, p.
1244 « Mais je n'ai pas joué les cinq actes… Mais dans la vie, trois
actes font toute la pièce. » XII, 36, p. 1247.
Admonition
: Voir Exhortation.
Affliger (s') : « Je ne dois pas m'affliger
moi-même, car jamais je n'ai voulu affliger les autres » VIII, 42, p. 1207
bas « Fuir son maître, c'est être déserteur. Or le maître c'est la loi et
agir contre elle, c'est être déserteur (…) Si donc on éprouve crainte,
peine ou colère, on est déserteur », X, 25, p. 1227 « Représente-toi
tout homme qui s'afflige de n'importe quoi, tout mécontent comme ce petit porc
qu'on sacrifie et qui regimbe et hurle… ». X, 28, p.1228.
Agrippa
: personnage cité in VIII, 31, p. 1205 général romain (63-12 av.
J-C), bras droit et gendre d'Auguste.
Aide
: « Et si tu as quelque souci de toi-même, aide-toi
toi-même, tant que tu le pourras. » III,14, fin, p. 1157. « Car
ce que je fais par moi-même ou à l'aide d'un autre doit tendre à ce seul but,
l'utilité commune et l'heureuse appropriation. » VII, 5, p. 1191
« Personne ne se fatigue de recevoir des services (de recevoir des aides).
Un (une aide) service est une action conforme à la nature. Ne te fatigue donc
pas de te servir toi-même, en rendant service. » VII, 74, p. 1200.
Alciphron : cité in X, 31, p. 1228.
Alexandre
: « Alexandre, Pompée, Caïus César
qui tant de fois ont détruit de fond en comble des villes entières, qui en
bataille rangée ont taillé en pièces bien des dizaines de milliers de fantassins
et de cavaliers, sont eux aussi, sortis de la vie. » III, 3, p. 1153.
« Alexandre de Macédoine et son muletier, une fois morts reviennent au
même état car ou bien ils ont été absorbés dans les mêmes raisons spermatiques
du monde, ou bien ils se sont dissipés de la même façon en atomes. » VI,
24, p. 1183.
Alexandre
le grammairien : Voir toute la pensée 10, du Livre I, p. 1140-41.
Maître plein de douceur qui a enseigné la grammaire et la littérature
grecque au jeune Marc Aurèle sur le choix d'Antonin.
Alexandre
le Platonicien : Voir toute la pensée 12 du Livre I, p. 1141
personnage qui renvoie sans doute à un secrétaire de Marc Aurèle, chargé des
missions en langue grecque.
Allusion
(s) : de Marc Aurèle à son âge avancé : II, 2, p. 1146 et II, 6, p.
1147 in III, 14, p. 1157, allusion possible au travail de l'écriture de soi
pratiquée par Marc-Aurèle allusions fréquentes aux poèmes
homériques…passim !
Altération
: Voir toute la pensée 15 du Livre VI, p. 1181 qui commence
ainsi : « Les choses tendent, les unes à devenir, les autres à être
devenues… » « Les parties de l'univers qui, par nature, sont
contenues dans le monde, périssent nécessairement (le mot doit être pris au
sens de « subir une altération») mais c'est pour elle un mal et une
nécessité… ». X, 7, p. 1223 « Il est surtout quatre altérations de
ta volonté dont il faut continuellement te garder dès que tu les auras pris
sur le fait, il faut les effacer…. ». Voir toute la pensée 19 du
Livre XI, p. 1238.
Âme(s)
: « Ce que je suis : chair,
souffle vital []pneuma, âme], et raison.». II, 2, p. 1146
« Injurie-toi mon âme, injurie-toi ! Tu ne trouveras plus d'occasion
de t'honorer car la vie est courte pour chacun, et la tienne est déjà presque
achevée sans que tu aies eu le respect de toi-même mais c'est dans les
âmes que tu plaçais ton bonheur. » II, 6, p. 1147 : « L'âme de
l'homme s'outrage elle-même, lorsqu'elle devient autant qu'il est en elle une
sorte d'abcès ou une tumeur du monde : car s'irriter contre ce qui survient,
c'est comme déserter la nature universelle, dans une partie de la- quelle sont
contenues les natures de chacun des autres êtres. » II, 16, p. 1150,
voir toute cette pensée « L'âme?
un tourbillon. » II,17, p. 1150. « Corps, âme et esprit : au corps les
sensations, à l'âme les penchants, à l'esprit les dogmes. » III, 16, p.
1157 « Il n'est pas pour l'homme de retraite plus tranquille ni plus
débarrassée d'affaires que sa propre âme, et surtout quand on possède en soi
tout ce qu'il faut pour arriver à condition d'y porter son attention, à cette
aisance facile qui n'est qu'un autre nom de l'ordre. » IV, 3, p. 1159
« Si les âmes persistent dans l'existence, comment l'air peut-il les
contenir pour depuis l'éternité ? » IV, 21, p. 1162 « Telles
seront tes représentations les plus fréquentes, telle sera ta pensée car
l'âme est imprégnée de ses représenta. Imprègne-la donc de continuellement de
représentations comme celles-ci : « Là où il est possible de vivre, il est
aussi possible de vivre comme il faut or il est possible de vivre à la cour,
donc aussi d'y vivre comme il faut » V,
16, p. 1174 « Ce ne sont pas les choses mêmes qui touchent l'âme
de quelque manière ; elles n'ont pas d'accès à l'âme ; elles ne peuvent ni la
changer ni la mouvoir ; c'est elle seule qui se transforme et se meut, et tels
sont ses jugements sur sa propre dignité,; tel est pour elle l'effet des
accidents qui surviennent. » V, 19, p. 1175 « Que la partie
directrice et dominante de ton âme ne change pas au gré du mouvement, facile ou
agité qui émeut ta chair ; qu'elle ne s'y unisse pas qu'elle s'entoure d'une
limite et qu'elle bannisse ces impressions dans les diverses parties du
corps. » V, 26, p. 1176 « Qu'est-ce donc qu'une âme cultivée et
savante ? C'est celle qui connaît le commencement et la fin, la raison qui
pénètre la réalité toute entière et qui, à travers l'éternité, gouverne
l'univers selon des périodes régulières. » V, 32,
p. 1177 « Il est
honteux, dans les circonstances où ton corps ne se fatigue pas, que ton âme se
fatigue la première. » VI, 29, p. 1183 « Je suis fait d'un corps et
d'une âme » Voir toute cette pensée 32 de VI, p. 1184 bas
« Il m'est permis de ne rien penser à ce sujet et de ne pas m'en troubler
l'âme. Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui causent spontanément nos
jugements. » VI, 52, p. 1188 « Que le corps cherche s'il le faut, à
ne pas souffrir, et s'il souffre qu'il le dise. Mais l'âme, puisque ce qui
craint et s'afflige en elle est ce qui juge en général de ces circonstances,
n'a rien à subir ; car on ne la contraindra pas à un pareil jugement. »
VII, 16, p. 1192 « Ne va pas regarder dans les âmes d'autrui, vois tout
de suite où te conduit la nature, la nature universelle par les événements qui
t'arrivent, ta propre nature par les choses que tu as à faire. » VII, 55,
p. 1196 « “C'est malgré elle, dit-il [dit-il : Platon ou Épictète ?],
qu'une âme est privée de vérité “ : donc aussi de justice, de tempérance,
de bienveillance et autres qualités pareilles. Il est absolument nécessaire de
t'en souvenir continuellement tu auras alors plus de douceur envers tout le
monde. » VII, 63, p. 1198 « Tel doit être aussi le mode d'expansion de
la pensée (sous-entendu : comme la tension des rayons du soleil) non pas un
écoulement mais une tension (de l'âme) qu'elle ne se heurte pas violemment et
furieusement contre les obstacles qu'elle rencontre qu'elle ne tombe pas mais
qu'elle se fixe en éclairant l'objet qui la reçoit car cet objet se
priverait de lumière s'il ne se laissait pas atteindre. » VIII, 57, p.
1210-11 « Une âme unique est distribuée entre les animaux sans raison
une âme unique est distribuée entre les êtres raisonnables de même il y a une
terre unique pour tous les êtres terrestres, une lumière unique pour voir et un
air unique à respirer pour tous les êtres qui possèdent des yeux et une
âme » IX, 8, p. 1214 « Qu'est-ce donc qui énonce des affirmations
sur les choses ? C'est la faculté dirigeante de l'âme. » IX, 15, p.
1215 bas « Ô mon âme, seras-tu jamais bonne, simple, une, nue, plus
visible que le corps qui t'entoure ? » X, I, p. 1222 « Qu'est
mon âme raisonnable ? », « Que fais-je d'elle
actuellement ? « À quoi me sert-t-elle actuellement ?». X,
24, p. 1227 « Mais l'intelligence et la raison (caractérisation de
l'âme raisonnable) peuvent avancer à travers les résistances en se conformant à
leur nature comme elles veulent. » X, 33, p. 1229 « Propriétés de
l'âme raisonnable : elle se voit, elle s'analyse, elle fait d'elle-même ce
qu'elle veut, elle cueille elle-même le fruit qu'elle porte (alors que les
fruits des arbres et ce qui y correspond chez les animaux sont cueillis par
d'autre qu'eux), elle atteint sa fin propre, à quelque moment que survienne la
fin de la vie. » XI, 1, p. 1232 « La sphère de l'âme garde sa forme
lorsqu'elle ne s'étend pas vers les objets, ne se contracte pas, ne se
dissémine pas, ne s'amollit pas, mais lorsqu'elle est éclairée d'une lumière
qui lui fait voir la vérité en toutes choses et aussi en elle-même. » XI,
12, p. 1234-35 « Vivre la vie la plus belle, c'est au pouvoir de l'âme,
si l'on est indifférent aux choses indifférentes. » XI, 16, p. 1235
« Septièmement, ce n'est pas leurs actions qui nous gênent car elles sont
dans la faculté directrice de leurs âmes ce sont les opinions que nous en avons. »
XI, 18, p.1237 « …Car l'âme a été faite pour la piété et le culte des
dieux non moins que pour la justice. » XI, 20, p. 1239 « Toute la
substance aérienne et ignée, qui entre dans le mélange de ton être, bien
qu'elle tende naturellement vers le haut, obéit pourtant à l'ordre de l'univers
et elle est retenue ici-bas dans le composé. » XI, 20, p. 1238 « Tu
oublies encore que l'intelligence de chaque homme est un dieu, et qu'elle émane
d'en haut ;; que rien n'est la propriété de personne, mais que ton enfant, ton
corps, ton âme elle-même viennent de là-haut ; que tout est opinion ; que chacun
ne vit que dans le présent et qu'il le perd. » XII, 30, p. 1246
« Une est l'âme, bien qu'elle se disperse dans des milliers de natures qui
ont leurs limites propres. Une est l'âme raisonnable, quoiqu’elle semble se
diviser. » XII, 30, p. 1246.
Amitié/Amis
: « D'Apollonius….Avoir appris comment il faut accueillir, de
nos amis, des services apparents sans être amoindri ni les dédaigner avec
indifférence. » I, 8, p. 1140 « De Sextus : bienveillance le
modèle d'une famille patriarcale (…) la volonté de rendre service à ses
amis… » I, 9, p. 1140 « De Catulus : ne
pas traiter avec dédain les plaintes d'un ami, même s'il a tort de se plaindre,
mais revenir aux relation habituelles…. » I, 13, p. 1141 « Mais
chez les êtres raisonnables, l'on voit des gouvernements, des amitiés, des
familles, des sociétés et, dans la guerre, des traités et des
armistices. » IX, 9, p. 1214 « Mais l'affection de simplicité est comme
une épée "cachée" ; rien n'est plus honteux que l'amitié des loups : avant
tout évite-la. » XI, 15, p. 1235 « Il faut que l'homme absolument
sincère et bon soit comme celui qui sent le bouc, pour que, volontairement ou
non, le passant s'en aperçoive dès qu'il s'approche. Mais il faut être
bienveillant pour eux [sous-entendu : ceux qui te blâment] car par nature ce
sont des amis. » IX, 27, p. 1217.
Amour
(aimer) : « …Aime les hommes que le sort a désignés pour
vivre avec toi mais aime-les d'un amour véritable. » VI, 39, p. 1185
: « Aimer seulement ce qui t'arrive et ce qui est dans ta destinée.
Où trouver rien qui te convienne mieux ? ». VII, 57, p. 1197.
Amour
d'autrui : « Adapte-toi au lot qui t'as été assigné aime les
hommes que le sort a désignés pour vivre avec toi mais aime-les d'un amour
véritable. » VI, 39, p. 1185 « Cette pensée te sera davantage
présente, si tu te dis souvent à toi-même : "Je suis un membre de
l'ensemble fait des êtres“. Si tu te dis que tu en es une
partie (méros) et un membre (mélos)
de l'organisme formé par les êtres raisonnables c'est que tu n'aimes pas
encore les hommes de tout ton cœur, c'est que tu ne comprends pas encore la
joie du bienfait… » VIII, 13, p. 1191. « Il est propre à l'homme d'aimer
même les pécheurs. C'est ce qui arrive, si l'idée te vient qu'ils sont de
même race que toi, qu'ils pèchent par ignorance et involontairement…» VII,
22, p. 1193 Voir la pensée 34 du Livre VIII sur l'asociabilité comme
arrachement contre-nature. p. 1206 « …de fait, il serait plus
facile de trouver de la terre qui ne touche à aucune terre qu'un homme séparé
de l'homme. » IX, 9, p. 1215 “La terre aspire à la pluie ; le
vénérable éther aspire…“ [Euripide] le monde, lui aspire à produire
ce qui doit se produire. Je dis donc au monde : ”J'y aspire avec toi.“ Est-ce
que ce n'est pas là aussi le sens de cette expression : "C'est ce qui aime à
se produire ?" X, 21, p. 1227 haut « Autre propriété de l'âme
raisonnable : l'amour du prochain, la véracité, la conscience, la croyance
qu'il n'y a rien de plus précieux qu'elle, ce qui est aussi le caractère propre
de la loi… » XI, 1, p. 1232.
Analyse
: voir les rubriques "Définition" et "Description".
Androgynes
: « L’impression des objets sous forme de représentation appartient
aussi aux bêtes le mouvement produit par les penchants appartient aux
animaux, aux androgynes, à Phalaris, à Néron… ». III, 16, p. 1157 bas.
Animaux
: « L'impression des objets sous forme de représentation
appartient aussi aux bêtes. » III, 16, p. 1157 « N'est-il pas
évident que les êtres inférieurs existent pour les supérieurs, et les
supérieurs les uns pour les autres or les êtres animés sont supérieurs aux
êtres inanimés, et les êtres raisonnables aux êtres animés. » V, 16, p.
1174 « Les bêtes sans raison et en général les choses et les objets, moi
qui possède la raison j'use d'eux généreusement et librement mais les hommes
qui ont la raison, je les traite en associés. » VI, 23, p. 1183 «Pour
l'animal raisonnable l'action conforme à la nature est la même que l'action
conforme à la raison. » VII, 11, p. 1191 « Une âme unique est
distribuée entre les animaux sans raison, une âme intellectuelle unique
est distribuée entre les êtres raisonnables. » IX, 8, p. 1214.
Annius
Verus : « De mon aïeul Vérus : le caractère
honnête et l'égalité d'âme. » Grand-père maternel de Marcus I,1, p.1139.
Antisthène
[sous-entendu : citation de…] :
« Il est d'un roi de faire du bien et d'entendre dire du mal de lui. »
VII, 36, p. 1195.
Antonin
: « De la réputation et du souvenir laissés par mon père : la
conscience (la réserve) et la virilité » I, 2, p. 1139 portrait son père
adoptif en I, 16, p. 1142 et suivantes Antonin, père adoptif, cité in IV, 33,
p. 1165, parmi les personnages autrefois célèbres, placé donc aux côtés de
« Scipion et Caton, Auguste et Hadrien », « Tous s'effacent et
deviennent vite légendaires, et vite ils sont ensevelis dans un oubli
total. » IV, 33, p. 1165 « Si l'on te propose cette question :
comment s'écrit le nom d'Antonin, ne feras-tu pas effort pour prononcer chacune
des lettres du nom ? » VI, 26, p. 1183 portrait moral :
« Agis en tout comme disciple d'Antonin : vois son effort pour conformer
ses actes à la raison, son égalité en toute chose, sa piété, sa physionomie
calme (…) il n'aurait rien laissé passer sans avoir d'abord une vue nette et
une idée claire (…) Il était content si on lui montrait un meilleur
parti… ». VI, 30, p. 1184 « Or il est utile à chaque être de se conformer
à sa constitution et à sa nature propre or ma nature est celle d'un être
raisonnable et sociable ; ma cité et ma patrie, comme Antonin, c'est Rome ;
et, en tant qu'homme, c'est le monde. Ce qui est utile à ces cités, voilà les
seuls biens pour moi. » VI, 44, p. 1187.
Apollon
: « Et, si tu veux, reçois d'Apollon Musagète un dixième
précepte il est fou de vouloir que les méchants ne pèchent pas c'est
désirer l'impossible. Mais il est insensé et tyrannique, si on leur permet
d'être tels, de vouloir qu'ils ne pèchent pas envers toi. » XI, 18, haut
p. 1238.
Apollonius
de Chalcédoine : Voir toute la pensée 8 du Livre I, page 1140.
Maître de philosophie dont il entend les leçons. Modèle vivant de l'être
énergique et doux, homme à la fois rationnel et raisonnable. Pleuré par Marc à
sa mort. « D'Apollonius : la liberté, sans rien laisser à une chance
incertaine, n'avoir égard, si peu que ce soit, à rien
d'autre qu'à la raison… ». idem.
Apologie de Socrate :
allusion faite à l’Apologie in pensée 66, Livre II, p. 1198-99 :
« Mais ce qu'il faut considérer c'est l'âme qu'avait Socrate.… »
Apporter
: « Les ignorants eux-mêmes pensent ce que je dis, quand ils
prononcent : “Il lui apportait cela” donc cela lui était apporté veut
dire : “Cela lui était ordonné“ ; acceptons-le comme nous
acceptons les ordonnances d'Esculape ; beaucoup d'entre elles sont pénibles mais
nous les accueillons parce que nous en attendons la santé. » V, 8, bas p.
1171.
Archimède
: cité in VI, 47, p. 1187, grand savant syracusain inscrit dans la
liste des morts illustres « qui sont gisants depuis longtemps. Qu’y a-t-il là de
terrible pour eux ou pour tous ceux dont le
nom n'est pas resté ? La seule chose qui ait ici un grand prix, c'est de
vivre dans la vérité et la justice en se montrant indulgent envers les hommes
injustes et menteurs. » VI, 47, p. 1187.
Arius
: cité in pensée 31, Livre
VIII, p. 1205. Arius Didyme d'Alexandrie, rangé par lui parmi les grands
hommes du passé : un stoïcien, conseiller d'Auguste.
Art(s)
: « Ne faire aucun acte au hasard ni autrement qu'en
suivant une règle qui accomplisse l'art de vivre. » IV, 2, p. 1159 « Car
tout art vise à rendre l'être apte à la fonction pour laquelle il est constitué
c'est ce que recherche le vigneron en cultivant la vigne, le dompteur de chevaux,
ou celui qui prend soin des chiens. L'art de conduire les enfants et
l'éducation ont aussi leur but. » VI, 16, p. 1181 « N'est-il pas
terrible que l'architecte ou le médecin respectent la règle de leur art
particulier, plus que l'homme ne respecte la sienne qui lui est commune avec
les dieux ? » VI, 35, p. 1185
« Plutôt qu'à la danse, l'art de vivre est comparable à l'art du
lutteur, en ce qu'il faut se tenir prêt sans broncher, à répondre aux coups qui
fondent sur nous, même s'ils sont imprévus. » VII, 61, p. 1198
« …mais ce qu'il y a d'admirable dans son art [à la nature…], c'est
qu'elle change en elle-même tout ce qui, en elle, semble se corrompre, vieillir
ou ne servir à rien ; et de tout cela elle fait encore des choses
nouvelles, de sorte qu'elle n'a pas besoin de prendre ailleurs sa matière, ni
d'avoir un endroit où jeter ses détritus. » VIII, 50, p. 1209 « La
nature n'est jamais inférieure à l'art en effet les arts imitent la
nature. » XI, 10, p. 1234.
Assentiment : Voir toute la pensée 49 du livre VIII,
p. 1209 : « N'ajoute rien à ce que les représentations principales te
font connaître. » « Il faut découvrir l'art de donner ton
assentiment » VIII, 29, p. 1240. Voir également la rubrique représentation.
Asie
: « L'Asie, l'Europe des coins du monde la mer entière
une goutte d'eau dans le monde l'Athos, une motte de terre dans le
monde le présent tout entier un point dans l'éternité. Tout est petit,
fuyant, s'évanouissant. » VIII, 36, p. 1185.
Ascendants
: Voir tout le Livre I. « …pense à cette inscription
sur les tombeaux : “le dernier de sa propre race“ et songe aux
efforts qu'ont faits ses ascendants, pour laisser un héritier ; et puis il
faut bien qu'il y ait un dernier ; et c'est encore ainsi que meurt toute
une famille. » VIII, 31, p. 1205/06.
Aspirer
: “La terre aspire à la pluie“ (…)
Je dis donc au monde: “J'y aspire avec toi.“ Est-ce que ce n'est pas là aussi
le sens de cette expression : “C'est ce qui aime à se produire.“ X, 21, p.
1227.
Astres
: « Le soleil veut-il jouer le rôle
de la pluie ? Ou Esculape celui de la déesse Karpophore
[déesse de la fécondité] ? Et chacun des astres n'est-il pas différent des
autres, tout en travaillant à la même œuvre. » VI, 43, p. 1186
« Examiner le cours des astres dont la course est commune ; penser
continuellement aux transformations des éléments les uns dans les
autres. » VII, 47, p. 1195.
Athéniens
: (prière des Athéniens) : « Prière des Athéniens : ”Fais
pleuvoir, fais pleuvoir, Zeus aimé, sur la terre des Athéniens et sur les
plaines.“ Il ne faut pas prier du tout, ou bien, il faut prier ainsi,
simplement et librement. » V, 7, p. 1171.
Athénodote : « comme lui, et selon la tradition, dire de
tout cœur du bien de ses maîtres. » I, 12, p.
1141.
Athos
[le mont] : « L'Athos, une motte de terre dans le monde. »
VI, 36, p. 1185.
Atomes
: « Répète-toi l'alternative : ou bien providence ou bien
atomes. » IV, 3, p. 1159 bas « Un philosophe (sans doute Démocrite)
dit : "Tout est selon la loi ; en réalité seuls existent les éléments"
(entendez les atomes), mais il suffit de se rappeler que tout est selon la
loi c'est fort peu de chose. » VII, 31, p. 1194 « Atomes ou
nature, qu'il soit posé d'abord que je suis une partie d'un tout gouverné par
une nature, et ensuite que je suis apparenté aux parties de même espèce. »
X, 6, p. 1223 « Mais pars de plus haut, de ce principe : « S'il n'y
a pas d'atomes, il y a une nature qui gouverne tout, et s'il en est ainsi, les
choses pires existent en vue des meilleures, et celles-ci en vue les unes des
autres. » XI, 18, p. 1236.
Attention
: Voir toute la pensée 4 du Livre VI, page 1190 : « Il
faut avoir conscience, mot par mot, de ce que l'on dit et, pour chaque
décision, de ce qui en dérive… » « Sois attentif à l'objet, ou à
l'opinion, ou à ton action, ou à ce qui est désigné par le mot. » VIII,
22, p. 1204 « Porte ton attention en détail sur chacun de tes actes, et
demande-toi si la mort est terrible, parce qu'elle te priverait de
l'accomplir. » X, 29, p. 1228.
Auguste
: cité in IV, 33, p. 1165 parmi les noms des personnages autrefois
célèbres in VIII, 31, p. 1205 : « La cour d'Auguste, sa femme, sa
fille […] la cour entière est morte. ».
Autres
: « N'use pas ce qui te reste de vie
à t'imaginer ce que pensent les autres, à moins que ce ne soit en rapport avec
l'intérêt général. » III, 4, p. 1153.
Autrui
: « Il faut laisser le péché d'autrui où il est. » IX, 20,
p. 1216.
Avenir
: « …car on en peut perdre ni le passé ni l'avenir
comment en effet pourrait-on vous enlever ce que vous ne possédez pas. »
II, 14, p. 1149 « Que l'avenir ne te trouble pas : car tu viendras
à lui, quand il faudra, avec la même raison que tu utilises pour les choses
présentes. » VII, 8, p. 1191 « Il est permis aussi de prévoir l'avenir
car il sera toujours du même genre il est impossible de sortir de la
forme des événements actuels c'est donc une même chose de raconter la
vie des hommes pendant quarante ans et pendant dix mille ans. Que verra-t-on de
plus ? ». VII, 49, p. 1196.
Aveugle : « Aveugle,
celui qui ferme les yeux de son intelligence. » IV, 29, p. 1164.
B
Bacchius : personnage cité
in I, 6, p. 1139.
Bain : « Toi-même
peux-tu prendre un bain, si le bois qui le chauffe ne se transforme
pas ? » VII, 18, p. 1192 « Telle te paraît l'eau du bain : de
l'huile, de la sueur, de la crasse, de l'eau gluante et toutes les saletés,
telle t'apparaît chaque partie de la vie, tel chaque objet. » VII, 24, p.
1204.
Beau (Beautés) : Voir
toute la belle pensée 2 du Livre III, p. 1152/53 « Tout ce qui est
beau, de quelque manière que ce soit, est beau de soi-même, et se termine à
soi-même l'éloge qu'on en fait n'est pas une partie de lui-même il ne
devient ni pire ni meilleur pour être loué. » IV, 20, p. 1162
« Même la gueule du lion, le poison, toute chose nuisible comme les épines
ou la boue, surviennent comme des conséquences entre des êtres nobles et
beaux ne les imaginent pas comme des étrangers à ce que tu respectes
songe plutôt à la source d'où vient toute chose. » VI, 36, p. 1185.
Belluaires : « …tu
ressembles à ces belluaires à demi-dévorés, pleins de blessure et de boue, qui
implorant pourtant qu'on les garde jusqu'à lendemain, pour s'exposer tels
qu'ils sont aux mêmes griffes et aux mêmes morsures. » X, 8, p. 1224.
Benedicta : femme citée in
I, 17, p. 1144, concubine de son grand-père.
Besoin(s)
: « …de celui qui m'a élevé (avoir appris…) à supporter la
fatigue et à avoir peu de besoins. » I, 5, p. 1139 « …ne pas
avoir besoin de gardes du corps, ni de vêtements remarquables, ni de lampes, ni
de tant de belles statues ou d'une pompe semblable. » I, 17, p. 1144.
Bêtes : « et si l'on
se passionnait pour les êtres de l'univers, si on en avait une intelligence
profonde …on regarderait avec plaisir les gueules béantes des bêtes féroces
et tout ce que nous font voir les peintres et les sculpteurs dans l'image
qu'ils nous en donnent.… » III, 2, p. 1152 « En dix jours tu
paraîtras être un dieu à des gens qui te traitent à présent d'animal et de
singe, pourvu que tu reviennes au principe et au culte de la raison. » IV,
16, p. 1162 « Les bêtes sans raison et en général les choses et les
objets, moi qui possède la raison j'use d'eux généreusement et librement
mais les hommes qui ont la raison, je les traite en associés. » VI, 23,
p . 1183.
Bien : « Les événements extérieurs
t'entraînent donne-toi du loisir pour apprendre ce qui est bien, et cesse de
t'égarer. » II, 7, p. 1147 « Mais toi, dis-je, choisis
franchement et librement le meilleur et attache-toi à lui. Mais le meilleur,
c'est l'utile. » III, 6, p. 1155 « Tout être se meut vers ce pour
quoi il a été fait mais sa fin est en ce vers quoi il se meut et
là où est la fin d'un être, là sont aussi son intérêt et son bien donc
le bien de l'animal raisonnable c'est la société. » V, 16, p. 1174
« Lorsque quelqu'un pèche envers toi, songe tout de suite d'après quelle
idée du bien ou du mal il a péché. L'ayant vu, tu auras pitié de lui, tu
n'auras ni étonnement ni colère.» VII, 26, p. 1193 « Prends garde, mon
cher, que la noblesse et le bien sont autre chose que la sécurité pour les
autres ou pour soi-même car un homme véritable ne doit pas se soucier de la
durée de son existence il ne doit pas avoir la passion de vivre
se remettant à Dieu sur ce point et croyant avec les femmes que nul n'échappe à
son destin, il doit rechercher le moyen de vivre le mieux possible, pendant le
temps qu'il doit vivre.». VII, 46, p. 1195 bas « Regarde en
toi-même ! En toi est la source du bien qui toujours peut jaillir si
tu creuses toujours. » VII, 59, p. 1197 « Lorsque tu as fait du
bien et qu'un autre l'a reçu, pourquoi cherches-tu encore, comme les fous, une
troisième chose, la réputation d'avoir fait du bien ou le bien à obtenir en
échange ? ». VII, 73, p. 1200 « Le repentir est un reproche
qu'on se fait à soi-même pour n'avoir pas tenu compte d'une chose utile ; mais
le bien doit être chose utile dont l'honnête homme doit avoir souci ; or,
l'honnête homme ne saurait se repentir pour avoir laissé passer un
plaisir ; le plaisir n'est donc pas chose utile ni chose bonne. »
VIII, 10, p. 1202/3 « Le bien et le mal d'un être raisonnable et
sociable n'est pas dans ce qu'il éprouve, mais dans ce qu'il fait, de même que
la vertu et le vice ne sont pas dans les sentiments mais dans les actes. »
IX, 16, bas p. 1215 « Ne plus du tout discuter sur ce sujet : « Que
doit-être un homme de bien ? » mais l'être. » X, 16, p. 1226 Voir
la longue et très importante pensée 18 du Livre XI concernant "les neufs
points principaux pour être sage", p. 1236/38 « Celui pour qui le
moment opportun est le seul bien, à qui il est égal d'accomplir des actions
conformes à la droite raison en grand nombre ou en petit nombre, à qui il est
indifférent de contempler le monde pendant plus ou moins de temps, celui-là ne
redoute pas la mort. » XII, 35, p. 1247.
Bienfaits dont je suis
redevable aux dieux : Voir toute la pensée 17 du Livre I, p. 1143/45.
Voir surtout : Marc Aurèle, Écrits pour lui-même, tome I, Pierre Hadot, Les Belles Lettres
1998.
Biens : « Voici un
moyen de comprendre ce que le vulgaire entend par biens. Si quelqu'un imaginait
des biens réels et véritables, tels que la prudence, la tempérance, la justice,
le courage, il ne pourrait pas, en y pensant, prêter l'oreille à ce vers de
Ménandre : "Tu as ta maison encombrée de biens", ce vers ne
conviendrait pas. Mais si l'on pense d'abord aux biens apparents du
vulgaire on l'écoutera, et on l'accueillera facilement, parce que les mots du
poète comique s'y appliquent proprement. » V, 12, p. 1173 « Mais, si
nous jugeons que seules les choses qui dépendent de nous sont des biens et des
maux, il ne reste aucun motif d'accuser les dieux ne de nous maintenir en état
de guerre contre les hommes. » VI, 41, p. 1186 « Quels principes ?
Ceux qui concernent les biens et les maux, à savoir rien n'est un bien
pour l'homme qui ne le rende juste, tempérant, courageux, libéral, et rien
n'est un mal qui ne produise les effets contraires. » VIII, 1, p. 1201
« Qui que tu rencontres, dis-toi de suite d'avance : « Quelles
opinions a-t-il sur les biens et les
maux ? ». VIII, 14, p. 1203.
Bienveillance : « De
Sextus [de Chéronée, sage stoïcien grec, neveu de Plutarque…] : la
bienveillance… ». I, 9, p. 1140 « Moi, je le sais [que tout vient
de Dieu, du destin, du sort], aussi j'en use avec lui selon la loi naturelle de
la société, avec bienveillance et justice mais en même temps, dans ce
qui n'est ni bien ni mal, je vise le préférable. » III, 11, p. 1157 haut
« Essaie de voir comment te va la vie de l'homme de bien, de celui qui se
complaît dans ce qui lui vient de la part qui lui est attribuée dans l'univers,
et qui se contente d'agir justement et d'avoir des dispositions
bienveillantes. » IV, 25, p. 1163/64 « Dans les gymnases, quelqu'un
t'a égratigné avec ses ongles… nous ne marquons pas de mécontentement, nous
ne nous brouillons pas avec lui… Nous nous gardons de lui, mais pas comme d'un
ennemi sans le soupçonner nous nous détournons de lui avec
bienveillance. » VI, 20, p. 1182 « Vaine ostentation d'une pompe
solennelle, tragédies sur la scène, troupeaux de moutons ou de bœufs, combats à
la lance, os lancé à des petits chiens, bouchée de pain jetée dans les étangs
de poissons, travaux et charges des fourmis, allées et venues de mouches effrayées,
statuettes articulées : il faut devant tout cela, rester bienveillant et ne pas
se cabrer, mais avoir conscience que la valeur de chacun est en proportion de
la valeur des choses qu'il prend au sérieux. » VII, 3, p. 1190
« Lorsque tu as fait du bien et qu'un autre l'a reçu, pourquoi cherches-tu
encore, comme les fous, une troisième chose, la réputation d'avoir fait du bien
ou le bien à obtenir en échange. » VII, 73, p. 1200 « L'acte qu'exige la
nature humaine, fais-le immédiatement en te disant qu'il t'apparaît comme le
plus juste ; seulement fais-le avec bienveillance,
avec conscience et sans feinte. » VIII, 3, p. 1202 « Chacun a des joies
différentes : la mienne, c'est d'avoir une raison saine qui ne repousse pas les
hommes ni les conjonctures humaines, qui voit tout et accepte tout d'un regard
bienveillant, en usant des choses selon leur valeur. » VIII, 43, p. 1208
« Si tu le peux instruis-le, sinon souviens-toi que la bienveillance
t'as été donnée pour ce cas ». IX, 11, p. 1215 « Mais il faut être
bienveillant pour eux [ceux qui te blâment ou criaillent contre toi…] car par
nature ce sont des amis. » IX, 27, p. 1217. « Car dès que tu te
souviendras que cette sorte d'hommes ne peut pas ne pas exister, tu seras plus
bienveillant envers chacun d'eux. » IX, 42, p. 1220 « De même que
ces organes, faits pour un but déterminé, reçoivent ce qui leur est dû dès
qu'ils agissent selon leur nature propre, de même l'homme, qui par nature est
bienfaisant, dès qu'il accomplit un acte de bienfaisance ou qu'il apporte
autrement son aide en des choses indifférentes, agit pour la fin pour laquelle
il est fait, et il a son dû. » IX, 42, p. 1221 « bienveillant
[nom qui désigne], l'accueil fait volontiers à ce que nous attribue la nature
universelle. » X, 8, p. 1224 « Neuvièmement la douceur [ici, la
bienveillance] est invincible, si elle est sans grimace et sans comédie. »
XI, 18, p. 1237.
