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ÉTUDES DE TEXTES DANS JACCOTTET

Encore et à nouveau des fleurs…

   (Encore ?

   Encore des fleurs, encore des pas et des phrases autour de fleurs, et qui plus est, toujours à peu près les mêmes pas, les mêmes phrases ?

   Mais je n'y puis rien : parce que celles-ci étaient parmi les plus communes, les plus basses, poussant à ras de terre, leur secret me semblait plus indéchiffrable que les autres, plus précieux, plus nécessaire.

   Je recommence, parce que ça a recommencé : l'émerveillement, l'étonnement, la perplexité ; la gratitude, aussi.)

Philippe Jaccottet, Et, néanmoins, Gallimard, 2001,
« Aux liserons des champs », pp. 70-71.


Plus de quarante années de poésie, et encore cette attention aux fleurs, et ces phrases précautionneuses et approchantes, et cette méfiance à l'égard de la métaphore. Ici, pas une. Seulement l'anaphore, qui renouvelle l'accent.

Et toujours cette volonté de s'expliquer et d'expliciter : parce que…, parce que.
 Parce que ces liserons-là, qui rampent au ras des sols ingrats (entre les chaumes par exemple, après la moisson) à la saison où l'autre espèce enlumine rosiers et dahlias, ceux-là donc, si communs, on ne les avait pas encore vus, ou on les avait oubliés.
 Parce que ça nous a repris.

De l'avènement toujours inouï du ça, on ne saurait rien dire, sinon quelque phrase à nouveau, qui fasse un bref événement, juste un merci.

Pierre Campion
22 octobre 2003

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