Bisaïeul : « De mon
bisaïeul [Catulus Severus…)
avoir eu à la maison de bons maîtres » : I, 4, p. 1139.
Bon : « Il faut
absolument que l'homme sincère et bon soit comme celui qui sent le bouc, pour
que volontairement ou non, le passant s'en aperçoive dès qu'il
s'approche. » XI, 15, p. 1235.
Bonheur : « Ta vie
peut toujours avoir un heureux cours puisque tu peux toujours prendre le bon
chemin, juger et agir avec méthode. » V, 34, p. 1178 « Le bonheur
est un bon démon… Que fais-tu donc ici, imagination ? va-t’en, par les
dieux, comme tu es venue. Je n'ai pas besoin de toi. Tu es venue suivant la
vieille habitude. Je ne me fâche pas seulement, va-t'en ! » VII,
17, p. 1192 « Où est-il donc le bonheur ? Dans les actions
qu'exigent ta nature d'être humain. » [Voir toute la Pensée 1 du Livre
VIII, p. 1201, sur cette question.]
Bouc : « Te mets-tu
en colère contre un homme qui sent le bouc ou dont l'haleine est fétide ? À
quoi bon ? Il a la bouche ou les aisselles qu'il a et d'une telle bouche
ou de telles aisselles émane nécessairement telle odeur. » V, 27, p. 1176
« Il faut absolument que l'homme sincère et bon soit comme celui qui
sent le bouc, pour que, volontairement ou non, le passant s'en aperçoive dès
qu'il s'approche » : XI, 15, p. 1235.
Boucliers : Petits
Boucliers, ou Longs Boucliers : voir I, 5, p. 1139.
Branche : « Une
branche, coupée de la branche à laquelle elle tient, ne peut pas ne pas être
coupée aussi de l'arbre entier. De la même manière, un homme séparé d'un homme,
est retranché de la société toute entière. » XI, 8, p. 1223 « Et,
de toute façon, la branche qui, dès le début, a poussé avec l'arbre et reste
animée de la même vie n'est pas semblable à celle qui une fois coupée, a été
greffée, il faut croître avec le tronc, et non seulement s'unir par les
pensées. » XI, 8, p. 1234.
Brigands : « Une
araignée est très fière de chasser la mouche, d'autres le sont de chasser le
lièvre, ou la sardine au filet, ou le sanglier, ou bien l'ours ou le Sarmate.
Ceux-là ne sont-ils pas des brigands, à bien examiner leurs pensées ? » X,
10, p. 1225.
Bulle : « Quel bien
est-ce pour une bulle d'eau de se former et quel mal d'éclater ? Il en est
de même de ma lampe. » VIII, 20, p. 1204.
But : « … car on
fait aussi des sottises en agissant, quand on est fatigué de la vie et qu'on
n'a pas de but où diriger une fois pour toutes sa volonté et sa pensée. »
II, 7, p. 1147 « Quand on n'a pas toujours un seul et même but de vie on
ne peut pas être une seule et même personne durant la vie entière. » XI,
21, p. 1239, voir toute la pensée en question : « D'abord, ne rien faire
au hasard, ni sans rapport à un but. Secondement, ne remonter à aucune autre
fin qu'utile à la société. » XII, 20, p. 1244.
C
Cadavre
: « Tu es une pauvre âme qui porte un cadavre », comme
disait Épictète. » IV, 41, p. 1166 « Te voilà bientôt cendre ou
squelette, un simple nom, ou pas même un nom mais le nom est un bruit,
un écho. » V, 33, p. 1177 « Oui, représente-toi bien dans ton
imagination, à propos des mets et de tout ce qu'on mange, que c'est ici un
cadavre de poisson, là un cadavre d'oiseau ou de porc, et d'autre part que le Falerne
est du suc de raisin, la robe de pourpre des poils de brebis mouillés du sang
d'un coquillage ; à propos de l'accouplement, un frottement de ventre et
l'éjaculation d'un liquide gluant accompagnée d'un spasme.» VI, 13, p. 1180
« Colères d'enfants, jeux et « souffles frêles qui soulèvent des
cadavres » [citation d'Épictète] ; ainsi devient plus clair l'épisode de
l'évocation des morts. » IX, 24, p. 1216 « Comment l'intelligence
directrice use-t-elle d'elle-même ? Car tout est là : le reste, dépendant
ou non de ta volonté libre, est cadavre et fumée. » XII, 33, p. 1247.
Cadicianus : personnage inconnu cité in pensée 50, livre IV,
p. 1168.
Cailles
: « ne pas élever de cailles et ne pas se laisser aller à
de pareilles folies. » I, 6, p. 1139. Renvoi à un jeu habituel de l'époque…
Calomnie
: « …mal accueillir les bruits calomnieux. » I, 5, p.
1139.
Camille
: cité comme personnage illustre (ayant été un homme d'État
romain vers 365 av. J.-C., il s'empara de Véies en 396, après un siège de dix
ans, et chassa les Gaulois de Rome en 390), IV, 33, p. 1165.
Campagne
: « Ils se cherchent des retraites, maisons de campagne, plages
ou montagnes ; et toi aussi, tu prends l'habitude de désirer fortement des
choses de ce genre.» IV, 3, p. 1159.
Caton
: cité in IV, 33, p. 1165 il s'agit de Caton l'Ancien
(234-149 av. J.-C.), homme d'État romain, conservateur républicain, connu pour
son austérité et sa vertu.
Catulus : cité in I, 13, p. 1141, c'est un stoïcien un ami
politique plus âgé que Marc-Aurèle.
Causal
et cause (s) : « Quelle est, à ce sujet, la réalité des
faits ? Faisons la division en matière et en cause. » IV, 21, p. 1163
« Car en somme, il n'y a qu'un seul arrangement ; et de même que de la
somme de tous les corps se fait le monde, qui est tel corps, de même de
la somme de toutes les causes se fait le destin qui est telle
cause. » V, 8, p. 1171 « Divise et partage la substance en cause
active et matière. » VII, 29, p. 1194 « Quels principes ? Ceux
qui concernent les biens et les maux, à savoir : rien n'est un bien pour
l'homme qui ne le rende juste, tempérant, courageux, libéral, et rien n'est un
mal qui ne produise les effets contraires. » VIII, 1, p. 1201
« Trois relations : l'une avec la cause qui m'entoure, l'autre avec la
cause divine d'où procèdent tous les événements, la troisième avec tous mes
compagnons de vie. » VIII, 27, p. 1205 « La cause universelle est
comme un torrent qui emporte tout. Comme ils sont vulgaires, ces petits
hommes politiques qui croient agir en philosophes ! Les morveux ! Ô homme, que
peux-tu faire ? Fais ce que la nature exige ! Aie de la volonté, s'il
t'est donné d'agir, et ne cherche pas à voir si on le saura. » IX, 29, p.
1217 « Qu'y a-t-il en cette chose de matériel ? Qu'est-elle comme
cause ?» VIII, 11, p. 1203 « Impassibilité en tout ce qui concerne
les événements venus d'une cause extérieure. » IX, 31, p. 1218
« Quoi qu'il t'arrive, cela t'était préparé dès l'éternité c'est
dans l'entrelacement des causes que, dès l'éternité, a été filée ton existence
et tout ce qui t'arrive. » X, 5, p. 1223 « Considère les causes en
les dépouillant de leurs enveloppes à quoi les actions se rapportent ;
ce que sont la peine, le plaisir, la mort, la gloire ; quelle est la cause des
embarras où l'on est ; que l'on n'est jamais gêné par les autres ; que
tout est opinion. » XII, 8, p. 1243 « Voir ce que sont les choses
en elles-mêmes, en séparant cause, matière, relation. » XII, 10, p. 1243
« Applique-toi à voir toujours complètement ce qu'est, en elle-même, la
chose qui produit en toi sa représentation, à l'analyser en séparant la cause,
la matière, la relation et la durée au bout de laquelle elle devra
cesser. » XII, 18, p. 1244.
Cécrops
(cité de…) : Tel a dit : « Chère cité de Cécrops ! » [il
s'agit bien évidemment de la cité d'Athènes] ne diras-tu pas, toi : Chère
cité de Zeus » ? ». IV, 23, p. 1163.
Céler
: personnage cité in VIII, 25, p. 1204 auteur inconnu.
Cendre
(et fumée) : « Te voilà bientôt cendre ou squelette, un simple
nom, ou pas même un nom mais le nom est un bruit et un écho. » V,
33, p. 1177 « Contemple ainsi sans cesse les choses humaines, fumée et
néant, surtout si tu te souviens aussi qu'un être une fois transformé ne sera
plus dans l'infinité du temps. » X, 31, p. 1228 « Fumée, cendre,
légende ou pas même une légende. » XII, 27, p. 1246.
Céson
: personnage cité in IV, 33, p. 1205 Caeso
Fabius, était le chef des 300 Fabii qui se firent
massacrer dans la guerre contre Véies.
Chaldéens
: « Les Chaldéens ont prédit bien des morts, puis c'est eux-mêmes
qui ont été saisis par le destin. » III, 3, p. 1153.
Changement
: « Changer d'avis, s'il y a quelqu'un qui rectifie et modifie
une opinion qui t'est propre. Mais ce changement doit toujours avoir une raison
vraisemblable, telle que la justice, l'intérêt commun seules choses de
ce genre doivent te faire changer, et non pas ton bon plaisir ni tes
opinions. » IV, 12, p.1161 « Car l'être est comme un fleuve en
continuel écoulement ses activités sont en changement incessant
leurs causes ont des milliers de transformations presque rien n'est stable,
même ce qui est le plus proche. ». V, 23, p. 1175 « Craindre le
changement ? Et qu'est-ce qui peut s'accomplir sans le changement ?
N’est-il rien de plus cher et de plus propre à la nature de l'univers ?
Toi-même, peux-tu prendre un bain, si le bois qui le chauffe ne se transforme
pas ? Peux-tu te nourrir, si les aliments ne changent pas de forme ?
Rien d'utile peut-il se faire sans le changement ? Ne vois-tu donc pas
que tes propres changements sont de la même espèce et aussi nécessaires à la
nature de l'univers ? ». VII, 18, p. 1192 « Tout est en train
de se transformer. Toi-même tu es dans un changement continuel qui va en
quelque partie, jusqu'à la destruction ; il en est de même de l'ensemble du monde. »
IX, 19, p. 1216 « …tu trouves encore là bien des différences, des
changements, des choses qui cessent : demande-toi : Est-ce terrible ? Il
en est de même de la vie tout entière quand elle cesse, quand elle s'arrête ou
quand elle change. » IX, 21, p. 1216 Voir toute la Pensée 36 du Livre
IX, p. 1219 « Raisin vert, grappe mûre, raisin sec, ce sont des
transformations qui ne vont pas au néant, mais à ce qui, actuellement, n'est
pas. » XI, 35, p. 1240 « Bientôt tu ne seras plus personne ni nulle
part tu ne seras aucun des êtres que tu vois maintenant. Car il est dans la
nature de toute chose de changer, de se modifier, de se corrompre, pour que
d'autres naissent ensuite. » XII, 21, p. 1244.
Chaos
: « Ou un monde bien ordonné, ou un chaos fait d'un amas de
matériaux. » IV, 27, p. 1164 « Ou bien chaos, entrelacement et
dispersion, ou bien union, ordre et providence. »VI, 10, p. 1179.
Charax : personnage cité in VIII, 25, p. 1205.
Chasse
: « Une araignée est très fière de chasser la mouche, d'autres
le sont de chasser le lièvre, ou la sardine au filet, ou le sanglier ou bien
l'ours ou le Sarmate. Ceux-là ne sont-ils pas des brigands à bien examiner
leurs pensées ? ». X,10, p. 1225.
Chemin
(ou route) : « Vise toujours à la brièveté brève est la
route de la nature, et c'est la manière de tout faire et de tout dire le plus
raisonnablement possible ; un tel propos t'affranchit de bien des
fatigues, de campagnes militaires ; d'affaires administratives, du style
recherché. » IV, 51, p. 1168 « Va droit ton chemin, en te
conformant à ta nature propre et à la nature universelle ; il n'y a qu'une
route pour l'une et pour l'autre. » V, 3, p. 1169/70 « En effet ma
pensée allant au principal retourne et déplace tout ce qui peut faire obstacle
à mon action : ce qui arrêtait mon action devient une aide pour elle ce
qui obstruait ma route [mon chemin] me fait avancer. » V, 20, p. 1175
« Ta vie peut toujours avoir un heureux cours puisque tu peux toujours
prendre le bon chemin, juger et agir avec méthode. » V, 34, p. 1178
« …car ces autres êtres sont inanimés ou sans raison ou bien ils
sont égarés et ignorent le chemin. » VI, 22, p. 1183 « Toute nature est
satisfaite d'elle-même, quand elle suit le bon chemin mais la nature
raisonnable le suit, dans ses représentations, en refusant son assentiment à ce
qui est faux ou obscur, en dirigeant uniquement ses volontés vers ce qui est
utile à tous. » VIII, 7, p. 1202.
Choses
: « Il appartient à la pensée d'établir combien les choses sensibles
sont vulgaires, méprisables, sordides, corruptibles et sans vie. » II, 12,
p. 1149 « (Principe) : d'abord,
les choses ne touchent pas l'âme, elles restent dehors immobiles, et les
troubles ne viennent que de l'opinion intérieure. » IV, 3, p. 1160
« Les choses sont en quelque manière si cachées que des philosophes, et
non les moins nombreux ni les moindres, ont cru qu'il était tout à fait
impossible de les percevoir. » V, 10, p. 1172 « Chaque chose a des
limites conformes à la nature de l'univers, et non point à quelque autre nature
qui le contiendrait du dehors, ou serait contenue en lui, ou serait séparée et
extérieure à lui. » VI, 9, p. 1179 « La plupart des choses
qu'admire la foule se réduisent au plus générales ce sont celles qui sont
liées par une disposition ou par une nature… »VI, 14, p. 1180
« Les choses tendent, les unes à devenir, les autres à être
devenues de ce qui devient, quelque chose a déjà disparu des
écoulements, des altérations rajeunissent sans cesse le monde, de même que le mouvement
incessant du temps produit, toujours neuve, la durée infinie. » VI, 15, p.
1181 « Songe souvent à la liaison de toutes les choses dans le monde et
à leur rapport les unes avec les autres. » VI, 38, p. 1185 « Les choses
sont là hors de la porte, existant en soi, mais ne sachant rien et n'affirmant
rien d'elles-mêmes. Qu'est-ce qui énonce des affirmations sur elles ?
C'est la faculté dirigeante de l'âme. » IX, 15, p. 1215 « Si les
choses vont au hasard, ne te laisse pas aller, toi aussi, au hasard. » IX,
28, p. 1217 « Tiens toujours pour évident, quelle que soit cette
compagnie, qu'il y a ici les mêmes choses que sur le sommet de cette montagne
ou sur ce rivage ou n'importe où. » X, 23, p. 1227 « Où sont
maintenant toutes ces choses ? Fumée, cendre, légende ou, pas même une
légende. » XII, 27, p. 1246 « Salut de la vie : voir complètement
ce qu'est chaque chose de toute son âme agir justement et dire la
vérité. » XII, 29, p. 1246.
Choses
moyennes : « Qu'on prenne ici le mot utile dans son sens
général qui s'applique aux choses moyennes. » VI, 45, p. 1187.
Chrétiens
: « Mais cette préparation [à la mort], qu'elle vienne de notre
jugement propre, qu'elle ne réponde pas, comme chez les Chrétiens, à la simple
opiniâtreté. » XI, 3, p. 1233.
Circonstance(s)
: « Il faut dire à l'événement : « C'est toi que je
cherchais », car toujours la circonstance présente est matière à la vertu
raisonnable et sociable, et, en général, à l'art de l'homme ou de Dieu… »
VII, 68, p. 1199 « Que peut-on faire ou dire de plus sensé dans cette
circonstance ? Quoi que ce soit, il t'est possible de le faire ou de le
dire ; ne prétexte pas que tu en es empêché. » X, 33, p. 1229.
Citadelle
: « Aussi la pensée libérée des passions est une forteresse
il n'y a rien de plus solide en l'homme elle est un refuge où il est
imprenable. Celui qui ne l'a pas vu est un ignorant mais celui qui
l'a vu et qui ne s'y réfugie pas est un malheureux .» VIII, 48, p.«1209 haut.
Cité
: « …mais la fin des êtres raisonnables, c'est d'obéir à la
raison et à la loi de la plus ancienne des cités et des gouvernements
(sous-entendu la loi de l'univers car l'univers est la grande cité.) II, 16, p.
1150 « Car rien n'est plus capable de donner des sentiments élevés que
(…) de conclure à quel ordre chacun des objets qui se présentent appartient
quelle utilité il présente quelle valeur il a pour l'univers et quelle est
cette valeur pour l'homme, c'est à dire pour un citoyen de la cité sublime dont
les autres cités sont comme les demeures… ». III, 11, p. 1156
« Si la pensée nous est commune, la raison qui fait de nous des êtres
raisonnables, nous est aussi commune par conséquent la loi aussi est
commune s'il en est ainsi, nous sommes des citoyens, donc nous avons
part à un gouvernement, et par conséquent le monde est comme une cité car à
quel autre gouvernement pourrait-on dire que tout le genre humain a part
? » IV, 4, p. 1160 « Tel a dit (il s'agit de Platon…):
« Chère cité de Cécrops ! » Ne diras-tu pas, toi, Chère cité de Zeus
! » IV, 23, p. 1163 « Lambeau arraché à la cité universelle, celui
qui sépare sa propre âme de l'âme de tous les êtres raisonnables, alors qu'il
n'y a qu'une seule âme. » IV, 29, p. 1164 « Ce qui n'est pas
nuisible à la cité ne l'est pas non plus au citoyen. » V, 22, p. 1175
« Mais si quelqu'un nuit à la cité, il ne faut pas te fâcher contre lui
mais te demander : où est son erreur ? » V, 22, p. 1175 « Or, il
est utile à chaque être de se conformer à sa constitution et à sa nature propre
or ma nature est celle d'un être raisonnable et sociable ma cité et ma
patrie, comme Antonin, c'est Rome et, en tant qu'homme, c'est le
monde. Ce qui est utile à ces cités, voilà les seuls biens pour
moi. » VI, 44, p. 1187 « Souviens-toi au total que rien ne nuit au
citoyen par nature de ce qui ne nuit pas à la cité, et que rien ne nuit à la
cité qui ne nuit pas à la loi ; or, aucun de ces prétendus malheurs ne
nuit à la loi ; et ce qui ne nuit pas à la loi ne nuit ni à la cité ni au
citoyen. » X, 33, p. 1230 « Homme, tu es citoyen dans cette grande
cité. » [Le monde, la cité de Zeus…] XII, 36, p. 1247.
Citoyen
: « Que l'on puisse conclure à quel ordre l'homme
appartient quelle utilité il présente quelle valeur pour l'homme,
c'est à dire un citoyen de la cité sublime (l'univers) dont les autres cités
sont comme les demeures… ». III, 11, p 1156 « Cela fait il est
nécessaire de mener une vie heureuse : de même que l'on jugerait heureuse la
vie d'un citoyen, s'il la passe en activités utiles à ses concitoyens et s'il
aime ce que lui attribue la cité. » X, 6, p. 1223
« Souviens-toi au total que rien ne nuit au citoyen par nature de ce qui
ne nuit pas à la cité, et que rien ne nuit à la cité qui ne nuit pas à la
loi or aucun de ces prétendus malheurs ne nuit à la loi et ce qui
ne nuit pas à la loi ne nuit ni à la cité ni au citoyen ». X, 33, p.
1229-30 « Homme tu es citoyen dans cette grande cité. » XII, 36, p.
1247.
Clotho : « Contribue volontairement à l'œuvre de Clotho laisse-lui filer ta vie avec les événements
qu'elle veut. » IV, 34, p. 1165 « …c'est dans un entrelacement
des causes que, dès l'éternité, a été filée ton existence et ce qui
t'arrive. » X, 5, p. 1223.
Colère
: « De Vérus…l'égalité d'âme
(l'absence de colère) … » I, 1, p. 1139 « …Car ce n'est
pas sans une certaine peine, sans une résistance cachée que l'homme en colère
s'écarte de la raison. » II, 10, p. 1148 « …sans te troubler
et sans répondre par la colère à la colère des autres, pour venir méthodiquement
à bout de ce que tu t'es proposé. » VI, 26, p. 1183 « Le miel
semble amer à ceux qui ont la jaunisse l'eau est redoutée de ceux qu'un
chien enragé a mordus. Pourquoi alors me mettre en colère ? L'erreur te
paraît-elle avoir moins de force sur toi que la bile sur le malade de la
jaunisse, ou le venin chez l'homme mordu par un chien ? » VI, 56, p. 1188
« L'air de haine sur un visage est tout à fait contre-nature
lorsqu'il se répète, toute dignité en disparaît et s'éteint si complètement qu'il
est impossible de la ranimer. ». Voir toute la Pensée 24 du Livre VII,
p. 1193 « Lorsque quelqu'un pèche envers toi, songe tout de suite
d'après qu'elle idée du bien ou du mal il a péché. L'ayant vu, tu auras pitié
de lui, tu n'auras ni étonnement ni colère.» VII, 26, p. 1193 « Ils n'en
feront pas moins les mêmes choses, dusses-tu éclater de colère ! »
VIII, 4, p. 1201 « Colère d'enfants, jeux et « souffles frêles qui
soulèvent des cadavres » (Épictète) ainsi devient plus claire l'évocation
des morts. » IX, 24, p. 1216 « Fuir son maître, c'est être
déserteur. Or le maître c'est la loi et agir contre elle c'est être déserteur
(…) Si donc on éprouve crainte, peine ou colère, on est déserteur. » Lire
toute cette pensée, X, 25, p. 1227 « Supprime donc le jugement qui nous
les fait redouter (jugement portant sur les actions des hommes) aie la
volonté de le rejeter et ta colère s'en va. » XI, 18, p. 1237
« Commence une bonne fois à être un homme, pendant que tu vis. Autant que
de la colère, il faut te garder de la flatterie envers eux ; l'une et l'autre
sont contraires à la société et ne produisent que dommage. Dans la colère, aie
présent à l'esprit qu'il n'est pas viril de s'indigner, mais que la douceur et
le calme, comme ils sont plus humains sont aussi plus mâles ; et il y a en eux
plus de force, de vigueur et de courage que dans l'irritation et la mauvaise
humeur. » XI, 18, p. 1237-38.
Comédie
: « Te placer devant les yeux dans leur ensemble les drames et
les comédies du même genre dont tu as été toi-même le témoin ou qu'une ancienne
tradition t'a fait connaître, par exemple l'ensemble de la cour d'Hadrien, de
celle d'Antonin, de celle de Philippe, de celle d'Alexandre ou de Crésus tout
cela est pareil, seuls les acteurs sont différents. » X, 27, p. 1228
« …l'ancienne comédie, avec la liberté d'un maître qui enseigne : par sa
franchise même, elle nous rappelle utilement à la modestie c'est pour un but
semblable que Diogène en fit usage.» XI, 6, p. 1233.
Comédien
: « Mais je n'ai pas joué les cinq actes je n'en ai joué que
trois. - Voilà qui est bien dit mais dans la
vie, trois actes font toute la pièce. » XII, 36, p. 1247.
Comparer/Comparaison
: procédé très fréquent chez Marc-Aurèle : exemples : II, 10, p.,
1148 IV, 48, p. 1167-68 VII, 13, p. 1191 VIII, 7, 1202
VIII, 20, p. 1204 VIII, 24, p. 1204 VIII, 48, p. 1209
VIII, 54, p. 1210 VIII, 57, p. 1210-11 IX, 42, p. 1221 X,
28, p. 1228 X, 34, p. 1230 X, 38, p. 1231 XI, 36, p.
1247-48.
Composante
: « Comme tu es toi-même une composante d'un ensemble social,
que chacune de tes actions soit aussi une composante d'une vie sociale. »
IX, 23, p. 1216.
Compréhension ou représentation compréhensive :
« …toujours définir ou décrire l'objet de ta représentation de façon à
voir distinctement ce qu'il est essentiellement, à nu et pris en entier, à le
désigner en soi-même par le nom propre, ainsi que tous les éléments dont il est
composé et en lesquels il se résout. » III, 11, p. 1156
« Telles sont ces images qui vont jusqu'aux choses mêmes et les pénètrent
pour faire voir ce qu'elles sont et telle est la manière dont il faut
procéder pendant toute la vie toute la vie là où les choses ont une
valeur apparente trop grande, les dénuder, bien voir leur vulgarité, leur enlever
tous les détails dont elles se parent. » VI, 13, p. 1180
« N'ajoute rien à ce que les représentations principales te font
connaître. » VIII, 49, p. 1209 Exemple et application de la
sentence précédente in Pensée 50, VIII, p. 1209 : « Ce concombre est
amer : laisse-le. Il y a des ronces dans le chemin : passe à côté. Cela suffit.
N'ajoute pas : « Pourquoi des choses pareilles dans le monde ? »
VIII, 50, p. 1209.
Concupiscence
: « …Théophraste dit en philosophe que les défaillances qui
viennent du désir sont plus graves que celles qui viennent de la colère
car ce n'est pas sans une certaine peine, sans une résistance cachée que
l'homme en colère s'écarte de la raison mais quand on pèche par désir on
est vaincu par le plaisir, et il y a, dans la faute plus de dérèglement et de
mollesse. » II, 10, p. 1148.
Conduite(s) convenables(s) :
« …ne pas se refuser continuellement à accomplir les devoirs qui
résultent de nos relations sociales en mettant en avant les affaires
urgentes. » I, 12, p. 1141 « …avoir la connaissance précise
et complète des devoirs… ». III, 1, p. 1152 « …prendre l'esprit
comme un qui conduit à ce qui paraît convenable… ». III, 16, p.
1157 « Pour moi, je fais ce que je dois, sans m'occuper des autres
êtres car ces autres êtres sont inanimés ou sans raison ou bien ils
sont égarés et ignorent le chemin. » VI, 22, p. 1182-83 « Dès
qu'on peut se conduire selon la raison commune aux hommes et aux dieux, il n'y
a rien à craindre… » VII, 53, p. 1196.
Conflagration
: « …de sorte que ces éléments sont repris dans la Raison de
l'Univers, soit dans les conflagrations périodiques, soit dans les
renaissances, avec des alternances sans fin. » X, 7, p. 1224.
Conseil(s) : Conseil à
notre âme : « Que la partie directrice et dominante de ton âme ne
change pas au gré du mouvement, facile ou agité, qui émeut ta chair
qu'elle ne s'y unisse pas qu'elle s'entoure d'une limite et qu'elle
bannisse ces impressions dans les diverses parties du corps. » V, 26, p.
1176 « Observe ce que te demande ta nature, en tant que la nature
est seule à te gouverner fais-le et accepte-le, à moins que ta nature,
en tant que tu es un être vivant, ne doive s'en trouver plus mal. » X, 2,
1222.
Content/contentement
: « Mais le respect et l'estime de ton propre esprit te
rendront content de toi, en harmonie avec les hommes et en accord avec les
dieux, à savoir en louant les partages et les rangs qu'ils ont
institués. » VI, 16, p. 1182 « Si l'on peut me convaincre et me
montrer que je juge ou que j'agis à tort, je serai content de changer
car je cherche la vérité, qui ne peut être un dommage pour personne ; or
celui qui persiste dans son erreur ou son ignorance subit un dommage. »
VI, 21, p. 1182 « Rien ne rend plus content que les images des vertus, apparaissant
dans les caractères de nos compagnons de vie et se rencontrant, autant que
possible, toutes ensemble. Aussi faut-il les avoir
présentes à l'esprit. » VI, 48, p. 1188 « D'une part donc, en
me souvenant que je suis une partie d'un tout de ce genre, je serai content de
tout ce qui arrive. » X, 6, p. 1223.
Continence
: « Je ne vois pas, dans la constitution de l'être raisonnable,
de vertu qui se rebelle contre la justice mais contre le plaisir, j'en
vois une, c'est la continence. » VIII, 39, p. 1207.
Conversion
(Epistrophê ou conversio
ad se) : « C'est
surtout lorsque tu blâmes un perfide ou un ingrat qu'il te faut faire un retour
à toi-même. ».
Coordination
: « …et, de même que les êtres sont coordonnés
harmonieusement, de même les événements ne se succèdent pas purement et
simplement, ils montrent une admirable liaison. » IV, 45, p. 1167.
Corps
: « Corps, âme, esprit : au corps les sensations, à l'âme les
penchants, à l'esprit les dogmes. » III, 16, p. 1157 « Combien
est-il de corps ainsi consommés et enterrés dans les corps de ceux qui nous
nourrissent ? Et pourtant ils y sont contenus, parce qu'ils deviennent
sang et par ce qu'ils se changent en terre et en feu. » IV, 21, p.
1163 « Il est honteux, dans les circonstances où ton corps ne se
fatigue pas, que ton âme se fatigue la première. » VI, 29, p. 1183
« Pour le corps tout est différent car il peut juger des
différences. » VI, 32, p. 1184 « Que le corps cherche s'il le faut,
à ne pas souffrir, et s'il souffre qu'il le dise. » VII, 16, p. 1192
« A travers la substance de l'univers, comme à travers un torrent, tous
les corps s'en vont, liés intimement à l'univers et concourant à son œuvre,
comme les parties de notre corps sont liées les unes aux autres. » VII,
19, p. 1192-93 « Le corps lui aussi doit être ferme et ne doit pas se
laisser aller ni dans son mouvement ni dans son attitude. » VII, 60, p. 1197 bas « Il s'est dépouillé de son corps, celui qui pense qu'il lui
faudra sans délai abandonner tout cela en quittant les hommes. » X, 11, p. 1225. « Ne va pas te représenter en même temps que l'âme, le vase qui
l'entoure, les organes qui se forment autour d'elle. » X, 38, p. 1231
« Tu es composé de trois choses : le corps, le souffle vital et
l'intelligence. » XII, 3, p. 1241.
Corruption
: « Car il est dans la nature de toutes choses de changer, de
se modifier, de se corrompre, pour que d'autres naissent ensuite. » XII,
21, p. 1244.
Cour
: « …or, il est possible de vivre à la cour, donc aussi d'y
vivre comme il faut. » V, 16, p. 1174 Voir la Pensée 2, livre VI : la
cour y est comparée à une marâtre et la philosophie à une bonne mère…
« Que personne ne t'entende plus te plaindre de la vie à la cour, pas même
toi parlant à toi-même. » VIII, 9, p. 1202.
Courage
: « Si dans la vie humaine tu trouves mieux que la justice, la
vérité, la tempérance, le courage… ». III, 6, p. 1154.
Crainte
: « Une seule chose me tourmente, c'est la crainte de faire ce
que la constitution de l'homme ne veut pas ou d'agir comme elle ne veut pas ou
de faire ce que, actuellement,elle ne veut
pas. » VI, 20, p. 1193 « Si donc on éprouve crainte, peine ou
colère, on est déserteur. » X, 25, p. 1227.
Cratès : cité in VI, 13, p. 1180.
Crésus
: cité in X, 27, p 1228.
Criton : cité in X, 31, p. 1228.
Cycles
cosmiques : « Tout ce que produisent tes saisons, ô nature, est pour
moi un fruit tout vient de toi, tout est en toi tout revient à
toi. » IV, 23, p. 1163. « Les cycles cosmiques sont identiques, vers
le haut et vers le bas, d'une période à une autre. » IX, 28, p. 1217.
Cylindre
: « Or tu peux toujours agir selon ta nature propre. Il n'est
pas permis au cylindre de se mouvoir toujours de sa propre impulsion, pas plus
qu'il ne l'est à l'eau, au feu, ni à tous les êtres gouvernés par une nature
végétative ou une âme sans raison car il y a bien des obstacles et des
empêchements. » X, 33, p. 1229.
D
Danse
: « Plutôt qu'à la danse, l'art de vivre est comparable à l'art
du lutteur, en ce qu'il faut se tenir prêt, sans broncher, à répondre aux coups
qui fondent sur nous et qui sont imprévus. » VII, 61, p.1198 « Il
n'en est pas comme d'une danse ou d'une pièce de théâtre, dont l'action entière
reste inachevée, si elles sont interrompues. En toute partie de sa vie, et à
quelque moment qu'on la saisisse, l'âme accomplit son projet pleinement et sans
déficience et elle peut dire : « Je recueille ce qui m'appartient. »
XI, 1, p. 1232 « Ce chant agréable, cette danse, ce pancrace, tu les
mépriseras, si tu divises la voix mélodieuse dans les sons qui la composent… ».
XI, 2, p. 1232.
Définir
et définition (s) : « Aux préceptes que j'ai dits, ajoutes-en
encore un : toujours définir ou décrire l'objet de ta représentation, de façon
à voir distinctement ce qu'il est essentiellement, à nu et pris en entier, à le
désigner en soi-même par le mot propre, ainsi que tous les éléments dont il est
composé et en lesquels il se résout. » Voir toute cette pensée 11 du
Livre III et le commentaire de Michel Foucault in L'Herméneutique du sujet,
pages 278 à 284. « Ce que je suis : chair, souffle vital et
raison. » II, 2, p. 1146 Voir les définitions des noms suivants :
bon, prudent, bienveillant, magnanime in pensée 8, Livre X, p. 1224
« Voir ce que sont les choses en elles-mêmes, en séparant cause, matière
et relation. » XII, 10, p. 1243 « Salut de la vie : voir
complètement ce qu'est chaque chose de toute son âme agir justement et dire
la vérité. » XII, 29, p. 1246.
Délibération
: « Si donc les dieux ne délibèrent sur rien de ce qui nous
concerne, je puis bien délibérer sur moi-même j'ai à rechercher ce qui m'est
utile. » VI, 44, p. 1187.
Démétrius
: cité in VIII, 25, p. 1205 et in IX, 44, p. 1217. Sans
doute un philosophe cynique…
Démocrate : « La
vermine a tué Démocrate et une autre vermine a tué Socrate. » III, 3, p.
1153.
Démon : « comprendre qu'il
nous suffit d'être près de notre démon intérieur et de lui rendre un culte
légitime. » II, 13, p. 1149 « La philosophie consiste à garder son
démon intérieur à l'abri des outrages, innocent, supérieur aux plaisirs et aux
peines, ne laissant rien au hasard, agissant sans feinte ni mensonge… »
II, 17, p. 1150 « De plus, que ton dieu intérieur (démon) soit le guide
d'un être viril… ». III, 5, p. 1154 « Mais, s'il n'y a rien
de supérieur à ton démon intérieur, à qui tes volontés propres se
soumettent…ne laisse la place à rien d’autre… ». III, 6, p. 1155
« Si dans ton action présente tu obéis à la droite raison (…) si tu
conserves ton démon intérieur dans l'état de pureté comme si tu devais le
rendre sur le champ, tu vivras heureux. ». III, 12, p. 1157
« …de ne pas brouiller ni troubler par une foule d'images le démon logé
dans leur poitrine. » III, 16, p. 1158 « Vivre avec les dieux.
Il vit avec les dieux celui qui leur montre une âme contente de la part qui lui
est attribuée, et agissant selon la volonté du démon que Zeus a donné à chacun
comme chef et comme guide. Ce démon, c'est l'intelligence et la raison que
possède chacun de nous. » V, 27, p. 1176 « Le bonheur est un
bon démon… Que fais-tu donc ici, imagination ? va-t-en,
par les dieux, comme tu es venue». VII, 17, p. 1192 « …mais en
usant de la partie la plus précieuse d'eux-mêmes, celle d'où viennent,
lorsqu'on le veut, la bonne foi, la conscience, la vérité, la loi, le bon
démon. » X, 13, p. 1226 « (alors…) tu pourras passer le
temps qui te reste jusqu'à ta mort sans trouble, noblement et d'une manière
agréable à ton propre démon. » XII, 3, p. 1242.
Déserteur
: « Fuir son maître, c'est être déserteur. Or le maître
c'est la loi et agir contre elle, c'est être déserteur. » X, 25, p.
1227. Lire intégralement cette belle pensée.
Destin
: « Le destin ne lui ravit pas une vie inachevée, à la façon,
pourrait-on dire, d'un acteur tragique qui s'en irait avant d'avoir terminé et
joué jusqu'au dénouement. » III, 8, p. 1155-56 « Celui-ci vient de
Dieu celui-là vient du sort, du fil du destin qui s'enroule… » III,
11, p. 1156, Lire toute la fin de cette pensée… « Et si
personne ne croit qu'il a une vie simple, honorable et tranquille, il ne s'en
irrite pas, il ne dévie pas du chemin qui conduit au but de la vie, là où il
faut aller, pur, calme, libre d'engagement, en s'accordant, sans y être
contraint, avec sa destinée. » III, 16, p. 1158 « Ce qui arrive à
un homme lui est en quelque sorte assigné comme correspondant au destin. »
V, 8, p. 1171, « …reste que le propre de l'homme de bien est d'aimer
les dieux, d'accueillir les événements et tout ce qui lui vient du
destin… ». III, 16, haut p. 1158 « Adapte-toi au lot qui t'a été
assigné aime les hommes que le sort a désigné pour vivre avec toi
mais aime-les d'un amour véritable. » VI, 39, p. 1185 « N'était-il
pas d'abord dans leur destin de vieillir et ensuite de mourir ? Et eux,
une fois morts, qu'allaient donc faire Vérus et
Hadrien ? Tout cela c'est de la saleté, du sang impur dans un sac. »
VIII, 37, p. 1207.
Devoir
(s) : Voir également « conduites convenables. (kathékonta)» . « Pour
moi, je fais ce que je dois, sans m'occuper des autres êtres car ces
autres êtres sont inanimés ou sans raison ou bien ils sont égarés et
ignorent le chemin. » VI, 22, p. 1182-83.
Dialogue
: « …avoir écrit des dialogues dès le plus jeune âge »
I, 6, p. 1139.
Dialectique
: « Songes-y bien et rappelle-toi aussi que la vie heureuse
consiste en fort peu de chose et parce que tu as désespéré d'être un
dialecticien et un physicien, ne renonce pas pour cela à être libre,
consciencieux, sociable et obéissant à Dieu. » VII, 67, p. 1199
« Continuellement, à propos de toute représentation si c'est possible, songer
à ce que disent la physique, la théorie des passions, la dialectique. »
VIII, 13, p. 1203.
Dion
: Dion de Pruse dit Chrysostome (30-117
après J-C.), rhéteur grec et philosophe cynique auteur des Discours sur la
royauté et de L'Eubéenne ou Le chasseur, personnage cité in
I, 14, p. 1141.
Dieu(x)
: « Des dieux : avoir de bons aïeux, de bons parents, une bonne sœur, de
bons maîtres, de proches parents et des amis presque tous bons… ». I,
17, p. 1143 « Mais les dieux existent et ils se soucient des affaires
humaines et afin que l'homme ne tombe pas dans les maux réels, ils les
ont mis entièrement en son pouvoir et s'il était resté encore quelque
autre mal, ils l'auraient prévu pour éviter à l'homme d'y tomber. » II,
11, p. 1148 « De plus, que ton dieu intérieur soit le guide d'un être
viril, d'un vieillard, d'un citoyen, d'un Romain, d'un magistrat qui a pris son
poste, comme un homme qui attend le signal pour quitter la vie, sans qu'il n'y
ait besoin ni d'un serment ni d'un témoin… ». III, 5, p. 1154
« …prendre l'esprit comme un guide qui conduit à ce qui paraît
convenable, c'est aussi le fait de ceux qui ne croient pas à l'existence des
dieux… ». III, 16, p. 1157 bas « …reste que le propre de
l'homme de bien est d'aimer les dieux, d'accueillir les événements et tout ce
qui lui vient du destin… ». III, 16, p. 1158 « Quoi d'autre que
d'adorer et de bénir les dieux, de faire du bien aux hommes, de les supporter,
de s'abstenir, de bien te souvenir que ce qui dépasse ton petit corps et ton
petit esprit n'est ni à toi ni dépendant de toi… ». V, 33, p. 1178
« Sur toutes choses invoque les dieux, et ne te soucie pas du temps que tu
vaqueras à cette occupation car même trois heures ainsi passées sont
suffisantes. » VI, 23, p. 1183 « Respecte les dieux, sauve les
hommes des dangers. » VI, 30, p. 1184 « Mais, si nous jugeons que
seules les choses qui dépendent de nous sont des biens et des maux, il ne reste
aucun motif d'accuser les dieux ni de nous maintenir en état de guerre contre les
hommes. » VI, 41, p. 1186 « Si les dieux ont délibéré sur moi et
sur ce qui doit m'arriver, ils ont bien délibéré car il n'est pas facile
d'imaginer un dieu sans réflexion. » VI, 44, p. 1186 « Le monde,
fait de toutes les choses, est unique à travers toutes circule un dieu
unique une substance unique, une loi unique, une raison commune à tous
les êtres vivants intelligents, une vérité unique, puisque pour tous les
vivants du même genre et participant à la même raison il y a une perfection
unique. » VII, 9, p. 1191 « Aime le genre humain. Obéis à dieu. »
VII, 31, p. 1194 « …car un homme véritable ne doit pas se soucier de
la durée de son existence il ne doit pas avoir la passion de
vivre se remettant à Dieu sur ce point et croyant avec les femmes que
nul n'échappe à son destin, il doit chercher le moyen de vivre le mieux
possible, pendant le temps qu'il doit vivre. » VII, 46, p. 1195
« Les dieux, qui sont immortels, ne se fâchent point, en une si longue
durée, d'avoir à supporter sans cesse de tels et de si nombreux méchants
davantage, ils prennent d'eux toutes sortes de soins. » VII, 70, p. 1199.
« Tu t'arraches en quelque sorte à l'unité de la nature tu en es une
excroissance, une partie et maintenant tu t'es retranché d'elle. Le joli
de la chose, c'est que tu peux à nouveau t'unir à elle : il n'est pas d'autre
partie à laquelle Dieu ait permis pareille réunion, une fois qu'elle est
séparée et retranchée. » VIII, 34, p. 1206 « Même en effet si nous
sommes nés tout à fait l'un pour l'autre, nos facultés directrices ont chacune
leur souveraineté propre sinon, le vice du prochain devrait être un mal
pour moi, ce que Dieu n'a pas jugé bon pour que mon malheur ne dépendit point
d'un autre que moi. » VIII, 56, p. 1210 « Homme, Dieu et monde
portent leur fruit ils le portent chacun dans leur saison. » IX,
10, p. 1215 « Et les dieux les aident de toutes sortes de manières, par
des songes, par des oracles, pour leur faire atteindre l'objet de leur
ambition. » IX, 27, p. 1217 " Et puis regarde les dieux et deviens
une bonne fois plus simple et meilleur. » IX, 37, p. 1219
« Commence donc par prier, et tu verras bien ». IX, 40, p. 1219
« Transporte-toi donc dans ce petit nombre de noms (…) Pour te souvenir
de ces noms il te sera d'une grande aide de songer aux dieux et de te souvenir
que les dieux ne veulent pas être flattés mais veulent que tous les êtres
raisonnables leur ressemblent, que le figuier se comporte en figuier, le chien
en chien, l'abeille en abeille, et l'homme en homme. » X, 8, p. 1224-25
« …il laisse de côté toutes les affaires, tous les soucis il ne veut
rien d'autre que marcher droit grâce à la loi, et suivre Dieu qui marche
droit. » X, 11, p. 1225 « Dieu voit toutes les volontés dépouillées
de leurs enveloppes matérielles et des impuretés qui les voilent. » XII,
2, p. 1241 « Quelle puissance à l'homme de ne rien faire que ce que Dieu
doit approuver et d'accueillir tout ce que dieu lui réserve ! ». XII,
11, p. 1243 « Ce qui suit de la nature, il ne faut le reprocher ni aux
dieux qui ne commettent aucune faute volontaire ou involontaire, ni aux hommes
qui pèchent qu'involontairement. » XII, 12, p. 1243 « A ceux qui
demandent : « Où as-tu vu les dieux et d'où as-tu pris qu'ils existent pour
les vénérer ainsi ? » D'abord ils sont visibles au regard
ensuite je ne vois pas non plus mon âme, et pourtant je l'honore. Il en est
ainsi des dieux : d'après ce que j'éprouve à chaque moment de leur pouvoir, je
comprends qu'ils existent et je les respecte. » XII, 28, p. 1247
« Si chacune de ces choses est méprisable, va donc au but final : obéis à
la raison et à Dieu. » XII, 31, p. 1247.
Difficile
: « Ne va pas penser que, si une chose est difficile à
comprendre pour toi, elle est incompréhensible pour tout homme mais si une
chose est possible et familière à un homme, crois bien aussi que tu peux
l'atteindre. » VI, 19, p. 1182.
Diogène
: « Alexandre, César, Pompée, qu'étaient-ils à côté de Diogène,
d'Héraclite, de Socrate ? » VIII, 3, p. 1201 « …C'est pour un
but semblable que Diogène en fit usage (de la comédie…). XI, 6, p. 1233
Diognète : « de Diognète : l'absence
de futilité », cité in I, 6, p. 1139, peut-être l'homme qui enseignait le
droit… ou la peinture à Marc-Aurèle...et sans
doute aussi la philosophie…
Diotime : personnage cité in VIII, 25, p. 1204, sans doute un
affranchi d'Hadrien.
Disciplines
(s) : Voir la pensée 11 du Livre III portant sur la discipline du
jugement. « Nie l'opinion, et "on m'a fait tort". Nie : " l'on
m'a fait tort ", et c'est le tort qui se trouve nié. » IV, 7, p.
1161 « Ne pas être étourdi : quand il s'agit de l'action, accomplis
l'acte juste quand il s'agit de la représentation, conserve la
perception claire. » IV, 12, p. 1163 voir également la fin de la
pensée 33 du Livre IV à partir de : « Qu'est-ce donc qui doit faire
l'objet de nos soins ? » p. 1165 voir également la pensée 3 du
Livre VII, page 1180 « Efface l'imagination. Arrête cette agitation.
Dans le temps fixe le présent. Sache ce qui t'arrive, à toi ou à autrui. Divise
et partage la substance en cause active et matière. Songe à ta dernière heure.
Laisse la faute commise par un homme à l'endroit où la faute existe. »
VIII, 29, p. 1194 voir sur la discipline du désir :
« Aimer seulement ce qui t'arrive et ce qui est dans ta destinée. Où
trouver en effet rien qui te convienne mieux ? ». VII, 57, p. 1197
« …là où les choses ont une valeur apparente trop grande, les dénuder,
bien voir leur vulgarité, leur enlever tous les détails dont elles se parent. »
voir aussi la pensée 29 du Livre VIII, page 1205 : « Efface tes
imaginations en te disant sans cesse : actuellement il dépend de moi qu'il n'y
ait dans cette âme ni vice, ni désir, ni en général aucun trouble, mais je vois
les choses telles qu'elles sont en usant d'elles suivant leur valeur. Songe
bien à ce pouvoir qui est dans ta nature" . « En faisant abstraction de ton
jugement sur ce qui te paraît pénible, tu restes toi-même en toute sécurité. -
Qui : moi-même ? - La raison. » VIII, 40, p. 1207 « N'ajoute
rien à ce que les représentations principales te font connaître. » VIII,
49, p. 1209 voir toute la Pensée 1 du Livre IX qui présente les trois
disciplines ainsi que la pensée 6 du même Livre IX p. 1224 « Effacer
l'image affermir la volonté éteindre les désirs avoir la faculté
directrice en son pouvoir. » IX, 7, p. 1214 sur la discipline de
l'action, voir la pensée 20 du Livre XII, p. 1244 : « D'abord ne rien
faire au hasard, ni sans rapport à un but. Secondement, ne remonter à aucune
autre fin que l'utilité sociale. ».
Disjonctive
: « Répète-toi l'alternative : ou bien providence ou bien
atomes et tout ce qui démontre que le monde est comme une cité. » IV, 3,
p. 1159 « Ou un monde bien ordonné, ou un chaos fait d'un amas de
matériaux. » IV, 27, p. 1164 « Ou bien chaos, entrelacement et
dispersion ou bien union, ordre et providence. » VI, 10, p. 1179
« Alexandre de Macédoine et son muletier, une fois morts, reviennent au
même état car ou bien ils ont été absorbés dans les mêmes raisons
spermatiques du monde, ou bien ils se sont dissipés de la même façon en
atomes. » VI, 24, p. 1183 « Ou bien toute chose dérive, comme en un
corps unique, d'une source unique qui est une intelligence et une partie ne
doit pas se plaindre de ce qui arrive en faveur du tout. Ou bien ce sont les
atomes et il n'y a qu’agitation et dispersion. » IX, 39, p. 1219.
Dissolution
: « …la mort n'est rien que la dissolution des éléments dont
tout être vivant se compose. » II, 17, p. 1151 « Les parties de l'univers
qui, par nature, sont contenues dans le monde périssent nécessairement. »
X, 7, p. 1223.
Division
(méthode) : « Ce chant agréable, cette danse, ce pancrace, tu
les mépriseras si tu divises la voix mélodieuse dans les sons qui la composent… ».
XI, 2, p. 1232.
Dogmes
(voir également principes…dogmata) :
« Voilà qui te suffit, si ce sont des dogmes. » II, 3, p. 1146
« De même que les médecins ont toujours à leur disposition des instruments
et des fers pour donner des soins dans les cas urgents, de même aie tout
préparés nos dogmes afin de connaître les choses divines… » III, 13, p.
1157 « Corps, âme, esprit : au corps les sensations, à l'âme les
penchants, à l'esprit les dogmes. » III, 16, p. 1157 voir également
toute la pensée 9 du Livre XII, p. 1243 « Le mime, la guerre, la
peur, l'engourdissement, l'esclavage effaceront jour par jour en toi ces dogmes
sacrés que tu imagines, sans les appuyer sur l'étude de la nature, et que tu
négliges. » X, 9, p. 1225 « A celui qui est mordu par les dogmes
véritables, il suffit de la phrase la plus courte et la plus banale pour le
rappeler à l'état où il ne sent ni chagrin ni crainte. » X, 34, p. 1230
« Dans l'usage des dogmes, il faut ressembler au lutteur de pancrace,
plutôt qu'au gladiateur celui-ci une fois tombée l'épée dont il se sert,
est tué celui-là a toujours sa main et il ne lui faut rien que serrer le
poing. » XII, 9, p. 1243.
Domitius : cité in I, 13, p 1141.
Dons
(naturels) : « Tu n'as pas de
subtilité d'esprit à faire admirer, soit! mais il est bien d'autres qualités
dont tu ne peux dire que tu n'es pas doué par la nature. »' V, 5, p. 1170.
Douceur
: « …la douceur est invincible, si elle est véritable, sans
grimace ni comédie. » XI, 18, p. 1237 « Dans la colère, aie présent
à l'esprit qu'il n'est pas viril de s'indigner, mais que la douceur et le
calme, comme ils sont plus humains, sont également plus mâles. » XI, 18,
p. 1238.
Douleur
: « Pour les parties maltraitées par la douleur, qu'elles
donnent leur témoignage sur elle, si elles le peuvent. » VII, 33, p. 1194.
Droit/droiture
(chemin de vie) : « Il faut être droit et non pas
redressé. » III, 5, p. 1154 : « Et si personne ne croit qu'il a une
vie simple, honorable et tranquille, il ne s'en irrite pas, il ne dévie pas du
chemin qui conduit au but de la vie, là où il faut aller, pur, calme, libre
d'engagement, en s'accordant, sans y être contraint, avec sa destinée. »
III, 16, p. 1158 « …va droit ton chemin en te conformant à ta nature
propre et à la nature universelle il n'y a qu'une route pour l'une et
pour l'autre. ». V, 3, p. 1169-70 « Donc ils partent d'un principe
qui leur et propre, et ils cheminent jusqu'au but
qu'ils se proposent c'est pourquoi de telles opérations sont dites
" correctes " mot qui indique la rectitude du chemin suivi. »
V, 14, p. 1174 « le chemin de la vertu est un chemin difficile à
concevoir, il chemine comme il faut. » VI, 17, p. 1182 « Droit ou
redressé? » VII, 12, p. 1191 « …la lumière venue du soleil…se
tend en ligne droite…tel doit être le mode d'expansion de la pensée, non pas
un écoulement mais une tension. » VIII 57, p. 1210-11
« La flèche se meut autrement que la pensée mais quand on
fait attention et qu'on s'applique à une recherche, la pensée non moins que la
flèche se meut en ligne droite et va au but. » VIII, 60, p. 1211
« …le sage laisse de côté toutes les affaires, tous les soucis il
ne veut rien d'autre que marcher droit grâce à la loi, et suivre Dieu qui
marche droit. » X, 11, p. 1225.
Durée
: « La durée de la vie humaine ? Un point. Sa
substance? Fuyante » II, 17, p. 1150 « Combien la durée a-t-elle absorbée
de Chrysippe, combien de Socrate, combien d'Épictète ! Fais la même
réflexion à propos de tout homme, quel qu'il soit, et de toute chose. »VII,
19, p. 1193 haut « Songer constamment à l'ensemble de la durée, à
l'ensemble de l'être : toute chose, relativement à l'être, est un grain de
figue, et relativement au temps, un tour de tige. » X, 17, p. 1226
« Le peu de durée est commun à toutes les choses mais toi, tu les évites
et tu les poursuis, comme si tu les croyais éternelles. » X, 34, p. 1230.
E
Écoles : « De mon
bisaïeul (sans doute Catulus Severus),
n'avoir pas fréquenté les écoles publiques, avoir eu à la maison de bons
maîtres et avoir compris qu'il ne faut pas ménager la dépense à cette
fin. ». I, 4, p.1139 « Car ne pas s'éloigner de la philosophie en
quelque circonstance que ce soit, ne pas bavarder avec les ignorants qui ne
savent rien de la nature, c'est là un précepte commun à toutes les écoles,
outre celui de s'attacher uniquement à l'action présente et à l'instrument de
cette action. » IX, 41, p. 1220.
Écoulement : « Car l'être est comme un fleuve en
continuel écoulement ses activités sont en changement incessant
leurs causes ont des milliers de transformations presque rien n'est
stable même ce qui est le plus proche ». V, 23, p. 1175 bas
« Les choses tendent, les unes à devenir, les autres, à être devenues de
ce qui devient, quelque chose a déjà disparu des écoulements, des altérations
rajeunissent sans cesse le monde, de même que le mouvement incessant du temps
produit, toujours neuve, la durée infinie. Dans ce fleuve, comment donner une
valeur à l'un de ces objets fuyants, puisqu'on ne peut s'arrêter à aucun d'eux. »
VI, 15, p. 1181.
Égalité : « De mon
frère Sévère (…) :… avoir conçu l'idée d'un État démocratique, gouverné
selon le principe de l'égalité et de l'égale liberté de la parole… » I, 14,
p. 1141 « …puisque la nature
distribue à chaque être des parts égales et proportionnées à sa valeur, de
temps, de substance, de cause, d'activité et de circonstances accidentelles.
Mais prend garde que tu les trouveras égales en tout, non pas si tu les
compares une à une, mais si tu les prends toutes ensemble chez un être et si tu
les compares à l'ensemble des parts d'un autre. » VIII, 7, p. 1202.
Éléments : « Qu'est-ce
qui peut la faire supporter? (sous entendu : la
vie…) Une seule chose la philosophie. (…) attendant une mort propice à la
pensée puisqu'elle n'est rien que la dissolution des éléments dont tout être
vivant se compose. » II, 17, p. 1150-1151 « En haut, en bas, en
cercle ce sont les transports des éléments. » VI, 17, p. 1182
« Le mort ne tombe pas en dehors du monde. S'il y reste, c'est là aussi
qu'il change et qu'il se dissout en ses éléments propres qui sont ceux du monde
et les tiens. Eux-mêmes aussi ils changent, et ils ne murmurent pas. »
VIII, 18, p. 1204 « Donc les éléments eux aussi obéissent à
l'univers une fois mis en place ils sont contraints d'y rester, jusqu'au
moment où, de là-bas, leur est donné à nouveau l'ordre de se disperser. »
XI, 20, p. 1238.
Embryon : « Il
projette une semence dans la matrice et il se retire ; c'est une autre cause qui
la prend pour produire l'embryon et le faire arriver à terme, semblable à celui
de qui il vient. » XI, 26, p. 1227.
Empédocle : « Si,
dis-je, tu sépares de cette faculté directrice tout ce qui s'y est joint en
conséquence des passions (…) tu de feras toi-même, comme dit Empédocle,
" une sphère bien ronde, fière dans la joie de sa solitude." » XII,
3, p.1242. (l'unité du moi doit être comparable à celle l'univers).
Enfant (s) :
« D'Apollonius (…) : rester toujours semblable à soi-même, dans les
souffrances aiguës, dans la perte des enfants, dans les longues
maladies. » I, 8, p. 1140 « Des dieux…n'avoir pas eu des enfants
mal doués ou contrefaits. » I, 17, p. 1144 « En embrassant son
enfant, il faut, comme disait Épictète, se dire en soi-même : Peut-être
mourra-t-il demain ? Nullement, répond-il, simple indication d'une
réalité naturelle…». XI, 34, p. 1240.
Entrelacement : « Toutes
les choses sont entrelacées les unes avec les autres c'est un lien
sacré et il n'y a presque aucune d'elles qui soit étrangère à l'autre car elles
ont une ordonnance commune, et elles forment un seul et même monde. » VII,
9, p. 1191.
Epitychanos
: « Vit mourir Diotime puis il mourut »,
homme inconnu, cité in VIII, 25, p. 1204.
Éphémère :
« Injurie-toi mon âme, injurie-toi ! Tu ne trouveras plus d'occasion
de t'honorer car la vie est courte pour chacun, et la tienne est déjà
presque achevée sans que tu aies eu le respect de toi-même mais c'est
dans les âmes que tu plaçais ton bonheur. » II, 6, p. 1147 « La
durée de la vie humaine? Un point. Sa substance? Fuyante . II, 17, p. 1150
« Et encore souviens-toi que chacun ne vit que dans l'instant présent,
dans le moment le reste, c'est le passé ou un obscur avenir. » III,
10, p. 1156 « Tout passe en un jour, ce qui se souvient, comme ce dont on
se souvient. » IV, 35, p. 1165 « Bien voir toujours, au total,
combien sont éphémères et sans valeur les choses humaines hier, un peu
de morve demain une momie ou des cendres. » IV, 48, p. 1167 bas
«Passe donc aux choses que tu possèdes qu'elles sont peu durables, peu
précieuses, elles que peuvent posséder un débauché, une courtisane ou un
brigand. » V, 10, p. 1172 « Tout est éphémère tout est mort
depuis longtemps de certains on ne se souvient même pas, si peu que ce
soit d'autres se sont changés en personnages mythiques d'autres ont
même déjà été effacés des mythes. » VIII, 25, p. 1205.
Épictète : « …Avoir
connu ses Commentaires, communiqués par Rusticus,
de chez lui. » I, 7, p. 1140 "Tu es une pauvre âme qui porte un
cadavre" , comme disait Épictète. ». IV, 41, p. 1166 " En
embrassant son enfant, il faut, comme disait Épictète, se dire en soi-même :
Peut-être mourra-t-il demain.- Paroles de mauvais augure ! dit-on.
Nullement, répond-il, simple indication d'une réalité naturelle ou bien
il serait de mauvais augure de dire que les épis seront moissonnés. » XI,
34, p. 1240 « "On ne nous vole pas notre volonté" : mot
d'Épictète ». XI, 36, p. 1240.
Épicure : « À propos
de toutes les souffrances, trouve aussi une aide dans l'idée d'Épicure qu'elles
ne sont pas chose insupportable ni éternelle, si on se souvient de leurs
limites, et s'y on n'y ajoute pas de jugement sur elles. » VII, 64, p.
1198 « Épicure dit : "Durant ma maladie, mes entretiens ne portaient pas
sur mes souffrances corporelles, ce n'est pas de telles choses que je causais
avec mes visiteurs je continuais à leur parler de physique" (…). Agis comme
lui, quand tu es malade, et dans toute autre circonstance. » XI, 41, p.
1220.
Épicuriens : « Un bon
motif de mépriser la mort, c'est que ceux qui jugent que le plaisir est un bien
et la peine un mal, la méprisent pourtant. » XII, 34, p. 1247. « Dans
les écrits des Épicuriens se trouve ce conseil : "Se rappeler continuellement
quelqu'un des anciens qui ont pratiqué la vertu." XI, 26, p. 1239.
Esculape : « Pareille
à cette formule : " Esculape ordonne à un tel l'équitation ou les bains
froids ou la marche à pieds nus " est la suivante : "La nature de
l'univers ordonne à un tel une maladie, une mutilation, une perte d'organes ou
quelque chose de semblable. " V, 8, p. 1171 « Le soleil veut-il jouer le rôle de la pluie ? Ou Esculape, celui
de la déesse Karpophore ? Et chacun des astres
n'est-il pas différent des autres, tout en travaillant à la même œuvre. »
VI, 43, p. 1186.
Esprit : « Tu
n'as pas de subtilité d'esprit à faire admirer, soit ! mais il est bien
d'autres qualités dont tu ne peux dire que tu n'es pas doué par la
nature. Fais leur donc voir celles qui dépendent entièrement de toi :
honnêteté, sérieux…» V, 5, p. 1170. « Mais le respect et l'estime de ton
propre esprit te rendront content de toi, en harmonie avec les hommes et en
accord avec les dieux, à savoir en louant les partages et les rangs qu'ils ont
institués. » VI, 16, p. 1182.
Estime : « Mais le
respect et l'estime de ton propre esprit te rendront content de toi, en
harmonie avec les hommes et en accord avec les dieux, à savoir en louant les
partages et les rangs qu'ils ont institués. » VI, 16, p. 1182.
Éternité : « Il faut
donc se souvenir que toutes les choses sont éternellement semblables et recommençantes et qu'il n'importe pas qu'on voie les mêmes
choses pendant cent ou deux cents ans ou pendant un temps infini… ». II,
14, p. 1149 bas « Quel mince fragment du temps infini et insondable est
la part de chaque être ! Très vite il disparaît dans l'éternité. »
XII, 32, p. 1247.
Éthique : Voir la
Pensée 16 du livre VI, p. 1181-82 en entier « Rien ne t'empêchera de
vivre conformément à la règle de ta propre nature rien ne t'arrivera qui
soit contraire à la règle de la nature universelle. » VI, 57, p. 1188-89
« Voici la morale parfaite : vivre chaque jour comme si c'était le
dernier ne pas s'agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant. » VII,
69, p. 1199.
Être (s) : « N'est-il
pas évident que les êtres inférieurs existent pour les supérieurs, et les
supérieurs les uns pour les autres or les êtres animés sont supérieurs
aux êtres inanimés, et les êtres raisonnables aux êtres animés. » V, 16,
bas p. 1174 « En un sens, l'homme est l'être le plus proche de nous, en
tant que nous devons être bienfaisants pour les hommes et les
supporter… ». V, 20, p. 1175 « Honore ce qu'il y a dans le monde
de plus puissant, l'être qui a tout à son service et qui gouverne tout. »
V, 21, p. 1175 « Songe souvent à la course folle des êtres et des
événements, à la vitesse avec laquelle ils se remplacent. Car l'être est comme
un fleuve en continuel écoulement ses activités sont en changement
incessant… ». V, 23, p. 1173 bas « L'intelligence de l'univers est
sociable de fait, si elle a créé les êtres inférieurs, c'est en vue des
supérieurs, et elle a ajusté les êtres supérieurs les uns aux autres. » V,
30, p. 1177 « Pour moi, je fais ce que je dois, sans m'occuper des autres
êtres car ces autres êtres sont inanimés ou sans raison ou bien ils
sont égarés et ignorent le chemin. » VI, 22, p. 1182-83 « Tous les
êtres que tu vois, tu les vois tant que la nature qui gouverne l'univers ne les
changera pas encore et ne fera pas de leur substance d'autres êtres et, à
nouveau, de la substance de ceux-là d'autres encore, afin que le monde se
rajeunisse toujours. » VII, 25, p. 1193 « Chaque être doit agir
selon sa constitution le reste des êtres a été fait en vue des êtres
raisonnables (ici comme partout l'inférieur existe en vue du supérieur), et les
êtres raisonnables les uns en vue des autres. » VII, 55, p. 1196-97
« C'est de la nature universelle que chaque être raisonnable tient des
pouvoirs presque égaux aux siens… ». VIII, 35, p. 1206 « Bientôt
tu ne seras plus personne ni nulle part tu ne seras aucun des êtres que
tu vois maintenant, aucun de ceux qui vivent maintenant. Car il est dans
la nature de toute chose de changer, de se modifier, de se corrompre, pour que
d'autres choses naissent ensuite.» XII, 21, p. 1244.
Eudémon
: cité in 25, VIII, p. 1205 : "Eudémon et leurs
pareils." Un secrétaire d'Hadrien tombé en disgrâce.
Eudoxe de Cnide : célèbre
astronome et mathématicien grec cité in 47, VI, p. 1187.
Europe : « L'Asie,
l'Europe, des coins du monde la mer entière, une goutte d'eau dans le
monde… ». VI, 36, p. 1185.
Éveil/Éveillé : « À
l'aurore, lorsque tu te réveilles péniblement, aie tout prête cette pensée :
" C'est pour faire une œuvre d'homme que je m'éveille". » V, 1, p.
1169 « La partie dirigeante de l'âme humaine, c'est ce qui se tient
éveillé, ce qui se modifie soi-même, ce qui se fait tel qu'il veut, ce qui fait
apparaître tout événement tel qu'il le veut. » VI, 8, p. 1179
« Reviens au bon sens et reprends-toi. En te réveillant tu comprends que
des rêves te troublaient une fois éveillé, considère ces pensées comme
tu considérais ces songes. » VI, 31, p. 1184 « Lorsque tu as un
réveil difficile, rappelle-toi qu'il est conforme à ta constitution et à la
nature humaine de produire des actions socialement utiles, tandis que tu as le
sommeil en commun avec les bêtes sans raison… ». VIII, 12, p. 1203
« Immédiatement réveillé, te poser cette question : Est-ce qu'il t'importe
que les actions justes et bonnes soient accomplies par un autre être que
toi ? Cela n'a pas d'importance». X, 13, p. 1226.
Événements : « Tout
est plein de la providence divine le hasard ne va pas sans la nature,
sans une trame et un entrelacement d'événements gouvernés par la
providence. » II, 3, bas p. 1146 « …le propre de l'homme de bien
est d'aimer les dieux, d'accueillir les événements et tout ce qui lui vient du
destin… ». III, 16, p. 1158 haut « Il t'est arrivé quelque
chose ? C'est fort bien tout ce qui t'arrive vient de l'univers et
dès le principe était dans ta destinée et dans ton lot. » IV, 26, p. 1164
" Pourquoi donc l'événement serait-il une malchance, plutôt que l'absence
de chagrin une chance? IV, 49, p. 1168 « Nous disons : "ces événements
lui arrivent," au sens où les ouvriers disent que les pierres carrées
"s'encadrent " dans les murs ou dans les pyramides en s'adaptant les
unes aux autres grâce à telle manière de les grouper. » V, 8, p. 1171
« Songe souvent à la course folle des êtres et des événements, à la
vitesse avec laquelle ils se remplacent. » V, 23, p. 1175
« Considère combien d'événements, corporels et spirituels, arrivent à la
fois à chacun de nous en un même moment indivisible… » VI, 25, p. 1183
« En tout et continuellement il dépend de toi de te complaire pieusement dans
l'événement présent, de te conduire justement envers les hommes présents,
d'apprécier selon les règles l'image présente, afin que rien d'incompréhensible
ne se glisse en toi. » V, 54, bas p. 1196 « Mais chacun collabore de
façon différente il en est à profusion qui font des reproches et tentent de
s'opposer aux événements et de les empêcher : et en effet le monde a besoin de
pareils gens. » VI, 42, p. 1186 « Rien ne peut arriver à un homme
qui ne soit un événement humain, pas plus qu'à un bœuf rien qui ne soit propre
au bœuf… ». VIII, 46, p. 1208 « Quoi qu'il t'arrive (événement),
cela t'était préparé dès l'éternité c'est dans l'entrelacement des
causes que, dès l'éternité, a été filée ton existence et ce qui
t'arrive. » X, 5, p. 1223 « Qu'il est ridicule et étrange, celui qui
s'étonne de quoi que ce soit qui arrive dans la vie ! » (sous entendu : 1 événement) XII, 13, p.1243.
Examen : « Comment
t'es-tu comporté jusqu'ici avec les dieux, avec tes parents, avec tes frères,
avec ta femme, avec tes maîtres, avec ceux qui t'ont élevé, avec tes amis, avec
tes proches, avec tes serviteurs ? »V, 31, p. 1177 « Acquiers
une méthode pour observer comment les choses se changent l'une en
l'autre fais-y continuellement attention, et exerce-toi de ce côté
car rien n'est plus capable de produire les grandes pensées. » X, 11, p.
1225 « Fixe ton attention sur chacun de ces objets vois-le déjà se
dissoudre, se modifier, se gâter en quelque sorte ou se dissiper, ou mourir
selon le mode qui lui est naturel. ». X, 18, p. 1226 « Porte ton
attention en détail sur chacun de tes actes, et demande-toi si la mort est
terrible, parce qu'elle te priverait de l'accomplir. » X, 29, p. 1228.
Exercice : voir
disciplines…
Exhortation (ou encouragement
à la vertu…) : « De Rusticus…Ne pas
prononcer de petites harangues d'exhortation ne pas étaler son ascétisme ou
ses bienfaits… ». I, 6, p. 1140 « Se dire dès l'aurore : "Je
vais rencontrer un indiscret, un ingrat, un violent, un perfide, un
arrogant". » II, 1, p. 1146 « Songe depuis combien de temps tu
diffères, et combien de fois tu as obtenu des dieux des dates d'échéance, sans
en profiter. » II, 4, p. 1147 « À toute heure du jour songe
gravement, comme Romain et homme, à faire ce qui t'incombe avec le sérieux d'un
homme exact et simple, avec tendresse aussi et libéralité, avec justice enfin,
en donnant congé à toutes les autres pensées.» II, 5, p. 1147 « Il ne
faut pas seulement songer que la vie s'épuise chaque jour et qu'elle va
diminuant ; il faut aussi penser que si l'on vivait plus longtemps, on n'est
pas certain qu'une intelligence comme la nôtre suffirait encore à comprendre la
réalité et l'étude qui vise à l'expérience des choses divines et
humaines. ». III, 1, p. 1152 « Ne pas vivre comme si tu devais vivre
dix mille ans. La nécessité est suspendue sur toi. Tant que tu vis, tant
que cela t'est permis, améliore-toi.» IV, 17, p. 1162 « Essaie de voir
comment te va la vie de l'homme de bien, de celui qui se complaît dans ce qui
lui vient de la part qui lui est attribuée dans l'univers, et qui se contente
d'agir justement et d'avoir des dispositions bienveillantes. » IV, 25, p.
1163-64 « Jouis d'une seule chose, acquiesce à une seule chose : aller
d'une action utile au public à une action utile au public, en te souvenant de
Dieu. » VI, 7, p. 1179 « Habitue-toi à écouter attentivement les
paroles d'autrui entre, autant que possible, dans l'esprit de celui qui
parle. » VI, 53, p. 1188 « Ne pas penser aux choses absentes comme
si elles étaient déjà là mais parmi les choses présentes tenir compte
des plus favorables et songer à quel point tu les rechercherais, si elles
n'étaient pas là. » VII, 27, p. 1194 « Concentre-toi en toi-même. La
raison qui te dirige à pour caractère de se suffire à elle-même quand elle agit
justement et trouve ainsi le calme. » VII, 28, p. 1194 « Efface
l'imagination. Arrête cette agitation. Dans le temps fixe le présent.»
VII, 29, p. 1194 « Comparer ta pensée à tes paroles. Faire pénétrer ta
pensée dans les événements et leurs causes. » VII, 30, p. 1194
« Fais-toi une parure de la simplicité, de la conscience, de
l'indifférence envers tout ce qui est entre la vertu et les vices. Aime le
genre humain. Obéis à Dieu. » VII, 31, p. 1194 « Examiner le cours
des astres dont la course est commune penser continuellement aux
transformations des éléments les uns dans les autres.de telles images purifient
ce qu'il y a de sordide dans la vie d'ici-bas » VII, 47, bas p. 1195
« Ne vas pas regarder dans les âmes d'autrui, vois tout de suite où te
conduit la nature, la nature universelle par les événements qui t'arrivent, ta
propre nature par les choses que tu as à faire. » VII, 55, bas p. 1196
« Regarde en toi-même ! En toi est la source du bien qui toujours
peut jaillir si tu creuses toujours. » VII, 59, bas p. 1197 « Tu ne
peux plus lire ! mais tu peux empêcher les excès, tu peux surmonter les
plaisirs et les peines, tu peux te mettre au dessus
de la vaine gloire (…). » VIII, 8, p. 1202 « Effacer
l'image, affermir la volonté, éteindre les désirs, avoir la
faculté directrice en son pouvoir. » IX, 7, p. 1214 « Pénètre donc
dans la faculté directrice de ton être, dans celle de l'univers, dans celle de
cet homme, dans la tienne pour te créer une pensée conforme à la règle. »
IX, 22, p. 1216 « Assez de cette vie pitoyable, de ces grognements de ces
singeries ! ». IX, 37, p. 1219 « Agis comme lui [Épicure…]
quand tu es malade, et dans toute autre circonstance. » IX, 41, p. 1220
« O mon âme, seras-tu jamais bonne, simple, une, nue, plus visible
que le corps qui t'entoure ? » X, 1, p. 1222 « Il te
reste peu de temps. Vis comme sur une montagne. Ici ou là, c'est sans
importance, puisqu'on est partout dans le monde comme dans sa ville. » X,
15, p. 1226 « Tiens toujours pour évident, quelle que soit cette
compagnie, qu'il y a ici les mêmes choses que sur le sommet de cette montagne
ou sur ce rivage ou n'importe où. » X, 23, p. 1227 « Porte ton
attention en détail sur chacun de tes actes, et demande-toi si la mort est
terrible, parce qu'elle te priverait de l'accomplir. » X, 29, p. 1228
« Prends l'habitude, autant que possible, de te demander à chaque action
faite par quelqu'un : "À quelle fin rapporte-t-il cette action ?"
Commence par toi-même, et examine-toi d'abord. » X, 37, p. 1231
« Ai-je fait cet acte dans l'intérêt commun ? Alors j'en tire profit.
Que cette pensée te soit toujours présente, ne l'abandonne en aucune
occasion. ». XI, 4, haut p. 1233.
Exilé : « Exilé,
celui qui s'exile de la règle de la cité. » IV, 29, p. 1164.
Existence : « Chaque
être, le cheval, la vigne, est né pour une fin. Le soleil lui aussi dira : je
suis né pour une fin, et de même les autres dieux. Et toi, pour quelle fin
es-tu né ? Pour le plaisir ? Vois si cette pensée est
supportable. » VIII, 19, p. 1204 « Quoiqu'il t'arrive,
cela t'était préparé dès l'éternité c'est dans l'entrelacement des
causes que, dès l'éternité, a été filé ton existence et ce qui t'arrive. »
X, 5, p. 1223.
F
Fabius : cité in 50, IV,
p. 1168 personnage qui est sans doute Fabius Catullinus.
Fabius
Catullinus : cité in XII, 27, p. 1446 :
"Fabius Catullinus dans son champ."
Faustina : femme de Marc-Aurèle, 17, I, p. 1144-1145 : "avoir une
telle femme, si obéissante, si aimante, si simple."
Faculté
: « Respecte ta faculté de juger il y a tout en elle
pour que le jugement de ta raison ne perde plus sa conformité à la nature et à
la constitution d'un animal raisonnable. Celle-ci prescrit la fermeté dans le
jugement, l'amitié entre les hommes, la conformité à la volonté des
dieux. » III, 9, p. 1156 « Ce que la faculté raisonnable et sociable
rencontre de déraisonnable et d'insociable, elle le juge avec raison inférieur
à elle-même. » VII, 72, p. 1200.
Falerne
: "le Falerne est du suc de
raisin", VI, 13,p. 1180.
Faute
: « Si ce n'est pas ma faute, si l'acte ne suit pas d'un défaut
qui soit mien, s'il ne nuit pas au public, pourquoi m'en inquiéter ? Or en
quoi nuit-il au public? » V, 35, p. 1178 « A propos de celui dont je
crois voir qu'il a commis une faute : d'abord, comment sais-je que c'est une
faute ? Et si c'en est une, il s'est condamné lui-même, tout comme s'il
s'écorchait l'œil. » XII, 16, p. 1244, lire toute cette Pensée
« Lorsque tu es de mauvaise humeur contre quelqu'un, c'est que tu as
oublié que tous les événements arrivent conformément à la nature de
l'univers que la faute commise t'est étrangère de plus, que tout
ce qui arrive est toujours arrivé et arrivera toujours de la même façon et
arrive encore actuellement partout. » XII, 26, p. 1245 bas.
Feuille
(s) : « …Car notre nature est une partie de la nature
universelle comme la feuille est une partie de la plante, avec cette différence
que la feuille est une partie d'un être insensible et sans raison qui peut
rencontrer des obstacles, tandis que la nature humaine est partie d'une nature
libre d'entraves, intelligente et juste puisqu'elle distribue à chaque être des
parts égales et proportionnées à sa valeur, de temps, de substance, de cause,
d'activité et de circonstances accidentelles. » VIII, 7, p.
1202 "Il y a des feuilles que le vent fait tomber à terre…telle est la
race des hommes" (Homère, Iliade) Petites feuilles tes
enfants petites feuilles, ceux qui t'acclament sincèrement et te
glorifient, comme ceux qui à l'inverse te maudissent ou te blâment secrètement… ».
X, 34, p. 1230.
Figue
(s) : « Les figues elles aussi, s'ouvrent quand elles sont bien
mûres. » III, 2, p. 1152 « De tels êtres viennent naturellement
telles choses, c'est une nécessité vouloir qu'il n'en soit pas ainsi, c'est
vouloir la figue sans le suc. » IV, 6, p. 1161 « La plupart
des choses qu'admire la foule se réduisent aux plus générales ce sont
celles qui sont liées par une disposition ou par une nature, pierres, bois,
figues, vignes oliviers… ». VI, 14, p. 1180 « Songer constamment
à l'ensemble de la durée, à l'ensemble de l'être : toute chose, relativement à
l'être est un grain de figue et relativement au temps un tour de tige. »
X, 17, p. 1226 « C'est une folie de chercher des figues l'hiver et
c'est une égale folie de désirer un enfant, lorsque ce n'est plus
permis. » XI, 33, p. 1240 Celui qui ne veut pas que le méchant commette
des fautes ressemble à celui qui ne veut pas que le figuier produise du suc
laineux dans les figues ni que les bébés pleurent, ni que les chevaux
hennissent… ». XII, 16, p. 1244 haut.
Fin
: « Ce petit instant du temps de la vie, le traverser en se
conformant à la nature, partir de bonne humeur, comme tombe une olive mûre, qui
bénit celle qui l'a portée et rend grâce à l'arbre qui l'a fait pousser. »
IV, 48, p. 1167-68 « La nature ne vise pas moins à la fin d'un être qu'à
son commencement ou à son développement. » VIII, 20, p. 1204
« Chaque être, le cheval, la vigne, est né pour une fin. Le soleil lui
aussi dira : je suis né pour une fin et de même les autres dieux. Et toi, pour
quelle fin es-tu né ? Pour le plaisir ? Vois si cette pensée est
supportable. » VIII, 19, p. 1204 haut « Prends l'habitude, autant
que possible, de te demander à chaque action faite par quelqu'un : "A quelle
fin rapporte-t-il cette action ? " Commence par toi-même, et
examine-toi d'abord. » X, 37, p. 1231 "L'âme raisonnable atteint sa fin
propre, à quelque moment que survienne la fin de la vie." XI, 1, p 1232 .
Folie
: « Poursuivre l'impossible, c'est de la folie mais il
est impossible aux méchants de ne pas le faire. » V, 17, p. 1174 bas Voir
toute la pensée 23 du Livre V, page 1175-6 qui commence ainsi : "Songe
souvent à la course folle des êtres et
des événements, à la vitesse à laquelle ils se remplacent." « C'est une
folie de chercher des figues l’hiver et c'est une égale folie de désirer un
enfant, lorsque ce n'est plus permis. » XI, 33, p. 1240 (citation
d’Épictète, Entretiens, III, xxiv, 88-89) .
Fortune
(bonne…) :
« … Cela signifie s'attribuer la bonne part ? Et la bonne part cela
signifie de bons changements dans l'âme, de bonnes inclinations, de bonnes
actions. » V, 36, p. 1178.
Foule
: « La plupart des choses qu'admire la foule se réduisent aux
plus générales ce sont celles qui sont liées par une disposition ou par
une nature, pierres, bois, figues, vignes, oliviers les gens plus près de la
moyenne vont jusqu'à celles qui sont liées par une âme, comme le gros, ou le
menu bétail ceux qui ont plus d'esprit admirent les êtres dominés par une âme raisonnable … ». VI, 14,p.
1180.
Fous
: « Lorsque tu as fait du bien et qu'un autre l'a reçu,
pourquoi cherches-tu encore, comme les fous, une troisième chose, la réputation
d'avoir fait du bien ou le bien à obtenir en échange. » VII, 73, p. 1200.
Franchise
: « …supporter qu'on parle franchement. » I, 6, p. 1139
« La chose apparaîtra d'elle-même. Ces mots doivent être immédiatement
écrits sur ton front, ils se révèlent immédiatement dans tes yeux (…) Mais
l'affection de la franchise est comme " une épée cachée " rien
n'est plus honteux que l'amitié des loups : avant tout, évite-la. L' homme
bon, simple et bienveillant porte ces qualités dans son regard.» XI, 15, p.
1235.
Frère
(de Marc-Aurèle) : "avoir eu
un pareil frère", "Aurelius Verus", cité in I, 17, p. 1144.
Fronton :
(le maître de rhétorique de Marc-Aurèle avec lequel il
correspondra régulièrement) « De Fronton : avoir appris jusqu'où
vont la méchanceté, la ruse et l'hypocrisie des tyrans, et que ceux qu'on
appelle chez nous les patriciens manquent trop de cœur. » I, 11, p. 1141
haut.
Fruit
: « Homme, Dieu et monde portent leur fruit ; ils le portent
chacun dans leur saison. » IX, 10, p. 1215 « L'âme raisonnable
cueille elle-même le fruit qu'elle porte (alors que les fruits des autres
arbres et ce qui y correspond chez les animaux sont cueillis par d'autre
qu'eux), elle atteint sa fin propre, à quelque moment que survienne la fin de
sa vie. » XI, 1, p. 1232.
Fumée
: « Contemple ainsi sans cesse les choses humaines, fumée et
néant, surtout si tu te souviens aussi qu'un être une fois transformé ne sera
plus dans l'infinité du temps. » » X, 31, p. 1228 « Où sont
maintenant toutes ces choses ? Fumée, cendre, légende ou pas même une
légende. » XII, 27, p. 1246 « Comment l'intelligence directrice
use-t-elle d'elle-même. Car tout est là ? le reste dépendant ou non de
ta volonté libre, est cadavre et fumée. » XII, 33, p. 1247.
G
Gaëte
: ville citée in I, 17, p. 1145.
Générosité
: « De ma mère [Domitia Lucilla], la piété, la générosité, la faculté de s'abstenir
non seulement de mal faire mais même d'en avoir la pensée ; et en outre,
dans la manière de vivre, une simplicité bien éloignée des habitudes des
riches. » I, 3, p. 1139.
Génie
: « Prends-moi et jette-moi où tu voudras. Car là-bas je
garderai mon génie favorable c'est à dire content d'être et d'agir selon
ce qui suit de ma propre constitution. » VIII, 45, p. 1208.
Gens
: « La plupart des choses qu'admire la foule se réduisent aux
plus générales (…) les gens plus près de la moyenne vont jusqu'à admirer
celles qui sont liées par une âme, comme le gros ou le petit bétail ceux qui
ont plus d'esprit admirent les êtres dominés par une âme raisonnable… ».
VI, 14, p. 1180 « Car on peut se détourner des gens sans les soupçonner
ou les haïr. » VI, 20, p. 1182 « …Il en est à profusion qui font
des reproches et tentent de s'opposer aux événements et de les empêcher : et en
effet le monde a besoin de pareils gens. » VI, 42, p. 1186.
Gladiateurs
: Voir entrée « belluaires. ».
Gloire
: « La mort et la vie, la gloire et l'obscurité, la peine et le
plaisir, la richesse et la pauvreté, voilà ce qui arrive également aux hommes
de bien et aux méchants… ». II, 11, p. 1148 « Quand un homme se
passionne pour sa gloire posthume, il n'imagine que chacun de ceux qui se
souviennent de lui mourront aussi très vite, ainsi que ceux qui leur succèdent,
jusqu'à ce que sa mémoire s'éteigne complètement, tels des flambeaux qui,
passant de l'un à l'autre, s'allument et s'éteignent. » IV, 19, p. 1162
« Que font-ils donc ! Ils ne veulent pas
parler en bien de leurs contemporains qui vivent avec eux, et ils attachent un
grand prix à être loués par des gens nés après eux qu'ils n'ont jamais vu et
qu'ils ne verront jamais. C'est un peu comme si tu étais peiné que tes
ancêtres n'aient jamais parlé de toi en bien.» VI, 18, p. 1182
« Alexandre de Macédoine et son muletier, une fois morts, reviennent au
même état car ou bien ils ont été absorbés dans les mêmes raisons
spermatiques du monde, ou bien ils se sont dissipés de la même façon en
atomes. ». VI, 24, p. 1183 « Le glorieux met son propre bien dans
l'acte d'autrui ; l'ami du plaisir dans son impression propre ; l'homme
intelligent dans son action propre. » VI, 51, p. 1188 « Tant d'hommes,
dont on a tant parlé, qui sont voués à l'oubli ! Tant d'hommes qui les ont
célébrés, depuis longtemps disparus. » VII, 6, p. 1191 « Voici qui
te porte à ne pas chercher une gloire vaine c'est de ne pouvoir plus vivre en
philosophe ta vie tout entière ou, du moins, de ne le pouvoir depuis ta
jeunesse il est clair pour toi-même, comme pour beaucoup d'autres, que tu t'es
éloigné de la philosophie." » VIII, 1, p. 1201 « Celui qui loue comme
celui qui est loué, celui qui se souvient comme celui dont il se souvient ont
une vie brève. » VIII, 21, p. 1204 « Allons ! complais-toi
dans le temps présent. Ceux qui cherchent plutôt un renom posthume ne pensent
pas que les gens à venir seront tels que ceux qui leur pèsent et qu'ils sont
aussi mortels que t'importent tout ce bruit de paroles et l'opinion
qu'ils auront de toi ! » VIII, 44, p. 1208 haut « …Vois
combien peu comptent le souvenir, la gloire ou toute autre chose. » Fin de
la pensée 30, IX, p. 1218.
Gran
: « Chez les Quades, près du Gran. »
I, 17, p. 1145.
Grand
: « Songe à tout cela (c'est à dire au caractère éphémère de
toutes choses…) et pense que rien n'est grand que d'agir comme le veut ta
nature et de subir ce que produit la nature universelle. » XII, 32, p.
1247.
Grands
Hommes : « De même, des
noms de personnages autrefois célèbres sont en quelque sorte surannés, Camille,
Céson (…) puis Hadrien et Antonin.Tous
s'effacent et deviennent vite légendaires, et vite ils sont ensevelis dans un
oubli total. Et je parle ici de ceux qui ont eu un éclat extraordinaire : car les autres, dès qu'ils
expirent sont "disparus, ignorés."» IV, 33, p. 1165.
Gravité
: « De Sextus : la bienveillance (…) un sérieux sans feinte
[une gravité sans affectation]… ». I, 9, p. 1140.
Gymnastes
: « Dans les gymnastes, quelqu'un t'a égratigné avec ses
ongles, ou bien dans son élan t'a frappé avec sa tête. » VI, 20, p. 1182.
H
Hadrien [empereur, protecteur de Marc-Aurèle…] : cité
parmi les noms de « personnages autrefois célèbres et devenus en quelque
sorte surannés. » IV, 33, p. 1165 « …Te représenter l'ensemble de
la cour d'Hadrien, de celle d'Antonin, de celle de Philippe, d'Alexandre ou de
Crésus tout cela est pareil, seuls les acteurs sont différents. »
X, 27, p. 1228.
Hasard
: « D'Apollonius : la liberté, sans rien laisser à une chance
incertaine… » I, 8, p. 1140 « Tout est plein de la providence
divine le hasard ne va pas sans la nature, sans une trame et un
entrelacement d'événements gouvernés par la providence. Tout vient de
là. Il y a en plus le nécessaire, ce qui est l'ensemble du monde dont tu
es une partie.» II, 3, p. 1146 « L'âme s'outrage aussi elle-même
lorsqu'elle ne rapporte pas ses actions ou sa volonté à un but, agissant au
hasard et d'une manière incohérente… ». II, 16, p. 1150 « La
philosophie consiste à ne laisser rien au hasard… ». II, 17, p. 1150
« Aussi, de chaque objet il faut dire : "Celui-ci vient de Dieu
celui-là dépend du sort, du fil du destin qui s'enroule, de telle ou telle
rencontre, ou du hasard"… ». III, 11, p. 1156 « Au total, si Dieu
existe, tout est bien ; si les choses vont au hasard, ne te laisse pas
aller, toi aussi, au hasard. » IX, 28, p. 1217 « D'abord, ne rien
faire au hasard ni sans rapport à un but. » XII, 20, p. 1244
« …Quant à tes actions, voir si tu n'agis pas au hasard ni autrement que
n'agirait la justice elle-même… ». XII, 24, p. 1245.
Hégémonique
(hégemonikon), la partie directrice
de l'âme : « Ce que je suis (…) troisièmement la raison
hégémonique (hégémonique) … ». II, 2, p. 1146 « Examiner ce que
j'ai actuellement dans cette partie de l'âme qu'on appelle
directrice… ». V, 11, p. 1173 « …la partie directrice de
l'âme, c'est ce qui se tient éveillé… ». VI, 8, p. 1179 « Que la
partie directrice et dominante de ton âme ne change pas au gré du mouvement,
facile ou agité, qui émeut ta chair qu'elle ne s'y unisse pas
qu'elle s'entoure d'une limite et qu'elle bannisse ces impressions dans les
différentes parties du corps. » V, 26, p. 1176 « La raison ne se
fait pas obstacle à elle-même, elle ne se fait pas de peine à
elle-même .» VII, 16, p. 1192 « Effacer l'image
affermir la volonté éteindre les désirs avoir la faculté
directrice en son pouvoir. » IX, 7, p. 1214 « Pénètre donc dans la
faculté directrice de ton être, dans celle de l'univers, dans celle de cet
homme ; dans la tienne pour te créer une pensée conforme à la règle ;
dans celle de l'univers pour te rappeler de quelle réalité tu es une
partie dans celle de cet homme pour savoir s'il y a en lui ignorance ou
réflexion et pour penser aussi qu'il est de ta race. » IX, 22, p.
1216 « Que sont les facultés directrices de leurs
âmes ? » IX, 34, p. 1218. « Comment l'intelligence directrice
use-t-elle d'elle-même ? Car tout est là : le reste, dépendant ou non de
ta volonté libre, est cadavre et fumée. » XII, 33, p. 1247.
Héraclite
: « Héraclite, qui a tant raisonné sur la conflagration du
monde, est mort le ventre rempli d'eau et enduit de bouse de vache. » III,
3, p. 1153 « Se rappeler toujours les mots d'Héraclite. » Suit
une liste de citations… IV, 46, p. 1167 « Ainsi, Héraclite, je
crois, dit que même en dormant nous travaillons et nous collaborons à ce qui
arrive dans le monde. » VI, 42, p. 1186 « Il nous faut nous
transporter là-bas, où sont tant d'orateurs habiles, tant de graves
philosophes, Héraclite, Pythagore, Socrate… ». VI, 47, p. 1187
« Alexandre, César, Pompée, qu'étaient-ils à côté de Diogène, d'Héraclite,
de Socrate. » VIII, 3, p. 1201.
Herculanum
: « …Combien de villes entières sont, pour ainsi dire, mortes
: Hélice, Pompéi, Herculanum et d'autres sans nombres. ». IV, 48, p. 1167.
Heureux
: « Ta vie peut toujours avoir un heureux cours puisque tu peux
toujours prendre le bon chemin, juger et agir avec méthode. » V, 34, p.
1178 « Heureux ? Cela signifie s'attribuer la bonne part ? Et
la bonne part cela signifie de bons changements dans l'âme, de bonnes
inclinations, de bonnes actions. » V, 36, p. 1178 « Songes-y bien
et rappelle-toi aussi que la vie heureuse consiste en fort peu de choses et
parce que tu as désespéré d'être un dialecticien et un physicien, ne renonce
pas pour cela à être un homme libre, consciencieux, sociable, obéissant à
Dieu. » VII, 67, p. 1199 « Toute nature est satisfaite d'elle-même
(et donc heureuse…), quand elle suit le bon chemin… ». VIII, 7, p.
1202 « Personne n'est si heureux qu'il ne soit à sa mort entourés
de gens qui sont contents du malheur qui arrive. » X, 36, p. 1230.
Hésiode
: citation de lui alors qu'il n'est pas nommé : « La foi
et la pudeur, la justice et la vérité, "de la vaste terre" sont montées
"jusqu'à l'Olympe." » V, 33, p. 1177.
Hipparque
: personnage cité in pensée
47, Livre VI, p. 1187 célèbre astronome et mathématicien grec du Second siècle
avant Jésus-Christ qui découvrit la précession des équinoxes et qui réalisa un
des premiers catalogues d'étoiles.
Hippocrate
: « Hippocrate a guéri bien des malades, mais il fut lui-même
malade et il mourut. » III, 3, p. 1153.
Homère
: vers de ses Poèmes souvent rappelés, mais il n'est jamais
expressément cité étant connu de tous…
Histoires
: « Généralement, du haut en bas, tu trouveras les mêmes choses
qui remplissent les histoires anciennes, les récentes et celles qui sont entre
les deux, les mêmes choses qui actuellement remplissent les cités et les
maisons. Il n'y a rien de nouveau ; tout est habituel et rien n'est
durable. » VII, 1, p. 1190.
Hypocrisie
: « De Fronton : avoir appris jusqu'où vont la méchanceté, la
ruse et l'hypocrisie des tyrans, et que ceux qu'on nomme chez nous les
patriciens manquent trop de cœur.» I, 11, p. 1141.
Hommes
(s) : « Il est contre-nature (pour les hommes…) de s'opposer
les uns aux autres : et c'est s'opposer à eux que de
s'irriter ou de se détourner d'eux.» II, 1, p. 1146 « C'est pour faire
œuvre d'homme que je m'éveille. » Voir toute cette pensée I du Livre V
page 1169 « L'homme, après son bienfait, n'en est pas fasciné ;
il passe à autre chose, comme la vigne va encore produire sa grappe, quand ce
sera la saison. » V, 6, p. 1170 « En un sens, l'homme est l'être le
plus proche de nous, en tant que nous devons être bienveillants pour les hommes
et les supporter (…) mais en tant que certains d'entre eux s'opposent
aux actions qui nous sont propres, je classe les hommes dans les choses indifférentes,
non moins que le soleil, le vent ou un animal. » Voir toute la suite
de cette pensée» in V, 20, p. 1175 « De même pour l'homme en tant
qu'homme, il n'y a pas de travail contre nature, tant qu'il accomplit sa
fonction d'homme. » VI, 33, p. 1185 « …ma cité et ma patrie,
comme Antonin, c'est Rome et, en tant qu'homme, c'est le monde. »
VI, 44, p. 1187 « Mais de plus, si tu observes ce qui se passe
d'ordinaire, tu verras que tout ce qui arrive à un homme est utile aux autres
hommes. » VI, 45, p. 1187 « Tant d'hommes, dont on a tant parlé,
qui sont voués à l'oubli! Tant d'hommes qui les ont célébrés, depuis longtemps
disparus. » VII, 6, p. 1191 "Prends garde de ne pas avoir, à l'égard des
misanthropes, les sentiments que les misanthropes ont à l'égard des hommes. "
VII, 65, p. 1198 « Propre de l'homme : bienveillance envers ses
semblables, mépris des émotions de la sensibilité, discernement des
représentations vraisemblables, vue d'ensemble de la nature de l'univers et des
événements qui y sont conformes. » VIII, 26, p. 1205 « Les hommes
sont faits les uns pour les autres. Donc instruis-les ou supporte-les. »
VIII, 59, p. 1211 « Homme, Dieu et monde portent leur fruit ; ils le
portent chacun dans leur saison. » IX, 10, p. 1215 « Souviens-toi que ce
qui tire les fils, c'est une réalité cachée à l'intérieur : c'est l'éloquence,
c'est la force vitale, c'est, s'il faut tout dire, l'homme. » X, 38, p.
1231 « Ils [les hommes] se méprisent entre eux, et ils se flattent ; ils
veulent être supérieurs les uns aux autres, et ils se cèdent les meilleures
places. » XI, 14, p. 1235 « Ce qui suit de la nature, il ne faut le
reprocher ni aux dieux qui ne commettent aucune faute volontaire ou
involontaire, ni aux hommes qui ne pèchent qu'involontairement. » XII, 12,
p. 1243 « Homme, tu es citoyen dans cette grande cité. » XII, 36, p.
1247.
Homosexualité
: « De mon père adoptif : …"faire cesser les amours pour les
jeunes gens". » I, 16, p.1142.
Honte
: « Il est honteux, alors que la physionomie obéit aux ordres
de la pensée dans la composition et l'arrangement de ses traits, que la pensée
ne puisse se former et s'ordonner à son gré. » VII, 37, p. 1195.
Hypocrisie
: « De Fronton : avoir appris jusqu'où va la méchanceté, la
ruse et l'hypocrisie des tyrans… ».
I, 11, p.1141.
Hypothèse
: « Si les âmes persistent dans l'existence, comment l'air
peut-il les contenir depuis l'éternité ? Mais comment la terre
contient-elle lescorps qui y sont enterrés depuis une
éternité aussi longue ? » IV, 21, p. 1162-63.
I
Idée
: idée que le vulgaire entend par biens : voir la pensée
12 du livre V, p. 1173 idée qu'il faut se faire des âges de la
vie, voir la pensée 21, IX, p. 1216 idée qui nous fait oublier
notre colère suscitée par la faute des autres, voir la pensée 30, X, p. 1228.
Ignorance
: « …l'ignorance du bien et du mal (est pitoyable),
aveuglement qui n'est pas moindre que celui qui nous prive de distinguer le
blanc du noir. ». II, 13, p. 1149.
Île
des Bienheureux : « Transporte-toi dans ce petit nombre de noms
(bon, consciencieux, véridique, prudent, bienveillant, magnanime…) C'est
comme si tu avais émigré dans les îles des Bienheureux… » X, 8, p. 1224
bas.
Imagination
(s) et images : « Comme
il est facile d'écarter et d'effacer toute idée (ici, image…) gênante ou
convenant mal, et d'être immédiatement dans un calme complet ! » V,
2, p. 1169 « Oui, représente-toi bien dans ton imagination, à propos des
mets et de tout ce qu'on mange, que c'est ici un cadavre de poisson, là un
cadavre d'oiseau ou de porc, et d'autre part que le Falerne est du suc de
raisin, la robe de pourpre des poils de brebis mouillés du sang d'un
coquillage à propos de l'accouplement, un frottement de ventre et
l'éjaculation d'un liquide gluant accompagné d'un spasme. » VI, 13, p.
1180 « Le bonheur est un bon démon…Que fais-tu donc ici, imagination ? Va-t-en, par les dieux, comme tu es venue. Je n'ai pas
besoin de toi. ». VII, 17, p. 1192 « Efface l'imagination. Arrête
cette agitation. Dans le temps fixe le présent. » VII, 29, p. 1194
« Efface tes imaginations en te disant sans cesse : actuellement il dépend
de moi qu'il n'y ait dans cette âme ni vice, ni désir, ni en général aucun
trouble, mais que je vois les choses telles qu'elles sont en usant d'elles
suivant leur valeur. Songe bien à ce pouvoir qui est dans ta nature. »
VIII, 29, p. 1205 « Effacer l’image affermir la volonté éteindre
les désirs avoir la faculté directrice en son pouvoir. » IX, 7, p.
1214.
Impassibilité
(ataraxie) : « … mais être à la fois impassible et très
aimable… ». I, 9, p. 1140 « Impassibilité, en tout ce qui
concerne les événements venus d'une cause extérieure. » IX, 31, p. 1218.
Impie
et impiété : « L'injuste est impie. Car la nature de
l'univers a fait les êtres vivants raisonnables les uns pour les autres, pour se
rendre de mutuels services selon leur mérite et non pour se nuire…» Voir
toute cette importante pensée Une du Livre IX, p. 1212-13.
Impossible
: « Poursuivre l'impossible, c'est de la folie mais il est
impossible aux méchants de ne pas le faire. » V, 17, p. 1174.
Impudence
: « Lorsque tu te heurtes à l'impudence d'un homme, demande-toi
de suite : "Peut-il y avoir un monde sans impudents ?" Cela ne se
peut. Ne demande donc pas l'impossible. Car cet homme est précisément un
de ces impudents qui sont nécessairement dans le monde.». IX, 42, p. 1220.
Impulsion
: « …les choses dérivent de l'antique impulsion de la
Providence qui, dès le début, en raison de cette impulsion, tendait vers ce
système du monde, puisqu'elle comprenait en elle les raisons des choses futures
et déterminait les forces génératrices des réalités, des changements et de
leurs successions, telles qu'elles sont. » IX, 1, p. 1213.
Inclinations
: « Ce qui a du prix, ce n'est pas de transpirer comme les
plantes, ni de respirer comme le bétail et les bêtes sauvages (…) ni de se
mouvoir selon ses inclinations et de vivre en troupeaux… ». VI, 16, p.
1181 « …c'est en effet de la nature que l'homme a reçu ses
inclinations, et c'est parce qu'il les néglige qu'il est incapable de distinguer
le vrai du faux. » IX, 1, p. 1212.
Indifférence
/indifférents : « …avoir appris comment il faut accueillir,
de nos amis, des services apparents sans en être amoindri, ni les dédaigner
avec indifférence. » I, 8, p. 1140 « …je classe les hommes dans les
choses indifférentes, non moins que le soleil, le vent ou un animal. » V,
20, p. 1175 Voir aussi la pensée 25 du Livre V, p. 1176 « Pour
le corps tout est différent car il ne peut juger des différences. Pour
la pensée, est indifférent, tout ce qui n'est pas son acte propre or tout ce
est son acte dépend d'elle … ». VI, 32, p. 1184 « Oui! nous sommes
souvent injustes parce que nous ne sommes pas indifférents à ces
choses. »VI, 41, p. 1186 - Lire attentivement toute cette pensée 41 du
Livre VI, page 1186 « Vivre de la vie la plus belle, c'est au pouvoir
de l'âme, si l'on est indifférent aux choses indifférentes. » Lire la suite de cette pensée 16, du
Livre XI, p. 1235.
Inférieur
: « ici comme partout l'inférieur existe en vue du
supérieur. » VII, 55, p. 1197 haut.
Injuste
: « L'injuste est impie. Car la nature a fait les êtres vivants
les uns pour les autres, pour se rendre de mutuels services selon leur mérite
et non pour se nuire transgresser la volonté de la nature, c'est être
impie à l'égard de la plus vénérable des déesses. » IX, 1, p. 1212
« On est souvent injuste en s'abstenant d'agir et non seulement en
agissant. » IX, 5, p. 1214.
Intelligence
: « Il faut donc se hâter, non seulement parce que la mort
s'approche chaque jour, mais parce que l'intelligence des choses et la
conscience cessent avant le reste. » III, 1, p. 1152 « Corps, âme,
esprit (ici, intelligence…) : au corps les sensations, à l'âme les penchants,
à l'esprit les dogmes. » III, 16, p. 1157 « Si la pensée (ou
l'intelligence) nous est commune, la raison qui fait de nous des êtres
raisonnables, nous est aussi commune… ». IV, 4, p. 1160
« L'intelligence de l'univers est sociable de fait, si elle a créé
des êtres inférieurs, c'est en vue des supérieurs, et elle a ajusté les êtres
supérieurs les uns aux autres. » V, 30, p. 1177 « Tu es composé de
trois choses : le corps, le souffle vital et l'intelligence. » XII, 3, p.
1241 « Tu oublies encore que l'intelligence de chaque homme est un dieu,
et qu'elle émane d'en haut… ». XII, 26, p. 1245-46 « Comment
l'intelligence directrice use-t-elle d'elle-même ? Car tout est là : le
reste, dépendant ou non de ta volonté libre, est cadavre et fumée. » XII,
33, p. 1247.
J
Jamais
: « Ne faire de mal à personne et n'en dire point »,
emprunt à un vers d'Homère mais vers
attribué à Pythagore… V, 31, p. 1177.
Joie
: « Jouis d'une seule chose, acquiesce à une seule chose :
aller d'une action utile au public à une action utile au public, en te
souvenant de Dieu. » VI, 7, p. 1179 « Mais, s'ils n'ont pas
délibéré sur moi en particulier, ils ont délibéré sur l'ensemble, et ce qui
arrive en conséquence, je dois l'accueillir et l'aimer. » VI, 44, p.
1186-87 " Lorsque tu veux éprouver de la joie, songe aux mérites de ceux qui
vivent avec toi, à l'activité de l'un, à la conscience d'un autre, à la
générosité d'un troisième, ou à telle autre qualité. " VI, 48, p.
1187-88 « Si tu te dis que tu en es une partie (et non un membre de
l'ensemble des êtres raisonnables…) c'est que tu n'aimes pas encore les
hommes de tout ton cœur c'est que tu ne comprends pas encore la joie du
bienfait c'est que tu y vois simplement une chose convenable, que tu ne
fais pas de bien aux hommes comme à un autre toi-même. » VII, 13, p.
1191-92 « Joie de l'homme : faire ce qui est le propre de l'homme. Propre
de l'homme : bienveillance envers ses semblables…» VIII, 26, p. 1205
« Chacun a des joies différentes : la mienne, c'est d'avoir une raison
saine qui ne repousse pas les hommes ni les conjonctures humaines, qui voit
tout et qui accepte tout d'un regard bienveillant, en usant des choses selon
leur valeur. » VIII, 43, p. 1208 « Que reste-t-il, qu'à jouir de la
vie, en enchaînant un bien à l'autre, sans laisser entre
eux le moindre intervalle ? » XII, 29, p. 1246.
Jugement(s)
: « Il m'est permis de ne rien penser à ce sujet et de ne pas
m'en troubler l'âme. Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui causent
spontanément nos jugements. » VI, 52, p. 1188 « Qui empêche ta
pensée de conserver toujours le calme, de maintenir un jugement vrai sur les
circonstances et un usage immédiat de celles qui se présentent, si bien que le
jugement dise à l'objet qui survient : "Voilà ce que tu es réellement, même
si, dans l'opinion, tu parais différent." » VII, 68, p. 1199
« Aujourd'hui je suis sorti de toutes les difficultés ou plutôt
j'ai rejeté de moi-même toutes les difficultés car elles n'étaient pas
dehors, mais en moi, dans mes jugements. » IX, 13, p. 1215.
« Jusque à quand ? » : Formule désormais
répétée depuis que Marc-Aurèle l'a popularisée pour indiquer la répétition et
la monotonie des distractions et des affaires humaines. Lire, par exemple, la pensée
46 du Livre VI, p. 1187.
Justice
: « Si dans la vie humaine tu trouves mieux que la justice, la
vérité, la tempérance, le courage (…) tourne-toi vers elle de toute ton âme
pour jouir de la perfection que tu as découverte. » III, 6, p. 1154-55
« La seule chose qui ait ici un grand prix, c'est de vivre dans la vérité
et la justice en se montrant indulgent envers les hommes injustes et
menteurs. » VI, 47, p 1187 « La lumière d'une lampe brille jusqu'à
ce qu'elle s'éteigne et elle ne perd pas son éclat la vérité qui est en toi,
la justice, la tempérance s'éteindront-elles avant toi ? » XII, 15,
p. 1243.
K
« Katorthôseis ou raisonnements corrects :
« Donc ils partent d'un principe qui leur est propre et ils cheminent
jusqu'au but qu'ils se proposent ; c'est pourquoi de telles opérations
sont dites « correctes », mot qui indique la rectitude du chemin
suivi. » V, 14, p. 1174.
L
Lacédémoniens
: « Les Lacédémoniens, dans leurs théories, mettaient des
sièges à l'ombre pour les étrangers eux, ils s'asseyaient n'importe
où. » XI, 24, p. 1239.
Lecture
: « …lire dans le détail et ne pas se contenter d'une
intelligence globale. » I, 7, p. 1140.
Lépidus : personnage historique, membre du premier triumvirat avec
Octave et Antoine, cité in 50, IV, p. 1168 : "Lépidus
et pareilles gens qui, après avoir fait partir tant d'hommes, sont partis, à
leur tour.
Léonnatus : compagnon d'Alexandre, célèbre pour son courage, cité in
33, IV, p. 1165.
Liaison
: « Songe souvent à la liaison de toutes les choses dans le
monde et à leur rapport les unes avec les autres. » VI, 38, p. 1185.
Libre/Liberté
: « D'Apollonius : la liberté, sans rien laisser à une chance
incertaine, n'avoir égard, si peu que ce soit, à rien
d'autre qu'à la raison… » I, 8, p. 1140 "Mais tant que rien de pareil
ne me fait partir, je reste libre, et nul ne m'empêchera de faire ce que je
veux or ma volonté est conforme à la nature d'un être raisonnable et
sociable. " V, 29, p. 1177 « Songe que le changement et
l'obéissance à qui nous redresse sont autant l'un que l'autre le fait de la
liberté car c'est ton propre acte qui s'accomplit selon ta volonté et ton jugement
et aussi selon ta pensée. » VIII, 16, p. 1203.
Lion
: « …la crinière du lion… [sous-entendu, si on sait
l'observer] fait partie des choses qui sont belles. » III, 1, p. 1152.
Livres
: « Abandonne tes livres ;
ne te laisse pas séduire ; cela ne t'est pas permis. » II, 2, p. 1146. « Tu
ne peux plus lire ! mais tu peux empêcher les excès ; tu peux surmonter les
plaisirs et les peines… » VIII, 8, p. 1202.
Logique
: « Le raisonnement et l'art logique sont des pouvoirs qui se
suffisent à eux-mêmes et qui suffisent aux opérations qui s'y
conforment. » V, 14, p. 1174
Loi
[naturelle] : « …mais la fin des êtres raisonnables, c'est
d'obéir à la raison et à la loi de la plus ancienne des cités et des
gouvernements. » II, 16, p. 1150 « Moi, je le sais, [sous-entendu,
que chaque être procède du destin…] aussi j'en use avec lui selon la loi
naturelle de la société, avec bienveillance et avec justice, mais en même
temps, dans ce qui n'est ni bien ni mal, je vise le préférable. » III, 11,
p. 1157 haut « …par conséquent, la loi aussi est commune ; s'il en
est ainsi, nous sommes des citoyens ; donc, nous avons part à un
gouvernement, et par conséquent le monde est comme une cité car à quel
autre gouvernement commun pourrait-on dire que tout le genre humain à part ?
Mais c'est de cette cité commune que nous viennent la pensée, la raison et la
loi ; sinon, d'où viendraient-elles ? » IV, 4, p. 1160 Voir
toute la pensée 45 du Livre IV, pages 1166-67 « Fuir son maître,
c'est être déserteur. Or le maître c'est la loi et agir contre elle
c'est être déserteur. »X, 25, p. 1227 « Souviens-toi au total que
rien ne nuit au citoyen par nature de ce qui qui ne nuit pas à la cité, et que
rien ne nuit à la cité qui ne nuit pas à la loi ; or, aucun de ces prétendus
malheurs ne nuit à la loi ; et ce qui ne nuit pas à la loi ne nuit ni à la
cité ni au citoyen. » X, 33, p. 1229-30.
Loisir
: « D’Alexandre le Platonicien : ne pas dire à quelqu'un
souvent et sans nécessité, et ne pas lui écrire : "Je n'ai pas le
loisir" ; ne pas se refuser continuellement ainsi à accomplir les devoirs
qui résultent de nos relations sociales, en mettant en avant les affaires
urgentes. » I, 12, p. 1141.
Louange
(s) : « Tout ce qui est beau, de quelque manière que ce soit,
est beau de soi-même et se termine à soi-même ; l'éloge qu'on en fait
n'est pas une partie de lui-même ; il ne devient ni pire ni meilleur pour
être loué. Et je dis cela à propos des beautés les plus communes, de
celles des choses matérielles, par exemple, ou des produits de l’art. » IV, 20,
p. 1162.
Loup
: « Mais l'affectation de
simplicité est comme une épée "cachée" ;; rien n'est plus honteux que
l'amitié des loups : avant tout, évite-la. » XI, 15, p. 1235.
Lucilla : Domitia Lucilla,
mère de Marc-Aurèle, personnage cité in 25, VIII, p. 1204.
Lumière
: « La lumière d'une lampe brille jusqu'à ce qu'elle s'éteigne
et elle ne perd pas son éclat ; la vérité qui est en toi, la justice, la
tempérance s'éteindront-elles avant toi ? » XII, 15, p. 1243
« Une est la lumière du soleil, bien qu'elle se disperse sur les murs, sur
les montagnes et sur mille autres obstacles. » XII, 30, p. 1246.
Lusius
Lupus : personnage inconnu cité in XII, 27, p. 1246.
Lutte
: « Il est meilleur lutteur, mais il n'est pas plus sociable,
plus consciencieux, mieux discipliné en toute occurrence, plus bienveillant
envers les sottises des voisins. » VII, 52, p. 1196 « Donc, dit-il,
il ne s'agit pas d'une chose quelconque dans cette lutte, mais de savoir si
nous sommes fous ou non » Citation d'Épictète in XI, 38, p. 1240 bas
« Dans l'usage des dogmes, il faut ressembler au lutteur de pancrace
plutôt qu'au gladiateur celui-ci, une fois tombée l'épée dont il se
sert, est tué celui-là a toujours sa main et il ne lui faut rien que
serrer le poing. » XII, 9, p. 1243.
M
Magnanime
: « …magnanime, l'effort de notre pensée pour
surmonter le mouvement, doux ou rude, de la chair, l'opinion, la mort et choses
pareilles. » X, 8, p. 1224.
Maintien
: « Il faut être droit et
non pas redressé. » III, 5, p.1154 « Droit ou redressé ? » VII, 12, p.
1191.
Maître
[le terme dans cette traduction renvoie souvent au principe hégémonique]
: « Quand le maître intérieur est dans un état conforme à la nature, son rapport
aux événements est tel qu'il se transforme toujours facilement selon ce qui est
possible et ce qui est donné. » IV, 1, p. 1159, lire toute cette pensée
« Effacer l’image ; affermir la volonté ; éteindre les désirs ; avoir la
faculté directrice en son pouvoir. » IX, 7, p. 1214 « Fuir son
maître, c'est être déserteur. Or le maître c'est la loi ; et agir contre elle
c'est être déserteur. » X, 25, p. 1227.
Mal
et maux : « Car c'est conforme à la nature or nul mal n'est
conforme à la nature. » II, 17, p. 1151 « Nie l'opinion, et "on
m'a fait tort" se trouve nié. Nie : "l'on m'a fait tort" et
c'est le tort qui se trouve nié. » IV, 7, p. 1161 « Ce n'est pas
dans l'âme d'autrui qu'est ton mal ; ce n'est pas non plus dans une
modification ou une altération du milieu extérieur. Où est-il donc ? A l'endroit
où est en toi ce qui juge de ce qui est mal. » IV, 39, p. 1166
« Qu'il arrive ce qu'elles veulent aux parties de mon corps qui peuvent
souffrir de cet accident ; celles qui souffrent se plaindront, si elles
veulent. Pour moi, si je ne juge pas que cet événement soit un mal, je ne subis
nul dommage. Or, il m'est toujours permis de ne pas le juger. » VII, 14,
p. 1192 « La souffrance est un mal ou bien pour le corps (qu'il le
prouve donc) ou bien pour l'âme, mais l'âme est capable de garder la sérénité
et le calme qui lui sont propres et de juger qu'elle n'est pas un mal. Car tout
jugement, toute volonté, tout désir, toute aversion sont en nous-mêmes, et le
mal ne monte pas jusque-là. » VIII, 28, p. 1205 « Le mal et le bien
d'un être raisonnable et sociable n'est pas dans ce qu'il éprouve, mais dans ce
qu'il fait, de même que la vertu et le vice ne sont pas dans les sentiments,
mais dans les actes.» IX, 16, p. 1215 « Tu as enduré mille
maux, parce que tu ne te contentes pas de laisser ta faculté directrice faire
les actes pour lesquels elle est faite. C'en est assez. » IX, 26, p. 1217
« S'il a commis une faute, le mal est en lui. Mais peut-être n'en a-t-il pas commis. » IX, 38, p. 1219.
Maladie
: « D'Apollonius : la liberté, sans rien laisser à une chance
incertaine ? (…) rester toujours semblable à soi-même, dans les souffrances
aiguës, dans la perte des enfants, dans les longues maladies ; avoir vu
clairement, sur un modèle vivant, qu'on peut être à la fois énergique et
détendu…. » I, 8, p. 1140. Apollonius : Philosophe
stoïcien et maître de Marcus.
Marcian : personnage cité in I, 6, p. 1139, homme qui peut-être
enseignait le droit.
Matière
: « Je suis composé d'un principe causal et d'un principe
matériel ; aucun des deux ne périra dans le néant, pas plus qu'ils ne sont venus
du néant. » V, 13, p. 1173 bas. « Ce qu'il y a de gâté dans la
matière qui fait le substrat des objets, eau, poussière, petits os, saleté ou
inversement : le marbre est une concrétion de terre ; l'or et l'argent sont des
dépôts ; les vêtements sont des toisons ; la pourpre, c'est du sang, et il en est
ainsi de tout le reste. Et le souffle vital, pareil aux autres êtres, passe,
dans ses changements, de l'un à l'autre de ces états. » IX, 36, p. 1219
haut. « Une est la substance universelle, bien qu'elle se disperse en
mille corps individuels. » XII, 30, p. 1246.
Maux
: « Mais les dieux existent et ils se soucient des affaires
humaines ; et afin que l'homme ne tombe pas dans les maux réels, ils les ont
mis entièrement en son pouvoir. » II, 11, p. 1148 « Tu as enduré
mille maux, parce que tu ne te contentes pas de laisser ta faculté directrice
faire les actes pour lesquels elle est faite. C'en est assez. » IX, 26, p.
1216-17.
Maxime
: cité in pensée 15, I, p. 1141 Claudius Maximus, homme d'État, stoïcien
qui a été nommé consul par
Marc Aurèle.
Maximes
: « Si tu veux une maxime triviale qui touche le cœur, pour te
rendre plus accommodant envers la mort, fixe ton attention sur les objets dont
tu dois te séparer, sur les mœurs avec lesquelles ton âme ne sera plus
troublée. » IX, 3, p. 1213 Voir toute la pensée 16 du Livre XI,
p. 1235-38. Sur les maximes utiles in comédies et tragédies voir la pensée
6 du Livre XI.
Mécène
: personnage de la cour cité in VIII, 31, p. 1205. Mécène était un
ami d'Auguste, protecteur des lettres et des arts. Passé à la postérité…
Méchanceté/Méchants
: « De Fronton : avoir appris jusqu'où vont la méchanceté, la
ruse et l'hypocrisie des tyrans, et que ceux qu'on appelle chez nous les
patriciens manquent trop de cœur. » I, 11, p. 1141 « Poursuivre
l'impossible, c'est de la folie ; mais il est impossible aux méchants de ne pas
le faire. » V, 17, p. 1174.
Mémoire
: « Mais qu'est-ce après tout que le souvenir éternel ? Un vide
total. » IV, 33, p. 1165 « …le souvenir de toute chose est très
vite recouvert par la durée. » VII, 10, p. 1191.
Ménandre
: personnage cité in V, 12, bas p. 1173. Poète comique grec
représentant de la comédie nouvelle.
Ménippe
: personnage cité in VI, 47, p. 1187. Ménippe de Sinope est un poète
et philosophe cynique du Second siècle avant Jésus-Christ, il est l'auteur de Satires
et le fondateur du genre dit
"satire ménippée.
Mentir/mensonge
: « Le menteur aussi commet une impiété contre la plus
vénérable des déesses ; car la nature de l'univers est la nature des êtres ; or
les êtres sont bien proches des réalités vraies. De plus cette nature est
appelée aussi vérité, et elle est la cause première de tout ce qui est
vrai. Donc celui qui ment volontairement est impie, parce qu'il commet
une injustice en trompant autrui…» IX, 1, p. 1212.
Mer
: « …la mer entière : une goutte d'eau dans le monde… »
VI, 36, p. 1185.
Mère
: voir la pensée 12 du Livre VI, page 1180 : « revenir à
la philosophie comme on revient à une mère » : « repose-toi en elle ;
grâce à elle, les choses te paraissent d'ailleurs supportables, et tu te parais
supportable, quand tu es en elles. »
Mesure
: « Alors, ne veux-tu pas faire la besogne de l’homme ? Ne
vas-tu pas te presser d'agir conformément à ta nature ? - Mais il faut bien
prendre du repos. - Je le dis aussi ; mais la nature a fixé sa mesure, comme
elle a fixé celle du manger et du boire… ». V, 1, p. 1169.
Méthode
: « Juger et agir avec méthode. » V, 34, p. 1178
« Acquiers une méthode pour observer comment les choses se changent l'une
en l’autre ; fais-y continuellement attention, et exerce-toi de ce côté ; car
rien n'est plus capable de produire les grandes pensées. » X, 11, p. 1225.
Métier
: « Aime le métier que tu as appris et repose-toi sur
lui. » IV, 31, p. 1164 « D'autres aiment tellement leur métier
qu'ils s'absorbent dans leur tâche, sans se baigner et sans manger. Ta
nature a-t-elle pour toi moins de prix que la ciselure pour le ciseleur, la
danse pour le danseur, l'argent pour l'avare, ou la vaine gloire pour le
vaniteux ? » V, 1, p. 1169.
Modèle
: « D'Apollonius (entre autres nombreuses qualités) : avoir vu
clairement, sur un modèle vivant, qu'on peut être à la fois énergique et
détendu. » I, 8, p. 1140.
Monde
: « Le monde est changement ; la vie est opinion. »
Reprise d'une sentence de Démocrite, IV, 3, p. 1160 «… Le monde est
comme une cité et nous sommes des citoyens du monde. » Voir toute la pensée
4 du Livre IV, page 1160 « Ou un monde bien ordonné, ou un chaos fait
d'un amas de matériaux. » IV, 27, p. 1164 « Penser sans cesse que
le monde est un vivant unique, ayant une seule substance et une seule
âme… ». IV, 40, p. 1166 « Car en somme, il n'y a qu'un seul
arrangement ; et de même que la somme de tous les corps se fait le monde, qui
est tel corps, de même de la somme de toutes les causes se fait le
destin qui est telle cause. » V, 8, p. 1171 « Donc toute
partie de moi-même sera ramenée, grâce à une mutation, à une partie du monde ;
celle-ci se transformera à son tour en une autre partie du monde, et ainsi à
l'infini. » V, 13, bas p. 1173 « Ma cité et ma patrie, comme
Antonin, c'est Rome ; ma cité et ma patrie, en tant qu’homme, c'est le
monde. Ce qui est utile à ces cités, voilà les
seuls biens pour moi.» VI, 44, p. 1187 « Le monde, fait de toutes
choses, est unique… ». VII, 9, p. 1191 « Tous les êtres que tu
vois, tu les vois tant que la nature qui gouverne l'univers ne les changera pas
encore et ne fera pas de leur substance d'autres êtres et, à nouveau, de la
substance de ceux-là d'autres encore, afin que le monde rajeunisse
toujours. » VII, 25, p. 1193 « La nature de l'univers tend vers la
création du monde. » VII, 75, p. 1200 « Celui qui ne sait pas ce
qu'est le monde, ne sait pas où il est ; celui qui ne sait pas pourquoi il est
né, ne sait pas qui il est, ni ce qu'est le monde. » VIII, 52, p. 1210.
Monime
le Cynique : élève de Diogène le Cynique, personnage cité in II, 15,
p. 1150.
Montagne
: « Ils se cherchent des retraites, maisons de campagne, plages
ou montagne ; et toi aussi, tu prends l'habitude de désirer fortement des
choses de ce genre. Voilà qui est absolument vulgaire…». IV, 3, p. 1159
« Le rat de montagne et le rat de maison ; l'effroi et le trouble du
premier. » XI, 22, p. 1239, emprunt à Ésope. « Il
te reste peu de temps. Vis comme sur une montagne. Ici ou là, c'est sans importance, puisque
l'on est partout dans le monde comme dans sa ville. » X, 15, p. 1226.
[contribution de Pierre-Henry Frangne]
Morale/mœurs
: « Voici la morale parfaite : vivre chaque jour comme si
c'était le dernier ; ne pas s'agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire
semblant. » VII, 69, p. 1199.
Mort/mortalité
: « Des Dieux : …avoir eu le bienfait que ma mère qui devait
mourir jeune ait pourtant habité avec moi pendant ses dernières
années… » I, 17, p. 1145 bas « Abandonne tes livres ; ne te
laisse pas séduire ; cela ne t'est pas permis ; mais méprise la chair comme si
déjà tu allais mourir : c'est du sang impur, des os, un léger voile, tissu de
muscles, de veines et d'artères. » II, 2, p. 1146 « Et mourir,
qu'est-ce ? Si l'on voit la chose toute seule, si, par l'abstraction de la
pensée, on en sépare tout ce qu'on imagine en elle, on ne verra dans la mort
rien de plus qu'un effet de la nature, mais ce n'est pas seulement un effet de
la nature, c'est aussi une chose qui lui est utile. » II, 12, haut p. 1149
« Dusses-tu vivre trois mille ans et autant de fois dix mille ans,
souviens-toi pourtant que personne ne perd une autre vie que celle qu'il vit,
et qu'il n'en vit pas d'autre que celle qu'il perd. » II, 14, p. 1149
« …et surtout attendant une mort propice à la pensée puisqu'elle n'est
rien que la dissolution des éléments dont tout être vivant se compose ; mais
s'il n'y a rien de redoutable pour les éléments à se transformer
continuellement, pourquoi craindrait-on le changement et la dissolution totale ? Car c'est conforme à la nature ; or nul mal n'est conforme à la
nature. » II, 17, p. 1150-51 « Il faut donc se hâter [sous-entendu
d'exercer sa raison en philosophe…], non seulement parce que la mort
s'approche chaque jour, mais parce que l'intelligence des choses et la
conscience cessent avant le reste. » III, 1, p. 1152 « Qu'est-ce
que cela ? Tu t'es embarqué, tu as navigué, on t'a conduit au port : va-t-en
. » III, 3, p. 1153 « Et si personne ne
croit qu'il [l'homme de bien] a une vie simple, honorable et tranquille, (lui)
il ne s'en irrite pas, et il ne dévie pas du chemin qui conduit au but de la
vie, là où il faut aller, pur, calme, libre d'engagement, en s'accordant, sans
y être contraint, avec sa destinée. » III, 16, p. 1158 « La mort
est, telle que la naissance, un mystère de la nature ; l'être se compose des
mêmes éléments en lesquels il se résout. » IV, 5, p. 1161 haut « Tu
existes comme partie : tu disparaîtras dans le tout qui t'a produit, ou plutôt,
par transformation, tu seras recueilli dans sa raison séminale. » IV, 14,
p. 1161-62 « Beaucoup de grains d'encens sur le même autel : l'un est tombé
avant, l'autre après : c'est sans importance. » IV, 15, p. 1162
« Tu vas bientôt mourir, et tu n'es encore ni simple, ni calme, ni libre
du soupçon qu'un dommage peut te venir du dehors, ni bienveillant pour tous, ni
porté à mettre la sagesse dans la seule pratique de la justice. » IV, 37,
haut p. 166 "Tu es une pauvre âme qui porte un cadavre", comme disait
Épictète. IV, 41, p. 1166 « Se rappeler toujours les mots
d'Héraclite : "La mort de la terre, c'est la naissance de l’eau ; la mort de
l'eau, c'est la naissance de l'air ; la mort de l'air, la naissance du feu, et
inversement." » IV, 46, p. 1167 « De même que, si un dieu te
disait : "Tu mourras demain ou tout au plus après-demain", tu n'attacheras
pas grande importance à ce que ce soit après-demain plutôt que demain (si du
moins tu as quelque noblesse car qu'est-ce que cet intervalle ?) , de même ne
pense pas qu'il soit important de mourir dans plusieurs années que
demain. » IV, 47, p. 1167 « Considérer sans cesse combien de
médecins sont morts, qui ont si souvent froncé les sourcils sur leurs
malades… ». IV, 48, p. 1167 « Je suis composé d'un principe
causal et d'un principe matériel ; aucun des deux ne périra dans le néant, pas
plus qu'ils ne sont venus du néant. » V, 13, p. 1173 bas « La vie
que tu penses vivre une fois parti, tu peux la vivre ici-bas. Si on ne te le
permet pas, alors sors de la vie, mais non pas comme si tu subissais quelque
mal. "De la fumée ! Je m'en vais". Pourquoi voir là une affaire. » V, 29,
1176-77 « Te voilà bientôt cendre ou squelette, un simple nom, ou pas
même un nom ; mais le nom est un bruit, un écho. Voir la suite de cette
pensée : 33, V, p. 1177-78
« Car mourir, c'est aussi l'un des actes de l'être vivant ; il suffit même
pour cet acte, d'avoir présentement une bonne disposition. » VI, 2, p.
1179 « Toutes les substances se modifient très vite ; si leurs parties se
trouvent réunies, ou elles s'évaporeront, ou bien elles se dissiperont. »
VI, 4, p. 1179 « …telle est aussi l'expiration de cette faculté tout
entière de respirer que tu possédais depuis hier ou avant-hier et que tu rends
à la source d'où tu l'as d'abord tirée. » VI, 15, p. 1181 « Mort :
cessation de l'impression sensible, de l'activité des tendances, de la pensée
réfléchie et de l'entretien de notre corps. » VI, 28, p. 1183
« Es-tu mécontent de peser tant et non trois cents ? Ne le sois pas
davantage parce qu'il te faut vivre tant d'années et pas davantage ; comme tu
te contentes de la quantité du corps qui t'a été assigné, contente-toi aussi du
corps qui t'est départi. » VI, 49, p. 1188 « Les choses extérieures
à mon esprit ne sont absolument rien par rapport à mon esprit. Comprends-le
bien, sois sensé ; tu peux revivre. Vois à nouveau les choses comme tu les
voyais ; car c'est cela revivre. » VI, 2, p. 1190 « Tout être
matériel disparaît très vite dans la substance universelle ; toute cause est
ramenée très vite à la raison universelle ; le souvenir de toute chose est très
vite recouvert par la durée. » VII, 10, p. 1191 « Sur la mort :
une dissipation, si ce sont des atomes ; une extinction ou un déplacement, s'il
y a un principe d'union. » VII, 32, p. 1194 « Moissonner la vie
comme un épi mûr ; l'un est, l'autre n'est pas. » Citation d'Euripide,
VII, 40, p. 1195 « "Et par des aliments, des breuvages et des secrets
magiques, détournant le malheur pour ne pas mourir." » Vers d'Euripide cité
in VII, 51, p. 1196 « Comme un mort, comme un homme qui cesse de vivre à
l'instant présent, il faut vivre selon la nature le surplus de vie qui nous reste. »
VII, 56, p. 1197 « D'où savons-nous si Télaugès
n'était pas meilleur que Socrate dans ses dispositions intimes ; car il ne
suffit pas que Socrate ait eu une mort glorieuse. (…) Mais ce qu'il faut
considérer, c'est l'âme qu'avait Socrate (…). » VII, 66, p. 1198-99
« Le mort ne tombe pas en dehors du monde. S'il y reste, c'est là
aussi qu'il change et qu'il se dissout en ses éléments propres qui sont ceux du
monde et les tiens. Eux-mêmes aussi ils changent, et ils ne murmurent pas. »
VIII, 18, p. 1204 « La nature ne vit pas moins à la fin d'un être qu'à
son commencement ou à son développement (…). Voir la suite de la pensée 20,
VIII, p.1204 « Lucilla vit mourir Vérus ; puis Lucilla mourut.
Secunda vit mourir Maximus ; puis Secunda mourut ; Epytichanos vit
mourir Diotime ; puis il mourut Antonin vit mourir
Faustine puis il mourut. Tout est pareil : Hadrien avant Celer, puis
Celer. » VIII, 25, p. 1204 « Celui qui craint la mort craint ou
bien l'insensibilité ou bien une sensibilité différente. Si l'on ne sent plus
rien, on ne sentira pas non plus de mal ;; si l'on a un nouveau mode de sentir,
l'on sera un vivant d'une sorte nouvelle, et on ne cessera pas de vivre. »
VIII, 58, p. 1211 « Ne méprise pas la mort mais sois content d'elle,
puisqu'elle est une des choses que veut la nature. » Lire toute cette
pensée 3 du Livre IX, p. 1213 « Fin d'un acte, pause dans la volonté
et le jugement, cette sorte de mort n'est pas un mal. » IX, 21, p. 1216
« Tous les objets que tu as sous les yeux périront très vite ceux qui les
ont vu périr vont aussi périr bientôt et celui qui est aux dernières limites
de la vieillesse, une fois mort, ne sera pas plus que celui qui est mort avant
l'âge. » IX, 33, p. 1218 « Perdre n'est pas autre chose que changer. À
cela se plaît la nature de l'univers…». IX, 35, p. 1219 « Assez de
cette vie pitoyable, de ces grognements, de ces singeries ! (…) Il revient au
même d'avoir observé ces choses pendant cent ans ou pendant trois ans. »
IX, 37, p. 1219 « Personne n'est si heureux qu'il ne soit à sa mort
entouré de gens qui sont contents du malheur qui arrive. » Lire toute
cette pensée 36 du Livre X, p. 1230-1231 "En embrassant son enfant,
il faut, comme disait Épictète, se dire en soi-même :
Peut-être mourra-t-il demain." XI, 34, p. 1240 « Raisin vert, grappe
mûre, raisin sec, ce sont des transformations qui vont non pas au néant, mais à
ce qui, actuellement n'est pas. » XI, 35, p. 1240 « Dans quelles
dispositions de corps et d'âme il faut que la mort nous saisisse : brièveté de
la vie, gouffre du temps en arrière et en avant, fragilité de toute
matière. » XII, 7, p. 1243 « La lumière d'une lampe brille jusqu'à
ce qu'elle s'éteigne et elle ne perd pas son éclat la vérité qui est en toi,
la justice, la tempérance s'éteindront-elles avant toi ? ». XII, 15, p.
1243 « Donc la cessation de la vie n'est pas un mal pour chacun,
puisqu'elle n'est pas un sujet de honte, étant involontaire et sans dommage
pour la société ; mais elle est un bien puisqu'elle est opportune, utile à l'univers
et qu'elle se rencontre avec lui. » XII, 23, p. 1245, lire toute cette
pensée « Que demandes-tu? À vivre encore ? (…) Mais il est
contradictoire d'attacher du prix à cette obéissance [à la raison] et d'être
accablé par l'idée que la mort nous en privera. » XII, 31, p. 1247
« Un bon motif de mépriser la mort, c'est que ceux qui jugent que le
plaisir est un bien et la peine un mal, la méprisent pourtant. » XII, 34,
p. 1247 « Celui pour qui le moment opportun est le seul bien, à qui il
est égal d'accomplir des actions conformes à la droite raison en grand nombre
ou en petit nombre, à qui il est indifférent de contempler le monde plus ou
moins de temps, celui-là ne redoute pas la mort. » XII, 35, p. 1247 Voir
toute la pensée 36 qui clôt le Livre XII : « Mais je n'ai pas joué les
cinq actes ; je n'en ai joué que trois. - Voilà qui est bien dit ; mais dans la
vie, trois actes font toute la pièce. » p. 1247 bas.
Mot(s)
: « Ils ne savent pas tous les sens des mots voler, semer, acheter,
se reposer, voir ce qu'il y a à faire, vision qui n'est pas celle des yeux,
mais qui est d'une autre espèce. » III, 15, p. 1157 « Il faut avoir
conscience, mot par mot, de ce que l'on dit, et pour chaque décision, de ce qui
en dérive : dans ce dernier cas, voir exactement à quel but elle se rapporte ;
et dans le premier, observer la signification des mots » VII, 4, p. 1190.
Mouvement(s)
: « La flèche se meut autrement que la pensée mais quand on
fait bien attention et qu'on s'applique à une recherche, la pensée non moins
que la flèche, se meut en ligne droite et va au but. » VIII, 60, p. 1211
« Les cycles cosmiques sont identiques, vers le haut et vers le bas, d'une
période à une autre. » IX, 28, p. 1217.
Mystère
(s) : « …la mort est, telle que la naissance, un mystère de
la nature l'être se compose des mêmes éléments en lesquels il se
résout. » IV, 5, p. 1161.
N
Nature :
« De Sextus : …la notion de la vie conforme à la nature… » I, 9, p.
1140 « Des dieux : (…) de m'être représenté clairement et souvent ce
qu'est une vie conforme à la nature, pour savoir que, autant que cela dépend
des dieux, des communications, de l'assistance et de l'inspiration venues d'en
haut, rien ne m'empêche actuellement de vivre selon la nature (… ) ». I,
17, p. 1144 « Voici ce qu'il faut avoir toujours à l'esprit : ce qu'est
la nature de l’univers ; ce qu'est la mienne et dans quel rapport elle est avec
l'autre, de quel tout elle est une partie et qu'il n'est personne qui puisse
t'empêcher d'agir et de parler conformément à cette nature dont tu es une
partie. » II, 9, p. 1147-48
« Et mourir, qu'est-ce ? Si l'on voit la chose toute seule, si, par
l'abstraction de la pensée, on en sépare tout ce qu'on imagine en elle, on ne
verra dans la mort rien de plus qu'un effet de la nature ; or, il est enfantin
de craindre un effet de la nature ; mais ce n'est pas seulement un effet de la
nature, c'est aussi une chose qui lui est utile. » II, 12, p. 1149
« …Car s'irriter contre ce qui survient, c'est comme déserter la nature
universelle, dans une partie de laquelle sont contenues les natures de chacun
des autres êtres. » II, 16, p. 1150 « …pourquoi craindrait-on le
changement et la dissolution totale ? Car c'est conforme à la nature ; or
nul mal n'est conforme à la nature. » II, 17, p. 1151 « Car le sort
qui est attribué à chacun est transporté avec lui et le transporte. Il (l'homme
sage) se souvient aussi que tout être raisonnable lui est apparenté et qu'il
est naturel à l'homme de protéger tous les hommes ; il ne faut pas d'ailleurs
s'attacher au jugement de tous, mais à celui des hommes qui mènent une vie
conforme à la nature. » III, 4, p. 1154 « Aussi de chaque objet, il
faut dire : "Celui-ci vient de Dieu ; celui-là dépend du sort, du fil du
destin qui s'enroule, de telle ou telle rencontre, ou du hasard ; cet
autre vient d'un être de ma race, d'un de mes semblables et de mes associés,
mais qui ignore ce qui est conforme à sa nature. Moi, je le sais, aussi j'en
use avec lui selon la loi naturelle de la société, avec bienveillance et
justice mais, en même temps, dans ce qui n'est ni bien ni mal, je vise le
préférable". » III, 11, p. 1156-57 « La nature de l'utile le force
à produire l'utilité. » IV, 9, p. 1161 « Abcès du monde, celui qui
s'écarte et se sépare de la loi de la
nature universelle en étant mécontent des
événements ; car ils sont produits par cette nature même qui t'a
produit. » IV, 29, p. 1164 « Contemple continuellement tout ce qui
devient et change habitue-toi à penser que la nature universelle n'aime rien
tant que changer les êtres et en créer de nouveaux semblables aux
précédents. » IV, 36, p. 1165 bas « Juge-toi digne de dire toute
parole, d'accomplir tout acte conformes à la nature… ». V, 3, p. 1169
« …la formule est la suivante : "la nature de l'univers ordonne à un
tel une maladie, une mutilation, une perte d'organe, ou quelque chose de
semblable". Dans la première, "il ordonne" veut dire : "il assigne à un
tel, tel remède" qui correspond à sa santé ; dans la seconde aussi, ce qui
arrive à un homme lui est en quelque sorte assigné comme correspondant au
destin. » V, 8, p. 1171 « Souviens-toi que la philosophie ne veut
que ce que veut la nature ; mais tu voulais une autre chose qui n'était pas
conforme à la nature. Et qu'y a-t-il de plus
salutaire que ce qu'elle veut ? » V, 9, p. 1172 « Il faut au contraire se
consoler soi-même en attendant la dissolution naturelle, sans s'irriter du
délai, mais en s'appuyant sur ces seuls principes, l'un que rien ne m'arrivera
qui ne soit conforme à la nature de l'univers, l'autre qu'il ne m'est pas
permis de rien faire contre mon dieu et mon démon ; il n'est personne qui puisse
me forcer à les offenser. » V, 10, p. 1173 « Or, il est utile à
chaque être de se conformer à sa constitution et à sa nature propre ; or ma
nature est celle d'un être raisonnable et sociable ; ma cité et ma
patrie, comme Antonin, c'est Rome ; et, en tant qu'homme, c'est le
monde ; ce qui est utile à ces cités, voilà les seuls biens pour
moi. » VI, 44, p. 1187 « Rien ne t'empêchera de vivre conformément
à la règle de ta propre nature ; rien ne t'arrivera qui soit contraire à la
règle de la nature universelle. » VI, 57, p. 1188-89 « La nature de
l'univers, avec la substance universelle comme avec de la cire, façonne
maintenant un cheval ; elle le brouille et emploie sa matière à faire pousser un
arbre, puis à façonner un homme, puis autre chose chacun de ces êtres
n'existe que très peu d'instants. Or il n'y a rien de terrible pour un coffre à
avoir ses parties disjointes, non plus qu'à
les avoir assemblées. » VII, 23, p. 1193 « Tous les êtres que tu
vois, tu les vois tant que nature qui gouverne l'univers ne les changera pas
encore et ne fera pas de leur substance d'autres êtres et, à nouveau, de la
substance de ceux-là d'autres encore, afin que le monde se rajeunisse
toujours. » VII, 25, bas p. 1193 « La nature de l'univers tend à la
création du monde. » VII, 75, p. 1200 « La nature de l'univers a
pour fonction de déplacer les êtres qui sont ici pour les mettre là-bas, de les
transformer, de les enlever d'ici pour les porter là-bas (…). » VIII, 6,
p. 1202 « Toute nature est satisfaite d'elle-même, quand elle suit le
bon chemin mais la nature raisonnable le suit, dans ses représentations,
en refusant son assentiment à ce qui est faux ou obscur, en dirigeant ses
volontés uniquement vers ce qui est utile à tous, en ne ressentant de désir ou
d'aversion que pour ce qui dépend de nous, content de tout le lot que la nature
universel nous attribue (…) .» VIII, 7, p. 1202 « Lorsque tu as
un réveil difficile, rappelle-toi qu'il est conforme à ta constitution et à la
nature humaine de produire des actions socialement utiles tandis que tu as le
sommeil en commun avec les bêtes sans raison
(…). » VIII, 12, p. 1203 « La nature ne vise pas moins à la fin
d'un être qu'à son commencement ou à son développement. » VIII, 20, 1204
« Joie de l'homme : faire ce qui est le propre de l'homme. Propre de
l'homme : bienveillance envers ses semblables, mépris des émotions de la
sensibilité, discernement des représentations vraisemblables, vue d'ensemble de
la nature de l'univers et des événements qui y sont conformes. » VIII, 26,
p. 1205 « C'est de la nature universelle que chaque être raisonnable
tient des pouvoirs presque égaux aux siens ; de même, c'est d'elle que
nous tenons le pouvoir suivant : de même que cette nature convertit et ramène à
l'ordre du destin tout obstacle et toute résistance et qu'elle en fait une
partie du destin, de même l'animal raisonnable peut faire de tout obstacle une
matière pour lui, et en user pour atteindre le but qu'il avait en vue. »
VIII, 35, p. 1206 bas « Obstacle à la sensation, mal de la nature
animale. Obstacle à l'inclination, encore mal de la nature animale. (…). De
même donc obstacle à la pensée, mal de la nature pensante (…). ». VIII,
41, p. 1207 « Rien ne peut arriver à un homme qui ne soit un événement
humain, pas plus qu'à un bœuf rien qui ne soit propre au bœuf, à une vigne rien
qui ne soit d'une vigne, ni à une pierre rien qui ne soit propre à la pierre.
Si ce qui arrive à chaque être lui est habituel et naturel, pourquoi te
fâcher ? Car la nature universelle ne t'impose rien
d'insupportable. » VIII, 46, p. 1208
« …et la nature universelle n'a rien qui soit en dehors d’elle
mais ce qu'il y a d'admirable dans son art, c'est qu'elle change en elle-même
tout ce qui, en elle, semble se corrompre, vieillir ou ne servir à rien ; et de
tout cela elle fait encore des choses nouvelles, de sorte qu'elle n'a pas
besoin de prendre ailleurs sa matière, ni d'avoir un endroit où jeter les
détritus. Elle se contente de la place et de la matière qu'elle a, et de l'art
qui lui est propre. ». VIII, 50, p. 1209 « L'injuste est impie. Car
la nature de l'univers a fait les êtres raisonnables les uns pour les autres,
pour se rendre de mutuels services selon leur mérite et non pour se
nuire ; transgresser la volonté de la nature, c'et être impie envers la
plus vénérable des déesses. » IX, 1, p. 1212 : lire toute cette pensée
qui ouvre ce Livre IX « Tous les êtres qui ont part à une réalité
commune tendent à se ressembler (…) Donc tous les êtres qui ont part à une
nature intellectuelle commune tendent tout autant et même davantage à se
ressembler. » IX, 9, p. 1214 « Ô homme, que peux-tu faire ?
Fais ce que la nature exige. Aie de la volonté, s'il t'est donné d'agir, et ne
cherche pas à voir si on le saura. Ne t'attends pas à la république de
Platon ; contente-toi des plus petits progrès, et crois bien que le
résultat final n'est pas une petite chose. » IX, 29, p. 1217
« Perdre n'est pas autre chose que changer. À cela se plaît la nature de
l'univers, selon laquelle tout arrive bien, comme tout est arrivé de la même
façon dès l'éternité, comme d'autres choses pareilles seront à l'infini. »
IX, 35, p. 1218 bas « De même que ces organes, faits pour un but
déterminé, reçoivent ce qui est leur est dû dès qu'ils agissent selon leur
nature propre, de même l'homme qui par nature est bienfaisant, dès qu'il accomplit
un acte de bienfaisance ou qu'il apporte autrement son aide en des choses
indifférentes, agit pour la fin pour laquelle il est fait, et il a son
dû. » IX, 42, p. 1221 « Observe ce que demande ta nature, en tant
que la nature est seule à te gouverner ; fais-le et accepte-le, à moins que ta
nature, en tant que tu es un être vivant, ne doive s'en trouver plus
mal. » X, 2, p. 1222 « Tout ce qui arrive est tel qu'il est dans ta
nature de le supporter ou que tu ne peux pas. (…) Souviens-toi que tu es de
nature à supporter tout ce qu'il dépend de ton propre jugement de te rendre
supportable et tolérable, en te représentant qu'il est utile ou convenable
d'agir ainsi. » X, 3, p. 1222-23 « Atomes ou nature, qu'il soit
posé d'abord que je fais partie d'un tout gouverné par une nature, et ensuite
que je suis apparenté aux parties de même espèce. » X, 6, p. 1223
« Le mime, la guerre, la peur, l'engourdissement, l'esclavage effaceront
jour par jour en toi ces dogmes sacrés, que tu imagines, sans les appuyer sur
l'étude de la nature, et que tu négliges. » X, 9, p. 1225 « A la
Nature qui donne tout et qui reprend tout, l'homme instruit et consciencieux
dit : "Donne ce que tu veux reprends ce que tu veux." Et il le dit sans
rudesse, mais seulement par obéissance et par amour pour elle. » X, 14, p.
1226 « À chacun est utile ce que la nature de l'univers lui apporte et
cela lui est utile au moment même où elle le lui apporte. » X, 20, p. 1227
haut « (…) Tu dois voir en effet une jouissance dans tous les actes que
tu peux accomplir en te conformant à ta nature propre. Or tu le peux
toujours. (…) ». Lire toute cette pensée 33 du Livre X pages 1229-30
« La nature en effet t'a attaché et uni aux hommes mais tu t'en
sépares maintenant ? Je m'en sépare, mais comme de mon propre corps, sans
résistance ni violence c'est là aussi un acte conforme à la nature. » X,
36, p. 1231 « Quel est ton métier ? C'est d'être un homme de bien.
Et comment y arriver mieux qu'en vertu de principes théoriques relatifs, les uns
à la nature de l'univers, les autres à la constitution propre de
l'homme. » XI, 5, p. 1233 « La nature n'est jamais inférieure à
l’art en effet les arts imitent la nature. Mais, s'il en est ainsi, la nature
la plus parfaite et la plus compréhensive de toute ne saurait manquer
d'ingéniosité artistique. » Lire toute cette pensée 10 du Livre XI page
1234 « Mais pars de plus haut, de ce principe : "S'il n'y a pas
d'atomes, il y a une nature qui gouverne tout, et s'il en est ainsi, les choses
pires existent en vue des meilleures, et celles-ci en vue les unes des autres"
Lire toute cette longue pensée 18 du Livre XI, pages 1236-38
« …Or le moment opportun et la limite, c'est la nature qui les fixe,
quelquefois la nature particulière de l'être, lorsqu'il atteint la vieillesse,
en tout cas la nature de l'univers ses parties changent, mais le monde, dans
son ensemble, reste toujours jeune et dans toute sa force…». XII, 23, p. 1245
haut.
Néant
: « Je suis composé d'un principe causal et d'un principe matériel
aucun des deux ne périra dans le néant, pas plus qu'ils ne sont venus du
néant. » V, 13, p. 1173 « Contemple ainsi les choses humaines,
fumée et néant, surtout si tu te souviens aussi qu'un être une fois transformé
ne sera plus dans l'infinité du temps. » X, 31, p. 1228.
Nécessité
: « De tels êtres
viennent naturellement telles choses, c'est une nécessité ; vouloir qu'il
n'en soit pas ainsi, c'est vouloir la figue sans le suc. » IV, 6, p. 1161
« Ou bien nécessité fatale et ordre inexorable, ou bien providence bienveillante,
ou chaos d'un hasard sans guide. » XII, 14, p. 1243.
Néron : l'empereur, personnage cité in 16, III, p.
1157.
Nestor
: personnage cité in 50, IV, p. 1168.
Nom(s)
: «De même des noms de personnages autrefois célèbres sont en quelque
sorte surannés… ». IV, 33, p. 1165 « Te voilà bientôt
cendre ou squelette, un simple nom ou pas même un nom ; mais le nom est un
bruit, un écho. » V, 33, p. 1177.
O
Obéir : « … mais la fin
des êtres raisonnables, c'est d'obéir à la loi et à la raison de la plus
ancienne des cités et de gouvernements. » II, 16 fin, p. 1150 Voir toute la
pensée 28 du Livre X, page 1228.
Objet(s) : « Aux
préceptes que j'ai dits, ajoutes-en encore un : toujours définir ou décrire
l'objet de ta représentation, de façon à voir distinctement ce qu'il est
essentiellement, à nu et pris en entier, à le désigner en soi-même par le mot
propre, ainsi que tous les éléments dont il est composé et en lesquels il se
résout. » III, 11, p. 1156 « Qu'est-ce donc qui doit faire l'objet
de nos soins ? Une pensée unique ; une pensée de justice, des actions
sociables, une parole incapable de jamais mentir, une disposition à saluer tout
ce qui arrive comme chose nécessaire, connue et dérivée d'un tel principe et
d'une telle source. » IV, 33, p. 1165 « Fixe ton attention sur
chacun de ces objets : vois-le déjà se dissoudre, se modifier, se gâter en
quelque sorte ou se dissiper, ou mourir selon le mode qui lui est
naturel. » X, 18, p. 1226.
Obstacle(s) : « Ils
[les hommes…] peuvent bien faire obstacle à mon action ; ils ne peuvent rien
contre ma volonté et ma disposition intérieure, parce que ma règle d'action
n'est pas sans exception et parce que je sais contourner l'obstacle. » V,
20, p. 1175 « Faisons de même dans les autres circonstances de la
vie ; passons sur bien des choses, en les considérant comme si elles
venaient de camarades de gymnase. » VI, 20, p. 1182 « Personne ne
peut t'empêcher que ta vie produise ce qui lui appartient. Mais il y aura un
obstacle extérieur. - Rien ne s'oppose à ce qu'on agisse justement, sagement et
raisonnablement. » VIII, 32, p. 1206. Voir toute la pensée 41 (du
Livre VIII p.1207) portant sur la suppression des obstacles
« Tu peux t'enlever bien des obstacles superflus, s'ils dépendent
entièrement de ton jugement… ». Voir toute cette pensée 32 du Livre
IX page 1218 : "Tu peux t'enlever bien des obstacles…". « …si
d'autres obstacles se présentent, va de l'avant avec réflexion selon les moyens
qui se présentent et en t'attachant à ce qui te semble juste. » X, 12, p.
1225-26 « Car les autres obstacles, ou bien sont pour ce corps
cadavérique, ou bien (en dehors de l'opinion et du relâchement de la raison
elle-même) ils ne nous font pas fléchir et ils ne causent pas le moindre
mal… ». Voir toute cette pensée 33 du Livre X, p. 1229-30
« De même que ceux qui s'opposent à toi lorsque tu suis la droite raison
ne pourront te détourner d'agir sainement, qu'ils ne te détournent pas non plus
d'être bienveillants envers eux… » XI, 9, p. 1234 « Ne trouve
d'obstacle ni dans les vices des autres, ni dans leurs jugements, ni dans leurs
paroles, ni dans les sensations qui viennent de la chair qui s'épaissit autour
de toi : c'est à qui les subit d'y voir. » XII, 1, p. 1241.
Œil : « Un œil sain
doit voir tous les êtres visibles il ne doit pas dire "Je vois jaune",
c'est le fait d'un œil malade. » X, 35, p. 1230.
Œuvres : « Nous
collaborons tous à une chose unique, les uns le sachant et avec conscience, les
autres sans le savoir. » VI, 42, p. 1186.
Olive : « Et les olives
qui mûrissent sur l'arbre, prennent, quand elles sont près de pourrir, une
beauté particulière. » III, 2, p. 1152 « …Partir de bonne humeur,
comme tombe une olive mûre, qui bénit celle qui l'a portée et rend grâce à
l'arbre qui l'a fait pousser. » IV, 48, p. 1168.
Opinion(s) : « "Que tout
est opinion ". Évidentes sont ces paroles adressées à Monime le
Cynique ; évidente aussi l'utilité de ce qu'elles disent, si leur agrément
ne nous fait pas dépasser les limites de la vérité. » II, 15, p. 1150 « Aie
toujours à ta disposition et sous ton regard ces deux principes : d'abord, les
choses ne touchent pas l'âme, elles restent dehors immobiles, et les troubles
ne viennent que de l'opinion intérieure. Ensuite, tous les êtres que tu vois, à
peine changent-ils, ne seront bientôt plus, pense aussi à tous ceux que
tu as vus toi-même se transformer. "Le monde est
changement ; la vie est opinion. ".» IV, 3, p. 1160 « Qui que
tu rencontres, dis-toi de suite d'avance : "Quelles opinions a-t-il sur les biens et sur les maux ? " Si en
effet il a telles ou telles opinions sur le plaisir, la douleur et leurs causes
productrices, sur la gloire et l'obscurité, sur la vie et la mort, il ne me
paraîtra pas étonnant ou étrange qu'il fasse ceci ou cela ; et je me souviendrai
qu'il est contraint d'agir ainsi. » VIII, 14, p. 1203
« Septièmement, ce n'est pas leurs actions qui nous gênent car
elles sont dans la faculté directrice de leurs âmes ; ce sont les opinions
que nous en avons. Supprime donc le jugement qui nous les fait
redouter… ». XI, 18, p. 1237 « Tout est opinion, et l'opinion
dépend de toi. Donc supprime l'opinion quand tu le veux, et, comme pour le
navire qui a doublé le cap, c'est le calme, l'immobilité totale, le golfe sans
vagues. » XII, 22, p. 1244 « Septièmement, ce n'est pas leurs
actions qui nous gênent ; car elles sont dans la faculté directrice de
leurs âmes ; ce sont les opinions que nous en avons. Supprime donc le
jugement qui nous les fait redouter, aie la volonté de le rejeter, et ta colère
s'en va. ». XI, 18, p. 1237 «Tu oublies encore que l'intelligence de
chaque homme est un dieu, et qu'elle émane d'en haut ; que rien n'est la
propriété de personne, mais que ton enfant, ton corps, ton âme elle-même
viennent de là-haut que tout est opinion ; que chacun ne vit que
dans le présent et qu'il le perd. » XII, 26, p. 1245-6 « Jette
l'opinion dehors : te voilà sauvé. Qui t'empêche donc de la jeter
dehors ? » XII, 25, p. 1245.
« Optimisme » :
Voir III, 2, p. 1152 en entier « C'est fort bien tout
ce qui t'arrive vient de l'univers et dès le principe était dans ta destinée et
dans ton lot. » IV, 26, p. 1164 « Et ainsi accueille
tout événement, même s'il te semble cruel, parce qu'il mène là-bas, vers la
santé du monde, vers la réussite et le bonheur de Zeus. » V, 8, p. 1171.
Origanion
: personnage inconnu qui est cité in : VI, 47, p. 1187.
Orgueil : « Car
l'orgueil de qui s'enorgueillit sous sa modestie, est le plus incommode de
tous. » XII, 27 fin, p. 1246.
Oubli : « Considère
la rapidité avec laquelle tous sont oubliés, l'abîme du temps infini, dans l'un
et l'autre sens, la vanité des paroles retentissantes, l'humeur changeante et
indécise de ceux qui semblent te louer,
l'étroitesse du lieu où cette gloire se borne car la terre entière n'est qu'un
point… ». IV, 3, p. 1160 « Tout passe en un jour, ce qui se
souvient, comme ce dont on se souvient. » IV, 35, p. 1165 « Tant
d'hommes, dont on a tant parlé, qui sont voués à l'oubli ! Tant
d'hommes qui les ont célébrés, depuis lontemps disparus.
VII, 6, p. 1191 « Proche est le moment où tu auras tout
oublié ; proche, celui où tous t'auront oublié. » VII, 21, p. 1193.
P
Pain
: « Ainsi, quand on cuit le pain, il crève en certains
points ; et les fentes ainsi produites, qui dépassent en quelque sorte ce
qu'on attendait de la fabrication du pain, ont leur convenance et elles
excitent particulièrement l'appétit. » III, 2, p. 1152.
Pancrace
: « Dans l'usage des dogmes, il faut ressembler au lutteur de
pancrace plutôt qu'au gladiateur ; celui-ci une fois tombée l'épée dont il
se sert, est tué ; celui-là a toujours sa main et il ne lui faut rien que
serrer le poing. » XII, 9, p. 1243.
Parenté
: Voir bien évidemment tout le Livre I. Et voir, bien
évidemment, la traduction de ce Livre I par Pierre Hadot et ses notes dans la collection Budé.
« …Ce qui vient des dieux doit être vénéré en
raison de leur vertu, et
ce qui vient des hommes aimé en raison de leur parenté, et parfois pris en
pitié à cause de leur ignorance du bien et du mal, aveuglement qui n'est pas
moindre que celui qui nous prive de distinguer le blanc du noir. » II, 13,
p. 1149.
Paresse
: Voir la belle pensée 1 du Livre V et la pensée 12 du Livre VIII
qui lui fait écho, p. 1203.
Paroles
: « Juge-toi digne de dire toute parole, d'accomplir tout acte
conformes à la nature ; que les reproches ou les propos qui parfois les
suivent ne t'en détournent pas ; quand il est bien de parler ou d'agir,
juge-toi digne de le faire. » V, 3, p. 1169 Comparer ta pensée à tes
paroles. Faire pénétrer ta pensée dans les événements et leurs
causes. » VII, 30, p. 1194 « Au Sénat comme à quiconque parler avec
ordre et clarté ; user de raisons valables. » VIII, 30, p. 1205 "À
celui qui est mordu par les dogmes véritables, il suffit de la phrase la plus
courte et la plus banale pour le rappeler à l'état où il ne sent ni chagrin, ni
crainte : "Il y a des feuilles que le vent fait tomber à terre… telle est la
race des hommes"… » X, 34, p. 1230 « En embrassant son enfant, il
faut, comme disait Épictète, se dire en soi-même : Peut-être mourra-t-il
demain. - Paroles de mauvais augure ! dit-on – Nullement, répond-t-il,
simple indication d'une réalité; naturelle ou bien alors il serait de
mauvais augure de dire que les épis seront moissonnés. » XI, 34, p. 1240.
Parques
: « Contribue
volontairement à l'œuvre de Clotho, laisse-lui
filer ta vie avec les événements qu'elle veut. » IV, 34, p. 1165.
Partie(s)
: « L'être le plus proche de toi, ton corps, serait-il coupé,
brûlé, couvert d'ulcères et d'abcès, que la partie qui, en toi, juge
de ces choses fasse silence, c'est à
dire qu'elle juge qu'une chose qui peut arriver également au bon et au méchant
n'est ni un bien ni un mal. » IV, 39, p. 1166 « En songeant à
cela,
en tant que je suis une partie, je ne serai jamais mécontent de ce qui m'est
attribué par le tout, car ce qui est utile au tout ne peut nuire à la
partie. » X, 6, p. 1223 « Les parties de l'univers qui, par nature,
sont contenues dans le monde, périssent nécessairement [le mot doit être pris
au sens de « subir une altération »] ; mais si c'est pour elles
un mal et une nécessité, c'est que l'univers serait mal gouverné, puisque ses
parties s'altèrent et sont faites avant tout pour périr. » X, 7, p. 1223
bas « N'est-il donc pas terrible que seule la partie pensante de ton
être désobéisse et s'irrite de la place où elle est ? Et pourtant nulle
contrainte ne la lui assigne, mais seulement tout ce qui est conforme à sa
nature. » XI, 20, p. 1238 bas.
Passé
: « …car on ne peut perdre ni le passé ni l'avenir ; comment
en effet pourrait-on vous enlever ce que vous ne possédez pas ? ».
II, 14, p. 1149.
Passions
: « De Sextus :
« … ne jamais présenter même une apparence de colère ou d'une autre
passion mais être à la fois impassible et très aimable. » I, 9, p. 1140
« …lutter dans la plus grande des luttes pour ne pas être jeté
à bas par
les passions… ». III, 4, p. 1154 « …se soustraire
selon le mot
de Socrate, aux passions des sens… ». III, 6, p. 1151 .
Patrie
: « …ma cité et ma patrie, comme Antonin, c'est Rome ;
et en tant qu'homme, c'est le monde. » VI, 44, p. 1187.
Peintres
: « …on regarderait avec plaisir les gueules béantes des
bêtes féroces et tout ce que nous font voir les peintres et les
sculpteurs. » III, 2, bas p. 1152.
Pensée
(s) : « N'use pas ce qui te reste de vie à t'imaginer ce que
pensent les autres, à moins que ce ne soit en rapport avec l'intérêt
général. » III, 4, p. 1153 "Telles seront tes représentations les plus
fréquentes, telle sera ta pensée ; car l'âme est imprégnée de ses
représentations. " V, 16, p. 1174 « Pour la pensée, est
indifférent tout ce qui n'est pas son acte propre ; or, tout ce qui est en
son acte dépend d'elle ; et dans ce qui dépend d'elle, elle s'inquiète
seulement de son acte présent ; car ses actes futurs et passés sont, eux
aussi, indifférents… » VI, 32, 1184 « De même
donc obstacle à la
pensée, mal de nature pensante. » VIII, 41, p. 1207 « Ne plus
seulement respirer avec l'air qui t'entoure, mais penser maintenant avec cette pensée
qui entoure toute chose. Car la puissance de la pensée n'est pas moins répandue
partout et ne pénètre pas moins en celui qui peut l'attirer que l'air en celui
qui peut l'aspirer. » VIII, 54, p. 1210 « Qel
mince fragment du temps infini et insondable est la part de chaque être !(…)
Songe à tout cela et pense que rien n'est grand que d'agir comme le veut ta
nature et de subir ce que produit la nature universelle ». XII, 32, p.
1247.
Perception
(s) et sensation(s) : « Corps, âme, esprit : au corps, les sensations ;
à l'âme les penchants, à l'esprit les dogmes. L'impression des objets sous
forme de représentation appartient aussi aux bêtes. » III, 16, p. 1157
bas.
Perdiccas
: personnage cité in 25, XI, p.1239 (voir note in Pléiade).
Perfection (s) : Voici la
morale parfaite : vivre chaque jour comme si c'était le dernier ; ne pas
s'agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant. » VII, 74, p. 1199.
Père
: Annius
Verus, voir tout le Livre I.
Personne
: « Rien n'arrive à personne qu'il ne soit par nature capable
de supporter. » V, 18, p. 1174 « Personne ne se fatigue de
recevoir des services. » VII, 74, p. 1200.
Peste
: « Car la peste, c'est la corruption de l'âme bien plus encore
que telle impureté ou altération de l'air qui nous entoure ; celle-ci c'est
la peste des êtres vivants en tant qu'êtres vivants, celle-là c'est la peste
des hommes en tant qu'hommes. ». IX, 2, p. 1213.
Petitesse
: « Quel mince fragment du temps infini et insondable est la
part de chaque être ! » XII, 32, p. 1247.
Philippe
: roi de Macédoine cité in IX, 29, p. 1217.
Philistion : personnage cité in VI, 47, p. 1187.
Philosophes(s)
: « En outre : honorer les véritables philosophes, sans faire
de reproches aux autres ni se laisser séduire par eux… ». I, 16, p.
1142 « …Théophraste dit en philosophe que les défaillances qui viennent
du désir sont plus graves que celles qui viennent de la colère… ». II,
10, p. 1148, lire la suite de cette citation. « L'un est sans tunique, et
il est philosophe ; un autre sans livre, et il est philosophe ; un
autre à demi-nu, et il est philosophe. "Je n'ai pas de pain, dit-il, et je
reste fidèle à la raison." Et moi qui peux me nourrir de science, je ne
lui reste pas fidèle ! » IV, 30, p. 1164 « Les choses sont en
quelque manière si cachées que des philosophes, et non les moins nombreux ni
les moindres, ont cru qu'il était tout à fait impossible de les
percevoir. » V, 10, p. 1172 « Il nous faut nous transporter là-bas,
où sont tant d'orateurs habiles, tant de graves philosophes, Héraclite, Pythagore
et Socrate… ». VI, 47, p. 1187.
Philosophie
: « De Diognète : […] s'être
attaché à la philosophie et d'avoir été l'élève, d'abord
de Bacchius, puis de Tandasis et de Marcian… ».
Lire toute cette pensée 6 du Livre I, p. 1139 « De mon frère
Sévère : … la constance et l'uniformité dans son estime de la philosophie.»
I, 14, p. 1141 « …quand je désirai faire de la philosophie,
ne pas être
tombé sur un sophiste… ». I, 17, p. 1145 « Qu'est-ce qui peut la
faire supporter [sous-entendu la durée de la vie…] ? Une seule chose, la
philosophie. » II, 17, p. 1150 « Souviens-toi que la philosophie ne
veut que ce que veut la nature ; mais tu voulais une autre chose qui n'était pas
conforme à la nature. Et qu'y a-t-il de plus salutaire que ce qu'elle veut ? »
V, 9, p. 1172 « …reviens souvent à la philosophie [sous-entendu qui est
comme une bonne mère…], repose-toi en elle ; grâce à elle, les choses
d'ailleurs te paraissent supportables, et tu te parais supportable, quand tu es
en elles. » VI, 12, p. 1180 « …il est clair pour toi-même, comme
pour beaucoup d'autres, que tu t'es éloigné de la philosophie. » VIII, 1,
p. 1201, voir toute cette pensée 1 du Livre VIII « La
manière d'agir de la philosophie est simple et consciencieuse ; ne me
pousse pas à la vanité. » IX, 29, p. 1217 « Car
ne pas s'éloigner de
la philosophie en quelque circonstance que ce soit, ne pas bavarder avec les
ignorants qui ne savent rien de la nature, c'est là un précepte commun à toutes
les écoles, outre celui de s'attacher uniquement à l'action présente et à
l'instrument de cette action. » IX, 41, p. 1220.
Phoibos : personnage cité in 47, VI, p. 1187.
Physique
: « Continuellement, à propos de toute représentation si c'est
possible, songer à ce que dit la physique, la théorie des passions, la dialectique. »
VIII, 13, p. 1203.
Pierre
: « Pour la pierre que l'on jette en l'air, ce n'est pas un mal
de tomber ni un bien de monter. » X, 17, p. 1216.
Piété
: « Et, lorsque sa raison s'irrite de quelque événement, elle
abandonne alors la place qui est la sienne ; car elle a été faite pour la piété
et le culte des dieux non moins que pour la justice. » XI, 20, p. 1239.
Pitié
: « Ce culte [de notre démon intérieur] consiste à le garder
pur de passion, de légèreté et de mécontentement envers ce qui nous vient des
dieux et des hommes : ce qui vient des dieux doit être vénéré en raison de leur
vertu, et ce qui vient des hommes aimé
en raison de leur parenté, et parfois pris en pitié à cause de leur ignorance
du bien et du mal, aveuglement qui n'est pas moindre que
celui qui nous prive de distinguer le blanc du noir. », II, 13, p. 1149.
Plaisir(s)
: « De quels plaisirs ont joui les brigands, les débauchés, les
parricides ou les tyrans ? » VI, 34, p. 1185 « Le glorieux met
son propre bien dans l'acte d'autrui ; l'ami du plaisir dans son
impression propre ; l'homme intelligent dans son action propre. » VI,
51, p. 1188 « Tu ne peux plus lire ! Mais tu peux empêcher les
excès ; tu peux surmonter les plaisirs et les peines ; tu peux te mettre
au-dessus de la vaine gloire ; tu peux être sans colère contre les
insensibles et les ingrats, et, plus encore les protéger. » VIII, 8,
p. 1202 « Le repentir est un reproche qu'on se fait à soi-même
pour n'avoir
pas tenu compte d'une chose utile ; mais le bien doit être chose utile
dont l'honnête homme doit avoir souci ; or, l'honnête homme ne saurait se
repentir pour avoir laissé passer un plaisir ; le plaisir n'est donc pas
chose utile et bonne. » VIII, 10, p. 1202-1203 « Je ne vois pas,
dans la constitution de l'être raisonnable, de vertu qui se rebelle contre la
justice ; mais, contre le plaisir, j'en vois une, c'est la
continence. » VIII, 39, p. 1207.
Platon
: philosophe cité in pensées 25, 44, 46, 48, du Livre VII
pages 1194-96 et in pensée 23 du Livre XI p. 1227.
Poésie
et Poètes : « De Rusticus…s'abstenir
de rhétorique, de poésie, de mots d'esprit. » I, 7, p. 1140 voir la
pensée 6 du Livre XI, p. 1233.
Politique(s)
: « Ne travaille pas comme un misérable ou bien pour éveiller
la pitié ou l'admiration : cherche seulement à mettre dans tes mouvements et
tes dispositions ce qu'exige la règle politique. » IX, 12, p. 1215
« La cause universelle est comme un torrent qui emporte tout. Comme ils sont vulgaires,
ces petits hommes politiques qui croient agir en philosophes ! Les
morveux ! O homme, que peux-tu faire ? Fais ce que la nature
exige. » IX, 29, p. 1217. ». .
Pompée
: personnage politique cité in III, 3, p. 1153 et in VIII, 3, p.
1201, ainsi que in VIII, 31, p. 1205.
Pompéi
: "cité morte"… citée in IV, 48, p. 1167.
Porc
: « Représente-toi tout homme qui s'afflige de n'importe quoi,
tout mécontent, comme ce petit porc qu'on sacrifie et qui regimbe et
hurle… ». X, 28, p. 1228.
Pouvoir
: « Songe bien à ce pouvoir qui est dans ta nature
[sous-entendu de distinguer ce qui dépend de nous de ce qui ne dépend pas de
nous]. » VIII, 29, p. 1205 « Vivre de la vie la plus belle,
c'est au pouvoir de l'âme, si l'on est indifférent aux choses
indifférentes. » XI, 16, p. 1235.
Pratique
: « Dans l'usage des dogmes,
il faut ressembler au lutteur de pancrace plutôt qu'au gladiateur
celui-ci une fois tombée l'épée dont il se sert, est tué celui-là a
toujours sa main et in ne lui faut que serrer le poing. » XII, 9, p. 1243.
Précepte(s)
: « aux préceptes que j'ai dits, ajoutes-en encore un :
toujours définir ou décrire l'objet de ta représentation de façon à voir
distinctement ce qu'il est essentiellement, à nu et pris en entier, à le
désigner en soi-même par le mot, ainsi que tous les éléments dont il est
composé et en lesquels il se résout. » III, 11, p. 1156 « Ne méprise
pas la mort, mais sois content d'elle, puisqu'elle est une des choses que veut
la nature. » IX, 3, p. 1213 « Car ne pas s'éloigner de la
philosophie en quelques circonstances que ce soit, ne pas bavarder avec les
ignorants qui ne savent rien de la nature, c'est là un précepte commun à toutes
les écoles… » IX, 41, p. 1220.
Préférables
: « …mais en même temps, dans ce qui n'est ni bien ni mal, je
vise le préférable. » III, 11, p. 1156.
Présent
: « …le présent est en effet la seule chose dont on peut être
privé, puisque c'est la seule qu'on possède, et que l'on ne perd pas ce que
l'on n’a pas. » II, 14, p. 1150 « Et encore souviens-toi que chacun
ne vit que dans l'instant présent, dans le moment le reste c'est le
passé ou un obscur avenir. » III, 10, p. 1156 « Si dans ton action
présente, tu obéis à la droite raison avec attention (…) si tu t'engages en
outre à ne rien attendre, à ne rien fuir, mais à te contenter de l'action
présente, quand elle est conforme à la nature, et d'une franchise héroïque dans
ton langage et tes paroles, tu vivras heureux. » III, 12, p. 1157
« Allons ! Complais-toi dans le temps présent. » VIII, 44, p.
1208 « Te contenteras-tu jamais de la situation présente ? Te
plairas-tu à ce qui existe présentement ? Te persuaderas-tu que pour toi
tout est présent, que tout est bien, que tout vient des dieux ?… » X, 1,
p. 1222 « Il suffit de laisser là tout le passé, de confier l'avenir à la
providence et de diriger l'action présente vers la piété et la
justice… » XII, 1, p. 1241.
Prière(s)
: « Commence donc par
prier, et tu verras bien » IX, 40, p. 1219.
Principe(s)
(voir également dogmes) :
« Ce que je suis : chair, souffle vital et raison. » II, 2, p. 1146
« Aie toujours à ta disposition et sous ton regard ces deux principes :
d'abord les choses ne touchent pas l'âme, elles restent dehors immobiles, et
les troubles ne viennent que de l'opinion intérieure. Ensuite, tous les êtres
que tu vois, à peine changent-ils, ne seront bientôt plus ; pense aussi à
tous ceux que tu as vus toi-même se transformer. » IV, 3, p. 1160
« Tout vient de là-bas ; tout est issu du principe universel ou
accompagne comme conséquence ce qui en est issu. » VI, 36, p. 1185
« Comment les principes [dogmata] pourraient-ils
mourir à moins que ne s'éteignent les représentations qui leur correspondent,
représentations qu'il dépend de toi de réveiller continuellement ? J'ai le
pouvoir d'avoir une opinion sur ce qui est à faire. Si j'en ai le pouvoir,
pourquoi me troubler? » VII, 2, p. 1190 « Si tu as des principes
d'où dérivent les inclinations et les actions ? Quels principes ?
Ceux qui concernent les biens et les maux, à savoir : rien n'est un bien pour
l'homme qui ne le rende juste, tempérant, courageux, libéral, et rien n'est mal
qui ne produise des effets contraires. » VIII, 1, p. 1201
« Continuellement, à propos de toute représentation si c'est possible,
songer à ce que disent la physique, la théorie des passions, la
dialectique. » VIII, 13, p. 1203 « En effet qui peut changer les
principes des hommes ? Et si les principes ne changent pas, que reste-t-il
sinon l'esclavage de gens qui gémissent et qui font semblant d'être
convaincus ? » IX, 29, p. 1217 « Quel est ton métier ?
C'est d'être un homme de bien. Et comment y arriver mieux qu'en vertu de
principes théoriques relatifs, les uns, à la nature de l'univers, les autres, à
la constitution propre de l'homme. » XI, 5, p. 1233.
Prix
: « Ce qui a du prix
(…) C'est, je crois, les mouvements et les attitudes conformes à notre
constitution particulière, et c'est à quoi nous mènent les études et les
arts. » VI, 16, p. 1181 « La seule chose qui ait ici un grand prix,
c'est de vivre dans la vérité et la justice en se montrant indulgent envers les
hommes injustes et menteurs. » VI, 47, p. 1187.
Progrès
: « Ne t'attends pas à la
république de Platon ; contente-toi des plus petits progrès, et crois
bien que le résultat final n'est pas une petite chose. » IX, 29, p. 1217.
Propriétés
: « Propriétés de l'âme raisonnable : elle se voit, elle
s'analyse, elle fait d'elle-même ce qu'elle veut, elle cueille elle-même le
fruit qu'elle porte (alors que les fruits des arbres et ce qui y correspond
chez les animaux sont cueillis par d'autres qu'eux), elle atteint sa fin
propre, à quelque moment que survienne la fin de la vie. » XI, 1, p. 1232e
Provenance
(des choses) : voir la pensée 39 du Livre IX, p. 1219.
Providence
: « Tout est plein de la providence divine le
hasard ne va pas sans la nature, sans une trame et un entrelacement
d'événements gouvernés par la providence. Tout vient de là.» II, 3, p.
1146 voir toute la belle pensée 2 du Livre III, p. 1152-53 "Ou
un monde bien ordonné, ou un chaos fait d'un amas de matériaux." IV, 7,
p. 1164 voir également toute la pensée 40 du livre IV, p. 1166 et toute la
pensée 1 du Livre VI, p. 1179 « Si les dieux ont délibéré sur moi et
sur ce qui doit m'arriver, ils ont bien délibéré ; car il n'est pas facile
d'imaginer un dieu sans réflexion. » VI, 44, p. 1186 voir également toute
la pensée 50 du Livre VIII, p. 1209 et la seconde partie de la pensée 36 du
Livre VI, p. 1185 « Au total, si Dieu existe, tout est bien ;
si les choses vont au hasard, ne te laisse pas aller, toi aussi, au
hasard. » IX, 28, p. 1217 « …si les choses dérivent de l'antique
impulsion de la providence qui, dès le début, en raison de cette impulsion
tendait vers ce système du monde, puisqu'elle comprenait en elle les raisons
des choses futures et déterminait les forces génératrices des réalités, des changements
et de leurs successions, telles qu'elles sont. » IX, 1, p. 1213 « Si
c'est la providence qui permet de se rendre les dieux propices, rends-toi digne
du secours divin. » XII, 14, p. 1243.
Prudence
(et prudent) : « Prudent désigne, souviens-t'en,
l'attention minutieuse au détail, qui ne se laisse pas distraire. » X, 8,
p. 1224.
Pythagore
: philosophe et mathématicien grec originaire de Samos cité in 47,
VI, p. 1187.
Pythagoriciens
: "graves philosophes", cités in 47,VI, p.1187 et 27, XI, p. 1239.
Q
Quades
: peuples cités in 17,
I, p. 1145 : « Chez les Quades, près du Gran. »
Qualités
: Sur les qualités de ses parents et de ses maîtres, voir tout le
Livre I « Fais donc leur voir les qualités qui dépendent uniquement
de toi : honnêteté, sérieux, patience, indifférence aux plaisirs, absence de
plainte sur ton sort, besoins très restreints, bienveillance, libéralité,
simplicité, absence de frivolité, grandeur. » V, 5, p. 1170 «Agis en
tout comme disciple d'Antonin : vois son effort pour conformer ses actes
à la raison, son égalité en toute chose, sa piété, sa physionomie calme, sa
douceur, son mépris d'une vaine réputation (…) puisse la dernière heure
survenir pour toi avec une conscience
aussi pure que la sienne. » VI, 30, p. 1184
« Fais-toi une parure de la simplicité, de la conscience, de
l'indifférence envers tout ce qui est entre la vertu et le vice. Aime le genre
humain. Obéis à Dieu. » VII, 31, p. 1194.
Question(s)
: « Or, est-ce que cet événement t'empêche d'être juste,
magnanime, tempérant, prudent, réfléchi, véridique, consciencieux, libre,
d'avoir toutes les qualités dont la présence permet à la nature humaine de
posséder ses dons propres ? » IV, 49, p. 1168 « À qui donc
fais-je maintenant servir mon âme ? Se poser cette question à chaque
occasion ; examiner ce que j'ai actuellement dans cette partie de l'âme qu'on
appelle directrice, et aussi de qui j'ai l'âme en ce moment. N'est-ce pas celle
d'un enfant, ou d'un jeune homme, ou d'un tyran, ou d'un bœuf, ou d'un fauve ? ».
V, 11, p. 1173 « À chacune de tes actions demande-toi : Qu'est-elle pour
moi ? N'en aurais-je pas de regret? Peu de temps et je meurs, et rien
n'est plus à ma portée. » VIII, 2, p. 1201 Liste des questions que l'âme
doit se poser : "O mon âme, seras-tu jamais, bonne, simple, une […] Te
contenteras-tu jamais de la situation présente […] sans te plaindre des
hommes ni d'être accusé par eux ? voir toute la pensée 1 du Livre X, p. 1222
« Immédiatement réveillé, te poser cette question : Est-ce qu'il t'importe
que les actions justes et bonnes soient accomplies par un autre que toi ?
Cela n'a pas d'importance. » X, 13, p. 1226 « Prends l'habitude,
autant que possible, de te demander à chaque action faite par quelqu'un : "À
quelle fin se rapporte cette action ?" Commence-par toi-même, et
examine-toi d'abord. » X, 37, p. 1231.
R
Raisin : « Raisin
vert, grappe mûre, raisin sec, ce sont des transformations qui vont non pas au
néant, mais à ce qui actuellement, n'est pas. » XI, 35, p.1240. Reprise
d'Épictète : "Les feuilles tombent, la figue sèche
remplace la figue fraîche, le raisin sec, la grappe mûre."Entretiens,
III, 24, 91-92, p. 1030
Raison (raisonnement) :
« D'Apollonius : la liberté, sans rien laisser à une chance incertaine,
n'avoir égard, si peu que ce soit, à rien d'autre
qu'à la raison… ». I, 8, p. 1140 « Si, dans
ton action présente,
tu obéis à la droite raison avec attention, avec énergie et bienveillance […]
tu vivras heureux. Mais il n'est personne qui
puisse t'en empêcher.» Voir toute cette pensée 12, III, p. 1157
« Si la pensée nous est commune, la raison qui fait de nous des êtres
raisonnables nous est aussi commune ; et s'il en est ainsi, la raison, qui
ordonne ce qui est à faire ou non, nous est commune, par conséquent, la loi
aussi est commune… ». IV, 4, p. 1160 « Possèdes-tu la
raison ? - Oui - Pourquoi n'en uses-tu pas ? Et, si elle fait ce
qu'elle doit, que veux-tu d'autre ? » IV, 13, p. 1161 « Ainsi
tu ne déclameras pas sur ton obéissance à la raison, tu trouveras le repos en
elle. » V, 9, p. 1172 « Le raisonnement et l'art logique sont des
pouvoirs qui se suffisent à eux-mêmes et qui suffisent aux opérations qui s'y
conforment. » V, 14, p. 1174 « Qu'est-ce donc qu'une âme cultivée
et savante ? C'est celle qui connaît le commencement et la fin, la raison
qui pénètre la réalité tout entière et qui, à travers
l'éternité, gouverne
l'univers selon des périodes régulières. » V, 32, p. 1177
« La
substance de l'univers est docile et facile à modifier. Or, la raison qui la
gouverne n'a en elle-même aucun motif de mal faire ; car elle n'a pas de
défaut ; elle ne fait de mal à personne, et elle ne subit aucun
dommage ; et c'est par elle que toutes choses naissent et
s'accomplissent. » VI, 1, p. 1179 « La raison qui gouverne sait
dans quelle disposition elle agit, ce qu'elle fait et sur quelle matière elle
agit. » VI, 5, p. 1179 « La raison ne se fait pas obstacle à
elle-même, je veux dire : elle ne se craint pas elle-même, elle ne se fait pas
de peine à elle-même. » VII, 16, p. 1192 « Concentre-toi en
toi-même. La raison qui te dirige a pour caractère de se suffire à elle-même
quand elle agit justement et trouve ainsi le calme. » VII, 28, p. 1194
« Ce que la faculté raisonnable et sociable rencontre de déraisonnable et
d'insociable, elle le juge avec raison inférieur à elle-même. » VII, 72,
p. 1200 « En faisant abstraction de ton jugement sur ce qui te paraît
pénible, tu restes toi-même en toute sécurité. - Qui ? : moi-même ?
- La
raison. - Mais je ne suis pas la raison. - Soit ! Admets donc que la
raison n'est pas pour elle-même cause de peine ; et si quelque autre
partie de toi-même éprouve du mal, que cette partie ne juge que
d'elle-même. » VIII, 40, p. 1207 « La raison, elle aussi, a un
fruit pour tous et pour chacun ; de ce fruit en viennent d'autres
semblables, quelque chose de pareil à la raison elle-même. » IX, 10, p.
1215 « Mais l'intelligence et la raison peuvent avancer à travers toutes
les résistances, en se conformant à leur nature et comme elles veulent. »
X, 33, p. 1229 « Autre propriété de l'âme raisonnable : l'amour du
prochain, la véracité, la conscience, la croyance qu'il n'y a rien de plus
précieux qu'elle, ce qui est aussi le caractère propre de la loi ; ainsi
donc, il n'y a pas de différence entre la raison droite et la règle de
justice. » XI, 1, p. 1232.
Rapports
d'union : voir toute la belle pensée 13 du Livre VII, p. 1191-92.
Rat
: « Le rat de montagne et le rat de maison l'effroi et le
trouble du premier. » [souvenir d'Ésope…] XI, 22, p. 1239.
Rayons
du soleil : voir toute la pensée 57 du Livre VIII, p. 1210-11.
Regard
-Regarder : « …pénétrer toujours les objets d'un tel regard
que l'on puisse conclure à quel ordre chacun appartient ; quelle utilité il
présente, quelle valeur il a pour l'univers et quelle est cette valeur pour
l'homme, c'est-à-dire pour un citoyen de la cité sublime dont les autres cités
sont comme des demeures… » III, 11, p. 1156 « Regarde l'intérieur
des choses qu'il n'en soit aucune dont la qualité propre ni la valeur ne
t'échappent. » VI, 3, p. 1179 « Regarde en toi-même ! En toi
est la source du bien qui toujours peut jaillir si tu creuses toujours. »
VII, 59, p. 1197 voir toute la belle pensée 32 du Livre IX, p. 1218.
Règle-Règlement
: « Applique cette règle à tout ce qui te paraît nuisible :
"Si cela ne nuit pas à la cité, cela ne me nuit pas non plus." Mais si
quelqu'un nuit à la cité, il ne faut pas
te fâcher contre lui, mais te demander : Où est son erreur? » V, 22, p.
1175 « N'est-il pas terrible que l'architecte ou le médecin respectent
la règle de leur art particulier, plus que l'homme ne respecte la sienne qui
lui est commune avec les dieux ? » VI, 35, p. 1185 « Rien ne
t'empêchera de vivre conformément à la règle de ta propre nature ; rien ne
t'arrivera qui soit contraire à la règle de la nature universelle. » VI,
57, p. 1188-89.
Regret
– Repentir : « À chacune de tesactions demande-toi :
Qu'est-elle pour moi ? N'en n'aurai-je pas de regret ? Peu de temps et
je meurs, et rien n'est plus à ma portée. » VIII, 2, p. 1201 « Le
repentir est un reproche qu'on se fait à soi-même pour ne pas avoir tenu compte
d'une chose utile… ». Voir toute cette pensée 10 du Livre VIII, p.
1202-3.
Renommée
: « La réputation ? Incertaine. Pour résumer, au total,
les choses du corps s'écoulent comme un fleuve ; les choses de l'âme ne
sont que songe et fumée, la vie est une guerre et un séjour étranger ; la
renommée qu'on laisse, un oubli . Qu'est-ce qui peut la faire
supporter ? Une seule chose, la philosophie. »
II, 17, p. 1150 « Petite est donc l'étendue de la vie ;
petit, le coin de terre où l'on vit ; petite,
la plus grande renommée dans la postérité ; elle dépend de la succession
de petits hommes qui vont mourir très vite et qui ne connaissent ni eux-mêmes,
ni ceux qui sont morts il y a longtemps. » III, 10, p. 1156.
Répétition
: « Comme les spectacles de l'amphithéâtre et d'autres lieux
pareils s'offrent toujours les mêmes à ta vue et que l'uniformité les rend
fastidieux, il faut avoir le même sentiment à propos de la vie entière ;
toutes les choses du haut en bas sont les mêmes et faites des mêmes éléments.
Jusques à quand ? ». VI, 46, p. 1187 « Songer continuellement
à quel point tout ce qui est déjà arrivé est semblable à ce qui arrive ;
et songer à ce qui arrivera. » X, 27, p. 1228 « L'âme raisonnable
comprend et elle voit que la postérité ne verra rien de nouveau et que nos
ancêtres n'ont rien vu de plus ; mais, à quarante ans, si l'on a assez
d'intelligence, l'on a fini de voir en quelque sorte tout ce qui a été et tout
ce qui sera sous une forme semblable. » XI, 1, p. 1232 « En
troisième lieu (…) sache aussi que, toutes les fois que tu t'élèveras ainsi,
tu verras les mêmes choses, de même espèce, et de peu de durée. Et c'est de
cela que l'on tire de l'orgueil ! » XII, 24, p. 1245.
Représentation
(s) : « Telles seront tes représentations les plus fréquentes, telle
sera ta pensée ; car l'âme est imprégnée de ses représentations. » V,
16, p. 1174 « Ce qui a du prix, ce n'est pas de transpirer comme les
plantes, ni de respirer comme le bétail et les bêtes sauvages, ni de recevoir
des impressions représentatives, ni de se mouvoir selon ses inclinations (…),
car cela vaut autant qu'expulser le surplus de nourriture. » VI, 16, p. 1181
« Comment les principes pourraient-ils mourir à moins que ne s'éteignent
les représentations qui leur correspondent, représentations qu'il dépend de toi
de réveiller continuellement ? J'ai le pouvoir d'avoir une opinion sur ce
qui est à faire.». VII, 2, p. 1190 « Continuellement, à propos de toute
représentation si c'est possible, songer à ce que disent la physique, la
théorie des passions, la dialectique. » VIII, 13, p. 1203
« N'ajoute rien à ce que les représentations principales te font
connaître. » VIII, 49, p 1209.
République
: « Aie de la volonté (…). Ne t'attends pas à la république de
Platon ; contente-toi des plus petits progrès, et crois bien que le résutat
final n'est pas une petite chose. ». IX, 29,
p. 1217.
Réputation
: « De la réputation et du souvenir laissés par mon père : la
conscience et la virilité. » I, 2, p. 1139 « La réputation ?
Incertaine. » II, 17, p. 1150 « Tu abandonnes donc aussi la
réputation ; que reste-t-il donc de précieux ? C'est, je crois, les mouvements et
les attitudes conformes à notre constitution particulière, et c'est ce à quoi
nous amènent les études et les arts. ». VI, 16, p. 1181 « Sur la
réputation : vois bien leurs pensées, ce qu'elles sont, ce qu'elles évitent, ce
qu'elles recherchent. Vois aussi que, tels les monticules de sable qui, en
s'entassant les uns sur les autres, cachent les précédents, ainsi dans la vie
les événements antécédents sont très vite cachés par ceux
qui s'y amoncellent. » VII, 34, p. 1194 bas.
Résignation
: voir la pensée 14 du Livre X, p. 1226 et la pensée 5 du Livre
XII, p. 1242.
Rhéteurs-
Rhétorique : « De Rusticus : ne pas
se laisser entraîner à la passion de la sophistique (…), s'abstenir de
rhétorique, de poésie, de mots d'esprit… ». I, 7, p. 1140
« Des
Dieux… n'avoir pas fait trop de progrès en rhétorique, en poésie et dans
d'autres occupations qui m'auraient
peut-être retenu… ». I, 17, p. 1144.
Retour
éternel : voir toute la pensée 14 du Livre II p. 1149
« Donc toute partie de moi-même sera ramenée, grâce à une mutation, à une
partie du monde ; celle-ci se transformera à son tour en une autre partie du
monde, et ainsi à l'infini. C'est grâce à une belle mutation que j'existe
ainsi qu'ont existé ceux qui m'ont engendré; en remontant à l'infini.» V, 13, p.
1173 « Quand on voit ce qui est maintenant, on a tout vu, et ce qui
s'est passé depuis l'éternité, et ce qui se passera jusqu'à l’infini ; car tout
est pareil en gros et en détail. » VI, 37, p. 1185 « Si l'on ne
sent plus rien, on ne sentira pas non plus de mal ; si l'on a un nouveau mode de
sentir, l'on sera un vivant d'une nouvelle sorte, et on ne cessera pas de
vivre. » VIII, 58, p. 1211 « Les cycles cosmiques sont identiques,
vers le haut et vers le bas d'une période à une autre. » IX, 28, p. 1217
« Car il est dans la nature de toute chose de changer, de se modifier, de
se corrompre, pour que d'autres naissent ensuite. » XII, 21, p. 1244.
Retraite
: « Ils se cherchent des retraites, maisons de campagne, plage
ou montagne…(mais) il n'est pas de retraite plus tranquille ni plus
débarrassée d'affaires que dans sa propre âme… ». IV, 3, p. 1159.
Réveil
: « À l'aurore, lorsque tu te réveilles péniblement, aie toute prête
cette pensée : "C'est pour faire mon œuvre d'homme que je
m'éveille". » V, 1, p. 1169 .
Revivre
: « Comprends-le bien, sois sensé ; tu peux revivre. Vois à
nouveau les choses comme tu les voyais ; car c'est cela revivre. »
VII, 2, p. 1190.
Rien
: « …car rien ne vient
de rien, et rien ne retourne au néant, de même la pensée vient, elle aussi, de
quelque part.» IV, 4, p. 1160.
Romain
: « À toute heure du jour
songe gravement, comme Romain et homme, à faire ce qui t'incombe avec le
sérieux d'un homme exact et simple, avec tendresse aussi et
libéralité… » II, 5, p. 1147.
Route
: « Vise toujours à la brièveté. Brève est la route de la
nature, et c'est la manière de tout faire et de tout dire le plus
raisonnablement possible ; un tel propos t'affranchit de bien des
fatigues, de campagnes militaires, d'affaires administratives, du style
recherché. » IV, 51, p. 1168 « …Va droit ton chemin, en te
conformant à ta nature propre et à la nature universelle ; il n'y a qu'une
route pour l'une et pour l'autre. » V, 3, p. 1170 « Ta vie peut
toujours avoir un heureux cours puisque tu peux toujours prendre le bon chemin,
juger et agir avec méthode. » V, 34, p. 1178.
Ruse
: «…À avoir appris jusqu'où vont la méchanceté, la ruse
et l'hypocrisie des tyrans… ». I, 11, p. 1141.
Rusticus : Junius Rusticus, consul
ordinaire puis préfet de la Ville, membre du conseil de l'empereur, proche
collaborateur de l'empereur, personnage cité in I, 7, p. 1139-40. C'est sans
doute lui qui lui fait découvrir la philosophie d'Épictète.
S
Sage
(s) : « Pénètre bien la partie dirigeante de leur âme
vois ce qu'évitent les sages et ce qu'ils recherchent. » IV, 38, p. 1166.
Sagesse
: « Tu vas bientôt
mourir, et tu n'es encore ni simple, ni calme, ni libre du soupçon qu'un
dommage peut te venir du dehors, ni bienveillant pour tous, ni porté à mettre
la sagesse dans la seule pratique de la justice. » IV, 37, p. 1166.
Salamine
(ou le Salaminien): référence à Léon de
Salamine, sauvé par Socrate in 66, VII, p. 1198.
Salut
: « Salut de la vie : voir complètement ce qu'est chaque chose,
de toute son âme, agir justement et dire la vérité. » XII, 29, p. 1246.
Sanglier
: « …l'écume qui coule de la gueule du sanglier, et bien
d'autres choses, si on observe en détail, sont sans doute loin d'être belles,
et pourtant, parce qu'elles dérivent d'êtres produits par la nature, sont un
ornement et une séduction… ». III, 2, p. 1152 «
Une araignée est
très fière de chasser la mouche, d'autres le sont de chasser le lièvre, ou la
sardine au filet, ou bien l'ours ou le Sarmate. Ceux-là ne sont-ils pas des
brigands à bien examiner leurs pensées ? » X, 10, p. 1225.
Sarmate(s)
: cité(s) in 10, X, p. 1225. Référence à la campagne victorieuse de
l'empereur…
Satyron : "En voyant Satyron…". Personnage
cité in 31, X, p. 1228.
Science
: « L'un est sans tunique
et il est philosophe ; un autre sans livre et il est philosophe (…). Et moi
qui peux me nourrir de science,
je ne lui reste pas fidèle ! » IV, 30, p. 1164.
Scipion
[l'Africain] : personnage historique, vainqueur d'Hannibal dans la
seconde guerre punique, cité in 33, IV, p. 1165.
Secunda : seconde femme de Claudius Maximus,
le maître de Marc Aurèle, citée in 25, VIII, p. 1204.
Semences
(graines…) : voir toute la pensée 36 du Livre IV, p. 1165.
Sensation(s)
: « La sensation ? Obscure. » II, 17, p. 1150
« Mais lorsque les impressions se propagent jusqu'à la pensée (…) il ne
faut pas alors tenter de résister à la sensation, qui est chose
naturelle… » V, 26, p. 1176.
Sentiments
: « Prends garde de ne
pas avoir, à l'égard des misanthropes, les sentiments que les misanthropes ont
à l'égard des hommes. » VII, 65, p. 1198.Voir également toute la pensée
8 du Livre X, p. 1224-25 .
Séparation
: « Je m'en sépare [de ceux que je quitte…], mais comme de
mon propre corps, sans résistance ni violence ; c'est là aussi un acte
conforme à la nature. » X, 36, p. 1231.
Sérénité
: « La souffrance est un mal ou bien pour le corps (qu'il le
prouve donc) ou bien pour l'âme, mais l'âme est capable de garder la sérénité
et le calme qui lui sont propres et de juger qu'elle n'est pas un mal. Car
tout jugement, toute volonté, tout désir, toute aversion sont en nous-mêmes, et
le mal ne monte pas jusque là.» VIII, 28, p. 1205.
Service(s)
: voir toute la pensée 74 du Livre VII, p. 1200.
Sévère
: Claudius Severus, personnage cité in I,
14, p. 1141 et in 31, X, p. 1228 péripatéticien,
père du gendre de Marc Aurèle.
Sextus
: voir toute la Pensée 9 du Livre I, p.1140 Sextus de
Chéronée, philosophe stoïcien grec, neveu de Plutarque, un professeur duquel
il connaît et admire l'enseignement. Maître pleuré par Marc à sa mort.
Silvanus : personnage cité in 31, X, p. 1228.
Simplicité
: « De ma mère… et en outre dans la manière de vivre, une
simplicité bien éloignée des habitudes des riches. »
I, 3, p. 1139 «
[développer…] les pensées simples et bienveillantes d'un être
sociable… » III, 4, p. 1153.
Sociabilité
: « Car il est démontré depuis longtemps que nous sommes nés
pour la société. » V, 16, p. 1174 "Les êtres raisonnables dans des
individus distincts sont faits pour une unique action d'ensemble" : voir
toute cette pensée 13 du Livre VII, p. 1191-92 sur le rejet de l'insociabilité
comme étant contre nature : « La partie la plus importante dans la
constitution de l'homme, c'est la faculté sociable. » VII, 55, p. 1197
voir également toute la pensée 34 du Livre VIII, p. 1206 « Comme tu es
toi-même une composante d'un ensemble social, que chacune de tes actions soit
aussi une composante d'une vie sociale. » IX, 23, p. 1216.
Socrate
: cité de nombreuses fois. In 17, I, p. 1143 in 3, III, p. 1153 ;
in 6, III, p. 1155, in 66, VII, p. 1198 ; in 39, X, p. 1240 ; in 23 et 28, XI,
p. 1239.
Sœur
: « Des dieux : avoir de bons aïeux, de bons parents, une bonne
sœur, de bons maîtres, de proches parents et amis presque tous bons… ».
I, 17, p. 1143. Sa œur : Annia
Cornificia Faustina.
Soin(s)
: « Qu'est-ce donc qui doit fait l'objet de nos soins ?
Une chose unique ; une pensée de justice, des actions sociables, une parole
incapable de jamais mentir, une disposition à saluer tout ce qui arrive comme
chose nécessaire, connue et dérivée d'un tel principe et d'une telle source. »
IV, 33, p. 1165.
Soleil
: « Le soleil veut-il jouer le rôle
de la pluie ? » VI, 43, p. 1186 « Le soleil lui aussi dira :
je suis né pour une fin, et de même les autres dieux. Et toi, pour quelle
fin es-tu né ? Pour le plaisir ? Vois si cette pensée est supportable.
» VIII, 19, p. 1204 « Le soleil paraît se déverser partout et il se
déverse bien, mais sans s'épuiser. » VIII, 57, p. 1210
« Une est la
lumière du soleil, bien qu'elle se disperse sur les murs, sur les montagnes et mille
autres obstacles. » XII, 30, p. 1246.
Sommeil
: « Il ne faut pas agir et parler, comme on le fait en
dormant. » IV, 46, p. 1167 « Lorsque tu as un réveil difficile,
rappelle-toi qu'il est conforme à ta constitution et à la nature humaine de
produire des actions socialement utiles, tandis que tu as le sommeil en commun
avec les bêtes sans raison… ». VIII, 12, p. 1203.
Sophistique
et Sophistes : « De Rusticus : …ne
pas me laisser entraîner à la passion de la sophistique. » I, 7, p. 1217.
Sort
: « Le sort ?
Difficile à deviner. » II, 17, p. 1150 "Souviens-toi au reste, à tout
motif de chagrin, de ce principe : Non, ce n'est pas une malchance" ; et c'est
une chance de la supporter généreusement. » IV, 49, p. 1168.
Sortir
: « …si tu t'aperçois que tu bronches et que tu es à bout de
force, aie le courage d'aller dans un coin où tu te
domineras, et même quitte tout à fait la vie, sans colère, simplement,
librement, discrètement, ayant au moins fait dans ta vie ce seul acte, la
quitter ainsi. » X, 8, p. 1224.
Sots
: « Tout ce qui arrive
est aussi ordinaire et connu d'avance qu'une rose au printemps ou les fruits en
été : tels sont la maladie ou la mort, le blasphème, la ruse et tout ce qui
réjouit ou peine les sots. » IV, 44, p. 1166.
Souffle
: « Ce que je suis : chair, souffle vital et raison. » II,
2, p. 1146 « Et le souffle vital, pareil aux autres êtres, passe, dans
ses changements, de l'un à l'autre de ces états. » IX, 36, p. 1219
« Tu es composé de trois choses : le corps, le souffle vital et
l'intelligence. » XII, 3, p. 1241.
Souffrance
: « Sur la souffrance :
insupportable, elle fait mourir ; si elle dure, elle est supportable ;
en s'isolant la pensée peut garder son calme, et le principe directeur n'en
devient pas pire. Pour les parties maltraitées par la douleur, qu'elles
donnent leur témoignage sur elle, si elles peuvent.» VII, 33, p. 1194
« À propos de chaque souffrance, aie toujours prête cette pensée qu'elle
n'est pas chose honteuse et qu'elle ne rend pas plus mauvaise l'intelligence qui
nous dirige ; elle ne la gâte point ni dans son universalité ni dans sa
sociabilité. » VII, 64, p. 1198 : pensée 64 à lire in extenso
« La souffrance est un mal ou bien pour le corps (qu'il le prouve donc) ou
bien pour l'âme, mais l'âme est capable de garder la sérénité et le calme
qui lui sont propres et de juger qu'elle n'est
pas un mal. » VIII, 28, p.1205, voir toute cette pensée.
Soumission
des courtisans : « Ils [les courtisans] se méprisent entre eux,
et ils se flattent ; ils veulent être supérieurs les uns aux autres, et ils se
cèdent les meilleures places. » XI, 14, p. 1235.
Source
: « …Songe plutôt à la source d'où vient toute chose. »
VI, 36, p. 1185 « Regarde en toi-même ! En toi est la source du
bien qui peut toujours jaillir, si tu creuses toujours. » VII, 59, p. 1197
« Si j'agis, je rapporte mon action à la bienfaisance envers les
hommes. Si un événement survient, je l'accepte en le rapportant aux dieux
et à la source universelle d'où dérivent tous les événements. » VIII, 23,
p. 1204.
Souvenir
: « Tout être matériel
disparaît très vite dans la substance universelle ; toute cause est
ramenée très vite à la raison universelle ; le souvenir de toute chose est
très vite recouvert par la durée. » VII, 10, p. 1191.
Spectacles
: « Comme les spectacles de l'amphithéâtre et d'autres lieux
pareils s'offrent toujours les mêmes à ta vue et que l'uniformité les rend
fastidieux, il faut avoir le même sentiment à l'égard de la vie entière
toutes choses du haut en bas sont les mêmes et faites des mêmes éléments. Jusques
à quand ? » VI, 46, p. 1187.
Sphère
: « Devenu sphérique, il garde sa forme circulaire. »
Citation d'Empédocle in VIII, 41, p. 1207 « La sphère de l'âme garde sa
forme lorsqu'elle ne s'étend pas vers les objets, ne se contracte pas, ne se
dissémine pas, ne s'amollit pas, mais lorsqu'elle est éclairée d'une lumière
qui fait voir la vérité en toutes choses et aussi en elle
même<. » XI, 12, p. 1234-35.
Stertinius : personnage cité in 27, XII, p. 1246, général de Tibère.
Stoïciens
: « Les Stoïciens, eux, croient seulement que c'est difficile
[de percevoir les choses en vérité] ; toujours notre assentiment est
inconstant où est, en effet, l'homme constant ? » V, 10, p.
1172.
Substance
: « Songe souvent à la course folle des êtres et des
événements, à la vitesse à laquelle ils se remplacent. Car l'être est comme un
fleuve en continuel écoulement, ses activités sont en changement
incessant… ». V, 23, p. 1175 « La substance de l'univers est
docile et facile à modifier. » VI, 1, p. 1179 « Toutes les substances
se modifient très vite si leurs parties se trouvent réunies, ou elles
s'évaporeront, ou bien elles se dissiperont. » VI, 4, p. 1179
« Tout être matériel disparaît très vite dans la substance
universelle. » VII, 10, p. 1191 « À travers la substance de
l'univers, comme à travers un torrent, tous les corps s'en vont, liés
intimement à l'univers et concourant à son œuvre, comme les parties de notre
corps sont liées les unes aux autres. » VII, 19, p. 1192-93 « Une
est la substance universelle, bien qu'elle se disperse en mille corps
individuels. » XII, 30, p. 1246.
Suicide
: « La vie que tu penses vivre une fois parti, tu peux la vivre
ici-bas. Si on ne te le permet pas, alors sors de la vie, mais non pas comme si
tu subissais quelque mal. "De la fumée ! Je m'en vais." Pourquoi voir là
une affaire ? ». V, 29, p. 1176-77 « Aie le courage d'aller
dans un coin où tu te domineras, et même quitte tout à fait la vie, sans
colère, simplement, librement, discrètement, ayant fait au moins dans ta vie ce
seul acte, la quitter ainsi. » X, 8, p. 1224 « Ou bien tu vis ici,
et tu y es maintenant habitué ; ou bien tu te retires ailleurs, et tu l'as
voulu ; ou bien tu meurs, et ta fonction est accomplie. Hors cela il n'y a
rien. Calme-toi donc ». X, 22, p. 1227 « Tout ici dépend de
toi car qui t'empêche d'être bon et simple ? Décide seulement de
cesser de vivre, si tu ne dois pas être tel ; car la raison n'exige pas
que tu vives, si tu n'as pas ces qualités. » X, 32, p. 1229 « De
même l'ensemble constitué par toutes nos actions, c'est-à-dire la vie, si elle
cesse au moment opportun, n'éprouve aucun mal pour avoir cessé ; et celui
qui fait cesser cette série d'actions au moment opportun, n'en est pas plus mal
disposé. Or le moment opportun et la limite, c'est la nature qui les fixe,
quelque fois la nature particulière de l'être, lorsqu'il atteint la vieillesse,
en tout cas la nature de l'univers ; ses parties changent, mais le monde,
dans son ensemble, reste toujours jeune et dans toute sa force. » XII, 23,
p. 1244-45.
Sympathie
universelle : « Si la
pensée nous est commune, la raison qui fait de nous des êtres raisonnables,
nous est aussi commune ; et s'il en est ainsi, la raison, qui ordonne ce
qui est à faire ou non, nous est commune ; par conséquent, la loi aussi
est commune ; s'il en est ainsi, nous sommes des citoyens ; donc nous
avons part à un gouvernement, et par conséquent le monde est comme une
cité ; car à quel autre gouvernement commun pourrait-on dire que tout le
genre humain a part ? ». IV, 4, p. 1160 bas « Ou un monde bien
ordonné, ou un chaos fait d'un amas de matériaux. Ou bien peut-il y avoir en
toi quelque ordre, et, dans l'univers rien que désordre ? Et cela quand
tout y est distinct, et pourtant combiné; et concordant. » IV, 27, p. 1164
« Penser sans cesse que le monde est un vivant unique, ayant une seule
substance et une seule âme… » Voir toute cette belle pensée 40 du
Livre IV voir également toute la pensée 45 du Livre IV, p. 1166 :
« …les événements ne se succèdent pas purement et simplement, ils
montrent une admirable liaison. » « L'intelligence de l'univers est
sociable ; de fait, si elle a créé les êtres inférieurs, c'est en vue des
supérieurs, et elle a ajusté les êtres supérieurs les uns aux autres. Tu vois
comment elle a subordonné, coordonné, comme elle a distribué à chacun ce qui
répond à sa valeur, comment elle a rassemblé les meilleurs pour une vie de
mutuelle concorde. » V, 30, p. 1177 "Songe souvent à la liaison de
toutes les choses dans le monde et à leurs rapports les unes avec les autres."
VI, 38, p. 1185. Lire également les pensées 44 et 45 du même Livre VI, p.
1186-87 « Toutes les choses sont entrelacées les unes avec les
autres ; c'est un lien sacré ; et il n'y a presque aucune d'elles qui
soit étrangère à l'autre ; car elles ont une ordonnance commune, et
elles forment un seul et même monde. » VII, 9, p. 1191 « … car
notre nature est partie de la nature universelle comme la feuille est partie de
la plante, avec cette différence que la feuille est partie d'un être insensible
et sans raison, qui peut rencontrer des obstacles, tandis que la nature humaine
est partie d'une nature libre d'entraves, intelligente et juste. » VIII,
7, p. 1202 « Trois relations : l'une avec la cause qui m'entoure,
l'autre avec la cause divine d'où procèdent pour tous tous
les événements, la troisième avec mes compagnons de vie. » VIII, 27, p.
1205 « Une est la lumière du soleil, bien qu'elle se disperse sur les
murs et les montagnes et mille autres obstacles. Une est la substance
universelle, bien qu'elle se disperse en mille corps individuels. » XII,
30, p. 1246.
T
Tandasis : personnage cité in I, 6, p. 1139.
Télaugès> : personnage cité in VII, 66, p. 1198, voir note n° 3 p.
1382.
Témoignages
: « Considérer sans cesse quels sont ceux dont tu désires le
témoignage et quelles sont leurs facultés directrices. Car tu ne feras pas
de reproche à ceux qui pèchent involontairement et tu ne leur demanderas pas
leur témoignage, si tu envisages les sources de leurs opinions et de leurs penchants. »
VII, 62, p. 1198.
Tempérance
: « Si dans la vie humaine tu trouves mieux que la justice, la
vérité, la tempérance, le courage, et en général la satisfaction que ton esprit
trouve en lui-même dans les actes où il se montre agissant selon la droite
raison (…), si, dis-je, tu vois une chose meilleure, tourne-toi vers elle de
toute ton âme pour jouir de la perfection que tu as découverte. » III, 6,
p. 1154-55 « Je ne vois pas, dans la constitution de l'être raisonnable,
de vertu qui se rebelle contre la justice ; mais contre le plaisir, j'en
vois une, c'est la continence. » VIII, 39, p. 1207.
Temps
: « Songe depuis combien
de temps tu diffères, et combien de fois tu as obtenu des dieux des dates
d'échéance, sans en profiter. » Voir toute la suite de cette pensée 4
du Livre II, p. 1147 « Le temps est un fleuve fait d'événements et un
courant violent ; simultanément une chose apparaît et elle est
emportée ; une autre est apportée ; l'autre va être
transportée. » IV, 43, p. 1166 « Regarde en arrière le gouffre du
temps et en avant un autre infini. En lui quelle différence entre trois jours
de vie, et le triple de la durée de la vie de Nestor ? » IV, 50, p.
1168 « Songe souvent à la course folle des êtres et des événements, à la
vitesse à laquelle ils se remplacent. » V, 23, p. 1175 voir aussi la
pensée 24 p. 1176 voir également la pensée 15 du livre VI sur le
fleuve du temps et le cours de la vie page 1181 « Sur toutes choses
invoque les dieux, et ne te soucie pas du temps que tu vaqueras à cette
occupation ; car même trois heures ainsi passées sont suffisantes. »
VI, 23, p. 1183 « Tout est petit, fuyant, évanouissant. » VI, 36,
p. 1185 « …comme tu te contentes de la quantité du corps qui t'as été
assigné, contente-toi aussi du temps qui t'es départi. » VI, 49, p. 1188
« Il n'y a rien de nouveau tout est habituel et rien n'est
durable. » VII, 1, p. 1190 « Tout être matériel
disparaît très vite
dans la substance universelle ; toute cause est ramenée très vite à la raison
universelle ; le souvenir de toute chose est très vite recouvert par la
durée. » VII, 10, p. 1191 « À travers la substance de l'univers,
comme à travers un torrent, tous les corps s'en vont, liés intimement à
l'univers et concourant à son œuvre… ». VII, 19,
p. 1192 « Proche
est le moment où tu auras tout oublié ; proche celui où tous t'auront
oublié. » VII, 21, p. 1193 « Allons ! Complais-toi dans le
temps présent. » VIII, 44, p. 1208 « Dans quelles dispositions de
corps et d'âme il faut que la mort nous saisisse : brièveté de la vie, gouffre
du temps en arrière et en avant, fragilité de toute matière. » XII, 7, p.
1243 « Quel mince fragment de temps infini et insondable est la part de
chaque être ! Très vite il disparaît dans l'éternité. » XII, 32, p.
1247.
Terre
: « …car la terre entière n'est qu'un point, et ce pays
n'en est qu'une infime fraction… ». IV, 3, p. 1160 « Je vais à
travers les êtres de la nature jusqu'à ce que je tombe et entre dans le
repos. (…)
je tomberai sur cette terre, d'où mon père a tiré la semence génératrice, ma
mère le sang de mon corps, ma nourrice son lait, c'est d'elle que, chaque jour
depuis tant d'années, me viennent nourriture et boisson ; c'est elle qui
porte mes pas et qui sert à tant de mes besoins. » V,
4, p. 1170 « Les
choses nées de la terre reviennent à la terre et celles qui naissent d'un germe
éthéré reviennent à la voûte céleste » À
moins qu'il n'y ait destruction
des entrelacements d'atomes et dispersion des éléments impassibles. » VII,
50, p. 1196 « De plus ils [les hommes] sont dans un coin de cette
région [la terre] ; et dans ce coin il n'y a pas d'accord entre tous, ni
même d'accord d'un homme avec lui-même et la terre entière est un
point. » VIII, 21, p. 1204 « …de même il y a une terre unique
pour tous les êtres terrestres, une lumière unique pour voir et un air unique à
respirer pour tous êtres qui possèdent des yeux et une âme. » IX, 8, p.
1214 « Voici que la terre va nous recouvrir tous ; puis elle-même
changera et les choses changeront indéfiniment et une fois encore
elles changeront indéfiniment. » IX, 28, p. 1217 « "La terre
aspire à la pluie ; le vénérable éther aspire
à.…" » ; le
monde, lui, aspire à produire ce qui doit se produire. » X, 21, p. 1227
« Sur quelle petite motte du globe terrestre marches-tu ! Songe à
tout cela et pense que rien n'est grand que d'agir comme le veut ta nature et
de subir ce que produit la nature universelle. » XII, 32, p. 1247.
Théophraste
: philosophe grec, péripatéticien successeur d'Aristote à la tête du
Lycée, cité par Marc Aurèle, in II, 10, p. 1148, parce que
lu et étudié par lui.
Théorie
et pratique : « De Rusticus : …ne
pas se laisser entraîner à la passion de la sophistique ; ne pas écrire de
traités théoriques… » I, 7, p. 1139-40 voir également les pensées 9
et 11 du Livre X, p 1223.
Thraséa : sénateur romain et stoïcien qui fut assassiné par Néron
en 66. Il est cité in I, 14, p. 1141.
Tibère
: empereur cité en XII, 27, p. 1246. Stoïcien, par dédain du genre
humain et de la cour, s'est retiré à Capri, gouvernant par l'intermédiaire de
son ministre Séjan.
Tombeaux
: « …Pense à cette inscription sur les tombeaux : "le
dernier de sa propre race", et songe aux efforts, qu'ont faits ses ascendants,
pour laisser un héritier. » VIII, 31, bas p. 1205.
Toupie
: « Fais comme le vieillard qui, en partant, demandait la
toupie de son élève, en sachant bien que c'était une toupie en effet
qu'y a-t-il de beau dans ces choses qui roulent ? » V, 36, p. 1178.
Tourment
: « Une seule chose me
tourmente, c'est la crainte de faire ce que la constitution de l'homme ne veut
pas ou d'agir comme elle ne veut pas ou de faire ce que, actuellement, elle ne
veut pas. » VII, 20, p. 1193.
Tragédie
: « Vaine ostentation
d'une pompe solennelle, tragédies sur la scène, troupeaux de moutons ou de
bœufs, combats à la lance, (…) il faut, devant tout cela, rester bienveillant
et ne pas se cabrer, mais avoir conscience que la valeur de chacun est en
proportion des choses qu'il prend au sérieux. » VII, 3, p. 1190
« Les tragédies ont d'abord été produites au théâtre pour
rappeler des
événements, et, puisqu'ils se sont réellement passés, nous avertir, puisqu'ils
nous séduisent sur la scène, de ne pas en être accablés sur la grande scène du
monde ». XI, 6, p. 1233.
Trajan
: « Passe maintenant à l'époque de Trajan, c'est encore la même
chose ; cette vie, elle aussi, a disparu. » IV, 32, p 1165. Trajan a
été empereur de 98 à 117.
Transformation
: voir toute la pensée 28 du Livre IX p. 1217 voir
également la pensée 7 du Livre X.
Travail
: « De celui qui m'a élevé : (…) avoir peu de besoins, faire
son travail et ne pas se mêler de tout. » I, 5, p. 1139 « Pour la
main ou pour le pied il n'y a pas de travail contre nature, tant que le pied
fait sa fonction de pied et la main sa fonction de main. De même pour l'homme
en tant qu'homme, il n'y a pas de travail contre nature, tant qu'il accomplit
sa fonction d'homme. » VI, 33, p. 1185 « Ne travaille pas comme un
misérable ou bien pour éveiller la pitié ou l'admiration : cherche seulement à
mettre dans tes mouvements et dans tes dispositions ce qu'exige la règle
politique. » IX, 12, p. 1215.
Tropéophoros : personnage cité in 31, X, p. 1228.
Trouble(s)
: « …d'abord, les
choses ne touchent pas l'âme, elles restent dehors immobiles, et les troubles
ne viennent que de l'opinion intérieure. » IV, 3, p. 1160 « Lorsque
tu es forcé par les circonstances de ressentir quelque trouble, reviens vite à
toi-même, ne t'écarte pas de la cadence plus qu'il n'est nécessaire, car tu
seras plus maître de l'accord, en y revenant constamment. » VI, 11, p.
1180 « D'abord ne te trouble pas ; car tout est conforme à la nature de
l'univers ; dans peu de temps, tu ne seras rien nulle part, non moins
qu'Hadrien ou Auguste. » VIII, 5, p. 1202 « Que l'image de ta vie
entière ne te trouble pas. Ne va pas songer à toutes les choses pénibles qui
sont probablement survenues ; mais à chaque moment présent demande-toi : Qu'y a-t-il dans ce fait d'insupportable et
d'irrésistible ? ». VIII, 36, bas p. 1206.
Tyrans
: « De Fronton : …avoir
appris jusqu'où vont la méchanceté, la ruse et l'hypocrisie des tyrans, et que
ceux qu'on appelle chez nous les patriciens manquent trop de cœur. » I, 11, p. 1141 « Considérer sans cesse
combien (…) de tyrans, qui, avec un terrible orgueil, ont usé comme des
dieux, de leur pouvoir sur la vie des hommes […] sont morts. » IV, 48, p.
1167.
U
Union
: voir toute la pensée 34 du livre VIII.
Unité-Unicité
: « Car toutes les choses sont en quelque sorte entrelacées
entre elles ; et par là toutes sont amies
les unes des autres… ». VI, 38, p. 1185 voir toute la pensée 9 du Livre VII p.
1191 « …tu t'arraches en quelque sorte à l'unité de la nature ;
tu en
es une excroissance, une partie ; et maintenant tu t'es retranché d'elle. »
VIII, 34, p. 1206 voir toute la pensée 8 du Livre IX.
Univers-Universel
: « …car s'irriter contre ce qui survient, c'est comme
déserter la nature universelle. » II, 16, p. 1150 « La substance de
l'univers est docile et facile à modifier. » VI, 1, p. 1179 « À
travers la substance de l'univers, comme à travers un torrent, tous les corps
s'en vont, liés intimement à l'univers et concourant à son œuvre, comme les
parties du corps sont liées les unes aux autres. ». VII, 19, p. 1192-93
« Les parties de l'univers qui, par nature, sont contenues dans le monde,
périssent nécessairement [le mot doit être pris au sens de subir une
altération]… ». X, 7, p. 1223.
Usage
: « Car si la raison commence à défaillir, ce ne sont pas les
fonctions de respirer, de se nourrir, d'imaginer, d'agir instinctivement et
choses pareilles qui nous manqueront, mais l'usage de soi-même, la connaissance
précise et complète des devoirs, la décision sur cette question :
faut-il quitter la vie ? » III, 1, p. 1152
« …dans l'usage des dogmes, il faut ressembler au lutteur de pancrace,
plutôt qu'au gladiateur… » XII, 9, p. 1243 « Comment
l'intelligence directrice use-t-elle d'elle-même, car tout est là : le reste,
dépendant ou non de ta volonté libre, est cadavre et fumée. » XII, 33, p.
1247.
Utile-Utilité
: « Qui a choisi son propre esprit… il vivra sans rien
rechercher et sans rien fuir… ». III, 7, p. 1155 « …quelle
utilité cet objet présente… » III, 11, p. 1156 « Il
ne faut dire
de l'homme nulle chose qui ne soit utile à l'homme en tant qu'il est
homme… ». V, 15, p. 1174 « La vie que tu penses vivre une fois
parti, tu peux la vivre ici-bas. Si on ne te le permet pas, alors sors de
la vie, mais non pas comme si tu subissais quelque mal "de la fumée ! Je m'en
vais". » V, 29, p. 1176-77 « Or, il est utile à chaque être de se
conformer à sa constitution et à sa nature propre… ». VI, 44, p. 1187
« Mais de plus, si tu observes ce qui se passe d'ordinaire, tu verras que
tout ce qui arrive à un homme est utile aux autres hommes. Qu'on prenne ici le
mot utile dans son sens général qui s'applique aux choses moyennes. » VI,
45, p. 1187 « Ce qui n'est pas utile à l'essaim n'est pas non plus utile
à l'abeille. » VI, 54, p. 1188 « Car ce
que je fais par moi-même ou
à l'aide d'un autre doit tendre à ce seul but, l'utilité commune et l'heureuse
appropriation. » VII, 5, p. 1191 « N'aie pas honte de te
faire aider ; car tu te proposes de faire ce qui est utile, comme le
soldat à l'assaut des murs. » VII, 56, p. 1191 « Comme un mort,
comme un homme qui cesse de vivre à l'instant présent, il faut vivre selon la
nature le surplus de vie qui nous reste. » VII, 56, p. 1197 « Il te
reste peu de temps. Vis comme sur une montagne. Ici ou là c'est sans
importance, puisque l'on est partout comme dans sa ville. ». X, 15, p.
1226 « À chacun est utile ce que la nature lui apporte ; et cela
lui est utile au moment même où elle le lui apporte. ». X, 20, p. 1227.
V
Valeur : « …mais
avoir conscience que la valeur de chacun est en proportion des choses qu'il
prend au sérieux. » VII, 3, p. 1190.
Vanité : « Vaine
ostentation d'une pompe solennelle… » VII, 3, p. 1190 « La
manière d'agir de la philosophie est simple et consciencieuse ; ne me
pousse pas à la vanité. » IX, 29, p. 1217 « Lorsqu'ils croient
te nuire en te blâmant, ou te servir en te louant, quelle prétention. »
IX, 34, p. 1218.
Vélius
Rufus : tribun militaire sous Domitien,
personnage cité in XII, 27, p. 1246.
Vérité : « Si l'on
peut me convaincre et me montrer que je juge ou que j'agis à tort, je serai
content de changer ; car je cherche la vérité qui ne peut être un dommage
pour personne ; or celui qui persiste dans son erreur ou son ignorance
subit un dommage. » VI, 21, p. 1182 « La seule chose qui ait ici un
grand prix, c'est de vivre dans la vérité et la justice en se montrant
indulgent envers les hommes injustes et menteurs. »VI, 47, p. 1187
« La lumière d'une lampe brille jusqu'à ce qu'elle s'éteigne et elle ne
perd pas son éclat ; la vérité qui est en toi, la justice, la tempérance
s'éteindront-elles avant toi ? ». XII, 15, p. 1243.
Vers : « Quant à toi,
ne sois pas une partie semblable à ce vers plat et ridicule dans la tragédie
que mentionne Chrysippe. » VI, 42, p. 1186.
Verts (et Bleus…) : « De
celui qui m'a élevé : n'avoir été ni pour les Verts ni pour les Bleus, ni pour
les Petits Boucliers ni pour les Longs… ». I, 5, p. 1139.
Vertu(s) : pour les
vertus qui lui sont léguées par ses parents et ses maîtres : voir tout le Livre
I « En haut, en bas, en cercle ; ce sont les transports des
éléments. Mais le mouvement de la vertu n'est en aucun de ces transports ;
il est chose plus divine, et, avançant par un chemin difficile à concevoir, il
chemine comme il faut. » VI, 17, p. 1182 « Rien ne rend plus
content que les images des vertus, apparaissant dans les caractères de nos
compagnons de vie et se rencontrant, autant que possible, toutes ensemble.
Aussi faut-il les avoir présentes à
l'esprit. »VI, 48, p. 1188 « Je ne vois pas, dans la constitution
de l'être raisonnable, de vertu qui se rebelle contre la justice ; mais,
contre le plaisir, j'en vois une, c'est la continence. » VIII, 39, p. 1207
« Le mal et le bien d'un être raisonnable et sociable n'est pas dans ce
qu'il éprouve, mais dans ce qu'il fait, de même que la vertu et le vice ne sont
pas dans les sentiments, mais dans les actes. » IX, 16, p. 1215.
Vérus
: grand-père de Marc Aurèle qui adopta et éleva son petit-fils à la mort de
son propre fils.
Vespasien : personnage
cité in IV, 32, p. 1164-65 empereur romain de 69 à79.
Vice(s) : « Tous
leurs défauts leur viennent de ce qu'ils ignorent les biens et les maux. »
II, 1, p. 1146 "Qu'est-ce que le vice ? - C'est ce que tu as vu
souvent." VII, 1, p. 1190 « Il est ridicule de ne pas éviter son
propre vice, ce qui est possible, et de chercher à éviter le vice d'autrui, ce
qui est impossible. » VII, 71, p. 1199-1200 « Le vice en général
n'est pas nuisible ; pris en détail, il ne nuit qu'à celui à qui il est
permis de s'en débarrasser dès qu'il le voudra. » VIII, 55, p. 1210
« …de même la vertu et le vice ne sont pas dans les sentiments, mais
dans les actes. » IX, 16, p. bas 1215 « Il est bon aussi de songer
de suite à la vertu que la nature a donnée à l'homme contre ce vice. » Voir
toute cette pensée 42 du Livre IX, p. 1220-21.
Vie : « Injurie-toi,
mon âme, injurie-toi ! Tu ne trouveras plus d'occasion de t'honorer ;
car la vie est courte pour chacun, et la tienne est déjà presque achevée sans
que tu aies eu le respect de toi-même ; mais c'est dans les âmes que tu
plaçais ton bonheur. » II, 6, p. 1147 « Dusses-tu vivre trois mille
ans et autant de fois dix mille ans, souviens-toi pourtant que personne ne perd
une autre vie que celle qu'il vit, et qu'il n'en vit pas d'autre que celle
qu'il perd. Donc le plus long et le plus court reviennent au même. » II,
14, p. 1149 « La durée de la vie humaine ? Un point. Sa
substance ? Fuyante » II, 17, p. 1150 « Il ne faut pas seulement songer
que la vie s'épuise chaque jour et qu'elle va diminuant ; il faut aussi penser
que si l'on vivait plus longtemps, on n'est pas certain qu'une intelligence
comme la nôtre suffirait encore à comprendre la réalité
et l'étude qui vise à
l'expérience des choses divines et humaines. » III, 1, p. 1152 « N'use
pas ce qui te reste de vie à t'imaginer ce que pensent les autres, à moins que
ce ne soit en rapport avec l'intérêt général. » III, 4, p. 1153
« Si dans la vie humaine tu trouves mieux que la justice, la vérité, la
tempérance, le courage (…) si, dis-je, tu vois une chose meilleure,
tourne-toi vers elle de toute ton âme pour jouir de la perfection que tu as
découverte. » III, 6, p. 1154-55 « Le monde est changement ; la vie
est opinion . » Citation de Démocrite reprise par Marc Aurèle à la
fin de la pensée 3 du Livre IV, p. 1160 « Ne pas vivre comme si tu
devais vivre dix mille ans. La nécessité est suspendue sur toi. Tant que tu
vis, tant que cela t'est permis, améliore-toi. » IV, 17, p. 1162
« Vivre avec les dieux. Il vit avec les dieux celui qui leur montre une
âme contente de la part qui lui est attribuée, et agissant selon la volonté du
démon que Zeus a donné à chacun comme chef et comme guide, et qui est un
fragment de lui-même. Ce démon, c'est l'intelligence et la raison que possède
chacun de nous. » V, 27, p. 1176 « La vie que tu penses vivre une
fois parti, tu peux la vivre ici-bas. Si on ne te le permet pas, alors sors de
la vie non pas comme si tu subissais quelque mal. « De la fumée ! Je
m'en vais » (citation d'Épictète) » V, 29, p. 1176-77
« Ta vie
peut toujours avoir un heureux cours puisque tu peux toujours prendre le bon
chemin, juger et agir avec méthode. » V, 34, p. 1178 « Même cette
vie de chacun de nous est comme l'émanation du sang ou la respiration de
l'air… ». VI, 15, p. 1181 « La vie est courte ; et le seul
fruit de notre vie sur terre, c'est une sainte disposition et une activité
utile à la société. » VI, 30, p. 1184 « Moissonner
la vie comme un
épi mûr ; l'un est, l'autre n'est pas. » Citation d'Euripide in pensée
40, VII, p. 1195 « Examiner le cours des astres dont la course est
commune ; penser continuellement
aux transformations des éléments les uns dans les autres. De telles
images purifient ce qu'il y a de sordide dans la vie d'ici-bas. » VII, 47,
p. 1195 bas « …il est impossible de sortir de la forme des événements
actuels ; c'est donc une même chose de raconter la vie des hommes pendant
quarante ans et pendant dix mille ans. Que verra-t-on de plus ? »
VII, 49, p. 1196 « Passer sa vie sans contrainte et dans la plus grande
joie, même si tout le monde pousse contre toi les clameurs qu'il veut, même si
les bêtes féroces déchirent les petits membres de ce composé qui se nourrit
autour de toi. » VII, 68, p. 1199 « Si donc tu as vu véritablement
où en est l'affaire, n'aie pas souci de ce qu'on pensera de toi ; qu'il te
suffise pour le reste de ta vie, de vivre comme le veut ta nature [sous-entendu
d'être humain]. » VIII, 1, p. 1201 « Que personne ne t'entende plus
te plaindre de la vie à la cour, pas même toi parlant à toi-même. » VIII,
9, p. 1202 « Telle que te paraît l'eau du bain : de l'huile, de la
sueur, de la crasse, de l'eau gluante et toutes les saletés, telle t'apparaît
chaque partie de la vie, tel chaque objet. » VIII, 24, p. 1204 « Il
faut combiner ta vie action par action, et si chaque action produit, autant que
possible, ce qu'il lui appartient de produire, t'en contenter. » VIII, 32,
p. 1206 « Que l'image de ta vie entière ne te trouble. » VIII, 36,
p. 1206 « Perdre [la vie] n'est pas autre chose que changer. À cela
se plaît la nature de l'univers…» IX, 35, p. 1218 « Cela fait, il est
nécessaire de mener une vie heureuse : de même que l'on jugerait heureuse la
vie d'un citoyen, s'il la passe en activités utiles à ses concitoyens et s'il
aime ce que lui attribue la cité. » X, 6, p. 1223 « Ou bien tu vis
ici, et tu y es maintenant habitué ; ou bien tu te retires ailleurs, et tu
l'as voulu ; ou bien tu meurs, et ta fonction est accomplie. Hors cela il
n'y a rien. Calme-toi donc. » X, 22, p. 1227 « Comme il se montre
avec évidence qu'on ne peut supposer un genre de vie aussi commode pour
philosopher que celui dans lequel tu te trouves ! » XI, 7, p. 1233
bas « Sixièmement, lorsque tu t'irrites trop, lorsque tu as de mauvais
sentiments, songe que la vie de l'homme ne dure qu'un moment et que, dans peu
de temps, nous serons étendus. » XI, 18, p. 1237 haut « Qu'il est
ridicule et étrange, celui qui s'étonne de quoi que ce soit qui arrive dans la
vie ! » XII, 13, p. 1243 voir toute la belle pensée 23 du
Livre XII, p. 1244-45 « - Mais je n'ai pas joué les cinq actes ; je n'en
ai joué que trois. - Voilà qui est bien dit ; mais dans la vie, trois
actes font toute la pièce. » XII, 36, p. 1247 bas.
Vieux-Vieilles :
« …même chez les vieux et les vieilles on pourra voir une certaine
perfection, une beauté, comme on verra la grâce enfantine si on a les yeux d'un
sage. Tout le monde n'arrivera que rarement à en être persuadé, mais
seulement celui qui a une affinité véritable avec la nature et ses
œuvres. » III, 2, p. 1153.
Vigne : « Un
troisième, en un sens, ne sait même pas ce qu'il a fait ; il ressemble à la
vigne qui produit sa grappe et qui ne cherche pas au-delà, une fois qu'elle a
produit son fruit propre. » V, 6, p. 1170 « Chaque être, le cheval,
la vigne, est né pour une fin. » VIII, 19, p. 1204 « Rien ne peut
arriver à un homme qui ne soit un événement humain, pas plus qu'à un bœuf rien
qui ne soit propre à un bœuf, à une vigne rien qui ne soit propre à une vigne,
ni à une pierre rien qui ne soit propre à la pierre. » VIII, 46, p. 1208
« Homme, Dieu et monde portent leur fruit ; ils le portent chacun
dans leur saison. Bien que, au sens propre, on use ordinairement de ce terme à
propos de la vigne et choses semblables, cela ne fait rien. » IX, 10, p.
1215.
Villes : « …combien
de villes entières sont, pour ainsi dire, mortes ;: Hélice, Pompéi, Herculanum
et d'autres sans nombre. » IV, 48, p. 1167.
Virilité : « De la
réputation et du souvenir laissés par mon père ;: la conscience et la
virilité. » I, 2, p. 1139
Visage : « L'air de
haine sur un visage est tout à fait contre nature lorsqu'il se répète,
toute dignité en disparaît et s'éteint si complètement qu'il est impossible de
la ranimer. » VII, 24, p. 1193.
Vivre : « Qui a
choisi son propre esprit (…) il vivra sans rien chercher et sans rien fuir
(…) ». Voir toute cette pensée 7 du Livre III,
p. 1155 « Imprègne
donc continuellement ta pensée de représentations comme celle-ci : "Là où il
est possible de vivre, il est aussi possible de vivre comme il faut ; or il est
possible de vivre à la cour, donc aussi d'y vivre comme il faut." » V, 16, p.
1174 « Vivre avec les dieux. Il vit avec les dieux celui qui leur montre
une âme contente de la part qui lui est attribuée (…). » V, 27, p. 1176,
voir toute cette pensée « La vie que tu penses vivre une
fois parti, tu peux la vivre ici-bas. » V, 29, p. 1176 bas « La vie
est courte ; et le seul fruit de notre vie sur terre, c'est une sainte
disposition et une activité utile à la société. » VI, 30, p. 1184
« Es-tu mécontent de peser tant et non trois cents ? Ne le sois pas
davantage parce qu'il te faut vivre tant d'années et pas davantage ; comme
tu te contentes de la quantité de corps qui t'a été assigné, contente-toi aussi
du temps qui t'est départi. ». VI, 49, p. 1188 « Rien ne
t'empêchera de vivre conformément à la règle de ta propre nature ; rien ne
t'arrivera qui soit contraire à la règle de la nature universelle ». VI,
57, p. 1188-89 « Comme un mort, comme un homme qui cesse de vivre à
l'instant présent, il faut vivre selon la nature le surplus de vie qui nous
reste. » VII, 56, p. 1197 « Voici la morale parfaite : vivre chaque
jour comme si c'était le dernier ne pas s'agiter, ne pas sommeiller, ne
pas faire semblant. » VII, 69, p. 1199 « Ô mon âme, seras-tu jamais
bonne, simple (…) Seras-tu jamais capable de vivre en société avec les dieux,
avec les hommes, sans te plaindre d'eux, ni être accusé par eux ? »
Lire toute cette pensée 1 du livre X, p. 1222 « Il te reste peu
de temps. Vis comme sur une montagne. Ici ou là, c'est sans importance,
puisqu'on est partout dans le monde comme dans sa ville. » X, 15, p. 1226
« Décide seulement de cesser de vivre, si tu ne dois pas être tel [bon
et simple] ; car la raison n'exige pas que tu vives, si tu n'as pas ces
qualités » X, 32, p. 1229 haut « Vivre de la vie la plus belle,
c'est au pouvoir de l'âme, si l'on est indifférent aux choses
indifférentes. » XI, 16, p. 1235 bas « Quand il s'agit
d'écrire ou de lire, tu ne guideras pas les autres avant d'avoir été guidé. À
plus forte raison quand il s'agit de vivre. » XI, 29, p. 1240 «
… Si tu crains, non pas de cesser un jour de vivre, mais de n'avoir
jamais commencé à vivre conformément à la nature, tu seras un homme digne du
monde qui t'a engendré… » XII, 1, p. 1241
Volésus
: personnage cité in IV, 33, p. 1165 chef sabin, contemporain de
Tatius.
Volonté(s) : « Mais dans
les êtres gouvernés par la nature, la puissance fabricatrice est et reste
immanente à eux ; c'est pourquoi il faut la respecter et bien te
convaincre que, si tu te conduis selon sa volonté, tout en toi sera conforme à
l'intelligence. » VI, 40, p. 1186 haut « Que recherches-tu
donc ? Telle ou telle disposition volontaire. Tu atteins ce but ; et
ainsi arrive la fin vers laquelle nous nous avancions. » VI, 50, p. 1188
« Songe que le changement et l'obéissance à qui nous redresse sont autant
l'un que l'autre le fait de la liberté ; car c'est ton propre acte qui
s'accomplit selon ta volonté et ton jugement et aussi selon ta pensée. »
VIII, 16, p. 1203 « Impassibilité, en tout ce qui concerne les
événements venus d'une cause extérieure. Justice dans les actes dont tu es
toi-même la cause : c'est-à-dire une volonté; et une action qui se terminent à
l'intérêt commun, puisque c'est là pour toi se conformer à la nature. »
IX, 31, p. 1218 voir toute la pensée 19 du Livre XI touchant les
altérations de la volonté, p. 1238 « Quand on dirige toutes ses
volontés propres vers ce but [le bien de la société et de la cité], toutes les
actions qu'on accomplira se ressembleront, et ainsi, on sera toujours le
même. » XI, 21, p. 1239 « Dieu voit toutes les volontés dépouillées
de leurs enveloppes matérielles et des impuretés qui les voilent. » XII,
2, p. 1241.
Volupté(s) : « De
quels plaisirs ont joui les brigands, les débauchés, les parricides ou les
tyrans ? ». VI, 34, p. 1185 « Je ne vois pas, dans la
constitution de l'être raisonnable, de vertu qui se rebelle contre la
justice ; mais, contre le plaisir, j'en vois une, c'est la
continence. » VIII, 39, p. 1207.
Vulgaire : « Voici un
moyen de comprendre ce que le vulgaire entend par bien. », voir toute
la pensée 12 du Livre V, p. 1173.
X
Xanthippe : épouse de Socrate, réputée pour son
mauvais caractère, citée in XI, 28, p. 1239.
Xénocrate : disciple et ami de Platon - futur chef de
l'Académie - cité in VI, 13, p. 1180.
Xénophon : disciple de Socrate, historien et
essayiste mais aussi et surtout chef militaire. Il a écrit en mémoire de son
maître Les Mémorables, une Apologie de Socrate et un Banquet.
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